Lettre de R. d'Olce adressée à Henri d'Olce, élève au pensionnat de Fribourg (Suisse)

Archive privée inédite
  • Date: 09/02/1839
  • Lieu: Biarrotte (40) - Camiade

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Monsieur Henri D'olce
Eleve au pensionnat de
Fribourg Suisse



Camiade le 9 fevrier

il me semble mon cher enfant que l'on a un peu négligé de t'ecrire depuis quelque tems tu as du recevoir il y a deja longtems la lettre que camille t'ecrivit en partant pour aller passer quelques jours a pau et qu'il dut mettre a la poste dans cette ville. il a passé plusieurs jours chez ton oncle et pendant ce tems la neige qui avait envahi tout le pays a retenu chacun chez soi, car nous ne sommes pas comme toi amateurs de frimats. pour ma part je suis si maladroite pour marcher sur la neige qu'a peine je m'aventure dehors. Louis au contraire courait avec ses sabots tout comme a l'ordinaire. je suppose que puisque nous avons eu ici un froid assez vif pendant plusieurs jours il aura ete plus violent a fribourg et que tes amusement cheris et tes glissades auront ete repris par vous a moins que le dégel ne vous soit aussi arrivé tout d'un coup, mardi dernier nous etions engagés aux noces des deux filles de pitres qui se sont mariées toutes deux a la même messe la dificulté de faire la route me retint, ton pere y fut a cheval, mais le lendemain lorsqu'il voulut revenir la carriere de castillon etait sous l'eau, il a du se mettre dans une petite gabarre et est arrivé ainsi jusques au pied du coteau sa jument etait déssellee et atachée a une longue corde pour eviter si elle faisait quelque chute qu'elle entrainat le fréle esquif, les noces etaient tres brillantes il y avait 130 personnes a diner les deux premiers jours voila les événemens du voisinage autrement je ne vois pas de nouvelles a te donner, nous voyons comme tu le sais peu de monde pendant l'hiver. il y a tres longtems que je n'ai été a Bayonne si je vais faire un tour ce sera en Careme. ta soeur na pas encore le desir d'aller dans le monde et moi je m'accomode fort de la vie que je méne - Louise de Laas qui est en ville a fait son début dans la societe. jusques a present cela ne l'amuse guére. tes freres chassent fort peu on se plain partout qu'il n'y a pas de gibier puis le grand chasseur est absent. je ne sais s'il nous sera ramené par les elections qui sont encore a faire car tu sais peut etre que la chambre a ete dissoute et doit etre renouvellée le deux du mois [pr... manque] Dieu veuille que tout ceci tourne a [manque] adieu mon cher enfant freres soeurs cousins cousines pere et mere t'embrassent de coeur. donne tes vieux habits, s'il s'en trouvait de bons, garde les jusques au moment de ton retour, et alors tu les porterais s'il est possible de les arranger pour tes freres. adieu je t'embrasse

R D'olce