Lettre de l'Oeuvre du Convoi Auxiliaire Landais d'Ambulances Automobiles adressée à Henriette Soubiran, à Cazères-sur-l'Adour (40)

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OEUVRE
DU
CONVOI AUXILIAIRE LANDAIS
D'AMBULANCES AUTOMOBILES
+
Le Président,
Francis Planté

Mademoiselle Henriette Soubiran
Cazères s/ adour
(Landes)



+POUR LE CONVOI LANDAIS
D'AMBULANCES AUTOMOBILES

Généreux Landais et Admirables Landaises.
+

A la fin de Décembre 1915, en présence de vos élans de générosité pour la formation de notre convoi Automobile Landais, je vous criais : « Arrêtez-vous, chers compatriotes, c'est assez ; le but est atteint ! » - Et je pensais, à part moi : « Réservons-nous pour une occasion nouvelle et pressante qui pourrait surgir ! » - Elle a surgi, en effet, très pressante, et palpitante même ; et aujourd'hui, je viens vous crier :
Au secours, à l'aide, notre beau Convoi Landais si utile, si apprécié, et qui a sauvé tant d'existences de nos chers soldats, vient, hélas ! de recevoir une fois de plus le baptême du feu, et, cette fois, il a été violemment bombardé par nos barbares ennemis !
Le 6 Mai dernier, le pavillon de chirurgie du groupe N° 6 était détruit par un obus. Trois minutes avant, notre personnel y eût été surpris, empressé autour d'un blessé !
Le convoyeur du groupe vient d'être cité à l'ordre du jour de l'armée et décoré de la Croix de Guerre.
Le 25 de ce même mois de mai dernier, c'était le tour de notre groupe de l'Ambulance 3/18 : Atteint par un obus de 130, il perdait, lui aussi, son Pavillon opératoire et une partie de son matériel de stérilisation.
Des mesures immédiates ont été prises pour la reconstruction, ou réparation très rapide, des parties détruites ou compromises ; mais la dépense est considérable, et le Convoi demande maintenant à ceux qui lui ont donné la vie, le moyen de la continuer et de poursuivre son oeuvre,...
- Ne devons-nous pas tous, tant que nous sommes, faire des efforts, que dis-je, des sacrifices même, pour soulager et sauver nos chers blessés, nos glorieux soldats Landais, qui, hier encore, poussaient l'héroïsme jusqu'au sublime ? - Tous, vous me répondrez « Oui » et je vous entends !... Donc, pour ma très humble part, je me mobilise de nouveau « musicalement. » (La seule « mobilisation » qui me soit, hélas, permise,) et je vais demander à l'Art de venir en aide à la fraternité patriotique, par une série de concerts que je compte offrir à nos chères Cités Landaises.....
- Ce sera à la fois, de ma part, une demande et un remerciement ! -
Mais vous ne pouvez venir tous à ces concerts !... Des empêchements multiples retiennent la plupart d'entre vous. - C'est donc aussi à ceux-là que je fais ici un très ardent et très pressant appel.
Puisque vous voulez bien participer tous pour votre part à cette oeuvre de salut et de solidarité patriotique, le moyen est simple et facile : Que chacun d'entre vous s'empresse de porter ou d'envoyer sa plus modeste obole, comme son plus large don, au Trésorier de l'Oeuvre, 6, Place de l'Hôtel-de-Ville, à Mont-de-Marsan, où sont centralisées toutes les sommes reçues pour être versées au Siège Central de la Croix-Rouge, à Paris.
Hâtez-vous donc de faire vous-mêmes un pressant appel à vos coeurs de Français et de Landais, et dites-vous bien que, pour suprême récompense, chacun de vous aura la joie, la certitude, et la fierté d'avoir ainsi contribué au salut de notre chère Patrie, et à sa Victoire !
Votre fidèlement dévoué et à jamais reconnaissant,

Francis Planté

PRÉSIDENT DE L'OEUVRE DU CONVOI LANDAIS D'AMBULANCES AUTOMOBILES.

Mont-de-Marsan, le 5 Juin 1917.