Lettre de H. de Baillenx adressée à Henri d'Olce, élève au pensionnnat de Fribourg (Suisse)

Archive privée inédite
  • Date: 06/01/1838
  • Lieu: Pau (64)

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Monsieur
Monsieur henri d'olce, eléve au
pensionnat de fribourg
à fribourg
(Suisse)



Pau 6. janvier 1838.

je me fais de vifs reproches, mon cher henri, de ne t'avoir pas encore ecrit depuis que tu as quitté la france. je saisis l'occasion du nouvel an pour reparer ma faute. je te souhaite pour 1838 toute sorte de bonheur, et toute espèce de succès dans tes études. je forme des voeux pour que l'année dans laquelle nous entrons ne t'occasionnes pas des chagrins, comme celle que nous venons de passer, car ta pauvre grand mère a bien vite fini sa carrière. pour toi qui a de la religion, mon bon ami, je n'essairai point de te donner des consolations humaines, la religion dans laquelle tu es élévé n'en suggerera de plus solides.
tes soeurs qui sont au couvent jouissent d'une fort bonne santé. Nous les voyons souvent. henriette est très bien habituée à la vie du couvent. Ma soeur henriette y est aussi entrée, elle supporte assez bien cette nouvelle manière de vivre. Nous avons reçu hier des nouvelles de ton père. tout le monde chez toi jouissait d'une bonne santé. ton pére doit etre rendu à Mont-de-Marsan le 9 de ce mois, parce qu'il est juré, chose qui je crois ne l'amuse guère. Bientot nous irons à Aire pour voir Amelie. par la même occasion nous verrons l'abbé Camille.
je pense que jusqu'à ce moment tu as eprouvé bien plus de froid que nous, et dans ce pays ci nous avons cette année un hiver fort doux, ce qui nous fait croire que nous n'en aurons pas du tout, car une fois le mois de janvier passé, il est probable que nous n'aurons plus de gelée. dans le moment où je t'ecris tu es peut etre à pattiner sur quelque lac, peut etre même es-tu tombé sur le cul, mais ce n'est rien ... tant mieux
s'il y a encore au pensionnat de fribourg quelques eleves de ma connaissance, rappelle moi à leur souvenir et presente mes respects aux jésuites que j'ai pu connaitre au passage. toute ma famille te fait un million d'amitiés. adieu cher cousin, crois moi pour la vie tout à toi de coeur.

H. de Baillenx