Lettre de l'abbé de Ruallem adressée au chevalier d'Urre

Paris, le 31. août 1784.

J'ai l'honneur de vous prévenir, Monsieur, que j'ai mis sous les yeux de Mesdames le mémoire que vous m'avez remis; par le quel vous demandez que les deux cents quarante livres que Mesdames vous ont accordées en faveur des Demoiselles de Lafargue de Biat soient portées sur les états des pensions de Mesdames, afin qu'elles en soient payées par ceux qui sont préposés au payement des pensions de ces Princesses.
Mesdames ont eu la bonté d'accueillir favorablement votre demande; et elles m'ont ordonné de faire inscrire sur les états des pensions Mesdemoiselles Anne, Marie Anne, et Jeanne Lafargue de Biat pour 240:lt
Mais j'ai l'honneur de vous observer que, d'après l'ordre établi dans le payement des pensions de Mesdames, il sera nécessaire, pour que vous touchiez cette pension, que Mesdemoiselles de Lafargue vous envoient une procuration en régle et leurs certificats de vie du Juge de leur domicile. Sans cette formalité établie par Mesdames à l'égard de tous leurs pensionnaires, vous ne seriez pas payé.
Je suis charmé d'avoir trouvé cette occasion de faire une chose qui vous est agréable.
Mesdames n'ont point encore donné de décision par écrit que je puisse envoyer à ceux qui payent leurs pensions. Cette affaire est remise à mon premier travail au retour du voyage de leurs Altesses Royales. Vous ne pourrez recevoir d'argent qu'après que cette forme aura été remplie. Je vous enverrai la décision de Mesdames qui sera le titre de Mlles de Lafargue.
J'ai l'honneur d'être avec un respectueux attachement, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.

labbé de Ruallem

M. le Chevr d'Urre


Brevet de la pansion accordée aux demoiselles de Biat, par mesdames de france