Lettre de Cécile adressée à Alfred de Bastard, à Lectoure (32)

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Monsieur alfred de Bastard
à Lectoure
dt du Gers




peyraube, ce lundi matin

Je reçois dans l'instant même, mon bon Et bien cher ami, ta lettre d'avant hier, j'ai été on ne peut plus contrariée de n'avoir pu me mettre en route, mais bon dieu ! il y a partout un pied de neige, il est impossible de voir un plus mauvais temps, les chemins sont des Glaciers on ne peut faire un pas sans s'exposer au plus Grand danger. J'attandrais donc, mon alfred qu'il plaise à la divine providence de porter un peu d'amandement a un temps pareil avant de me mettre en route. nos pauvres Et chers enfants vont bien, fernand s'habitue avec boucoup de peine à rester dans la maison cependant il ne sort pas du tout. albert est plus pleureur qu'à l'ordinaire; j'attribue cette petite inquiétude à ce froid excessif car tout ce Glasse dans les appartement. je les fais tous deux coucher dans ma chambre afin qu'ils aient une meilleure température.
tu m'écriras mon ami des que le temps nous permettra de voyager sans danger, le jour fixe ou tu seras à castelnau afin que de mon côté je sois fidelle au rendez-vous. car voilà bien du temps que nous n'avons passée une semaine reunis. Ma vie s'ecoule tristement constament eloignée de mes plus chères affections. il faut que j'espère à un meilleur avenir sans cela ma pauvre tête ne tiendrait pas.
adieu, papa Et maman te font mille amities Et se joignent à moi pour te prier d'être l'interprête de nos sentimens auprès de notre bonne mère Et d'amedée fernand me dit qu'il te fait deux baisers Et que tu lui apporte du chocolat. je te remercie des offres que tu veux me faire. le 1r de l'an avait complaitement mise ma bourse à vide. j'ai maintenant 30lt somme suffisante pour me rendre à castelnau adieu encore le plus aimé des maris, je t'embrasse un million de fois Toute à toi pour toujour

Cécile

p. s. veuille je te prie faire reclamer dans le courant de cette semaine, une caisse à la diligence que papa envoie à notre mère elle contient du Gibié. on ne trouve personne qui veuille aller à Tarbes par ses mauvais chemins