Lettre de Henri Ducournau adressée à François Ducournau, médecin à Bénesse-Maremne (40)

Monsieur Ducournau Frcois
médecin à Bénesse Maremne
par St Vincent de Tyrosse
(Landes)

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Depuis bientôt trois jours je me lève en augmentant progressivement le laps de temps que je reste debout ou assis; mais enfin hors du lit. Je suis encore bien faible et les jambes refusent de me soutenir; Dés que je veux faire un pas je sens des tiraillements dans les mollets et je marche difficilement comme un homme ivre.
Il faut d'ailleurs avouer que le major est trop raide; voila bientôt dix jours que je n'ai plus de fièvre et il ne me donne à manger que du potage un euf sur le plat et quelques pruneaux, le tout avec trés peu de pain.
En ce moment ce ne sont que les forces qui me manquent et il me semble que s'il me donnait des aliments plus substentiels je me relèverai plus vite; il n'y a plus de rechute à craindre.
Toutefois il m'a soigné avec beaucoup de sollicitude et m'a accordé un congé de convalescence de trois mois.
De la sorte je serai libéré dans mes foyers et je ne reviendrai plus au corps.
J'attends donc pour partir pour Mont-de-Marsan et Grenade, qu'un peu de vigueur me revienne afin d'entreprendre le voyage sans danger
Bien des compliments à toute la famille. Adieu mon cher oncle je t'embrasse de coeur ainsi que Fernand et la petite Marie.
Ton neveu qui t'aime bien

H. Ducournau

P.S. Je ne comprends pas ce que tu veux dire au sujet de la phrase qui se trouvait dans ma lettre et qui a vexé Papa; il ne m'en parle pas lui dans sa dernière lettre.
Tu auras donc une de mes lettres lorsque je serai à Grenade si rien d'extraordinaire ne vient à survenir