Lettre de Clement

Vous etes charmant, mon cher colegue, ma parole d'honneur vous etes delicieux; vous vous plaigniez de mon silence, et vous ne repondez pas à mes lettres, il y a huit mois que vous me devez une reponse et vous criez contre moi, vraiment c'est le cas de dire que yo soy el descalabrado y v. se pone la benda. En tout cas je ne veux commençer 1852 en vous gardant rencune et je vous pardonne tous vos torts grace a la nouvelle année et au souvenir de la bonne et Excellente Mme Dop. J'espere autant que je le desire que vous, Mme et vos enfans vous jouissiez d'une tres bonne santé, et mes voeux les plus sinceres sont pour votre bonheur et celui de tous les votres. Je souhaite de meme sante et prosperité à Vial, les Noguez et mes deux Demoiselles Jeannette et Gracieusse, j'espere qu'elles ne m'ont tout a fait oublié: ayez la bonté de leur dire bien des choses aimables de ma part à tous. Grace au ciel moi, mes enfans et mon frere nous nous portons tres bien, mes Enfans sont deja des jeunes garçons qui me font vieillir plus que je n'en voudrais; l'ainé finira ses etudes cette anné ci et sortira officier dans un regiment j'espere que dans le mois de Settembre on m'accordera une permission afin qu'il fasse une visite a ma Mere et ses freres qu'il ne connait pas: j'aurai alors le plaisir de vous voir car je compte l'accompagner jousqu'a Bayonne.
Combien de changemens, mon cher confrere, et ceux que nous verrons ancore, en France vous avez eu un mauvais moment a present nous allons a l'Empire et apres ? je crois que 1852 nous faira voir de belles. notre vie a eté remplie d'assez d'evenemens mais notre avenir nous promette ancore beaucoup, que Dieu nous accorde bonne santé pour voir tout çe que doit arriver. J'ai vu dans les journeaux qu'a Bayonne il y a eu un peu de resistence, mais je n'ai pas vu le nomme de Chaho qu'est qu'il est devenu ? Voyons qu'est que vous pensez de l'etat de la France et de son avenir ? Çe pays ci se trouve sans savoir quelle direction prendre, d'un cote il voudrait faire un peu en arriere, de l'autre les Gouvernants et utopistes voudraient voudraient continuer dans la meme voie car son amour propre ne leur permette pas d'avouer qu'ils se sont trompées, vous savez les hommes sont toujours, et par tout les memes. Ceux qui prevoyent l'avenir revent guerre general, convulsions, restaurations & & chacun selon ce qu'il desire; je dis nous verrons.
En Espagne apres l'heureux evenement de la naissance d'une Princesse il parait qu'on a des velleitées de mettre un peu de coté le regime Parlementaire: on faira tres bien chaque jour je suis plus contraire à ce regime en voyant çe qu'ils font.
A Dieu, mon cher Dop, mille choses aimables à Mme Herminie et a toutes mes connaissances. Soyez heureux autant que le desire votre affectionné