Lettre de R. d'Olce adressée à Henri d'Olce, élève au pensionnat de Fribourg (Suisse)

Monsieur Henri D'olce
Eleve au pensionnat de
Fribourg
Suisse

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21 Septembre Camiade

je croyais mon cher ami que tes courses devaient durer encore quelque tems, et que vous ne rentreriez au pensionat que tout a la fin du mois, cela fait que tu n'aura pas trouvé de nos lettres, celle ci te portera des nouvelles de toute la famille, qui comme tu le sais est toute réunie, toi seul y manque, mais on se dedomage en parlant souvent de toi on voudrait pouvoir te suivre sur la carte, mais tu ne nous a pas donné ton itinéraire et nous allons par bons et par sauts, sans pouvoir suivre ta marche, je pense bien qu'un peu plus tard lorsque tu seras posé, tu nous donnera quelques details, et tu nous fera un peu connaitre les diverses laqualités et les choses qui auront le plus frappé ton imagination, car j'espere que tu ne voyage plus en enfant, mais que tu cherche a t'instruire et a fixer dans ton esprit les evenemens remarquables, qui se sont passes dans les lieux que tu as visités nous attendons avec impatience ta premiere lettre. nous n'avons pas encore eu le plaisir de voir Mr Charles de Laluque il a ete malade et sa mere a ecrit pour nous dire que si cela lui est possible il viendra avant son départ qui n'est pas eloigné, nous tacherons de t'envoyer par lui une pierrée de chocolat et les aspargats que tu demande quant aux ceintures je ne crois pas qu'il y en ait a Bayonne comme tu les demandes, et dailleurs c'est une fantaisie un peu chere pour un ecolier et l'on nous en porte une en compte. ainsi tu ne doit pas en avoir besoin. je te repeterai mon cher enfant a cette occasion ce que je t'ai déja dit bien souvent c'est qu'il faut apprendre a compter un peu avec soi même je suis bien persuadée que tu ne te fais pas une juste idée du chiffre de tes dépenses de l'année et que tu serais surpris si lon te disait que ton pere a envoyé pour toi a fribourg bien pres de quinze cent francs cette année. tu es a la vérité destiné a avoir un peu plus de fortune que tes freres et soeurs mais ne t'imagine pas que pour cela tu trouveras difficilement le fond de ta bourse tu y arrivera bien plus tot que tu ne t'y attendras. le cor que tu desire tant n'est pas achété réflexion faite ton pere a trouvé qu'il valait mieux attendre que tu fusse de retour pour faire cette empléte, le transport pour l'aller et le retour, en augmenterait beaucoup le prix et nuirait peut etre a la bonté de l'instrument. ainsi tu feras comme par le passé ou tu en louera un si cela est possible et tu nous dira combien cela te coutera par mois, tu prendra ta leçon de musique mais ton pere trouve inutile que tu continue a faire des armes ce n'est plus necessaire au developpement de ta taille, et j'espere que tu eviteras [manque] occasions ou ce talent pourrait t'etre [manque] en allant chercher tes soeurs a pau j'y ai vu Amelie et ses deux enfans qui sont tres forts, henri parle déja fort bien pour son age et a beaucoup d'intelligence, clemence et grasse et fraiche, Eulalie doit venir dans quelques tems chez sa mere, elle amenera surement ses deux filles Therese et Noëmie celle ci est a la nourrice chez sa mere dont la santé est trop délicate pour avoir pu la nourrir elle même, on la dit extremement maigre. adieu mon cher enfant, freres, soeurs, cousin, cousines, papa, et maman, t'embrassent de coeur et d'intention

R D'olce

t'a t'on remboursé le prix des bérets je crois que ton pere t'en avait envoyé la note