Lettre de J. Daugerot adressée au baron de Gayrosse, à Audéjos (64)
Archive privée inédite
- Date: 30/08/1852
- Lieu: Saint-Sébastien/San Sebastián/Donostia (Espagne)
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France
Monsieur,
Monsieur le Baron de Gayrosse.
par Orthez, Artix.
Audéjos
Basses-Pyrénées
Mon cher Gayrosse,
Je regrette beaucoup de devoir vous dire, en réponse à vos lignes du 26, que, d'après toutes les apparences, vos deux lettres du 11 et 17 de ce mois à Thérèse ne sont pas parvenues à leur adresse. Deux raisons me le font croire ainsi; la première est que votre cousine quitta Cambo le 5 du court, pour aller à Errazu, dans la vallée de Bastan, où elle arriva ce jour-là même; la seconde, que dans aucune de ses lettres à moi, dont la plus récente est du 21 de ce mois-ci, il n'est fait mention de celles que vous lui avez écrites dernièrement, et à coup-sûr, si elle les eût reçues, elle n'aurait pas manqué de m'en donner connoissance.
Persuadé donc qu'elles ne sont pas au pouvoir de Thérèse, j'ai écrit hier à Mr Lahirigoyen pour le prévenir de ce qui se passe, et lui recommander de ne payer la traite de 4000 frs, dont vous me parlez, qu'autant qu'elle lui sera adressée par votre cousine ou par moi, en ma qualité de fondé de procuration générale de cette dernière, avec endossement signé par l'un de nous deux.
J'ai écrit aussi, par l'entremise de Mr Lahirigoyen, à Thérèse, qui doit arriver aujourd'hui à Bayonne, de retour vers St Sébastien, afin qu'elle fasse réclamer au plus tôt vos deux lettres à l'Établissement de bains, ou au bureau de la poste de Cambo. Elle aura tout le tems de s'occuper de cette réclamation, puisqu'elle séjournera demain à Bayonne, et ne rentrera chez elle que mercredi prochain.
Pour vous, mon cher Gayrosse, veuillez avoir la complaisance de demander à Mr Mérillon de Pau la copie, ou, comme l'on dit en style de commerce, la seconde de sa traite de 4000 frs; il ne peut pas vous la refuser: car tout acheteur d'une lettre de change a droit à ce que le vendeur lui donne non seulement la seconde de cette lettre, mais même la troisième, si cela lui convient. Dès que vous aurez obtenu la copie, que j'indique, je vous saurai gré de me l'envoyer avec votre exactitude ordinaire.
Du reste, que ce qui est arrivé ne vous inquiète pas trop. Ma lettre d'hier à Mr Lahirigoyen empêche tout paîment indû de la traite, et la seconde, dont vous munira Mr Mérillon, aura, quant au résultat, la même valeur que la première adressée par vous à Thérèse.
Veuillez faire agréer mes souvenirs respectueux à votre tante, et recevoir vous-même, mon cher Gayrosse, l'expression de mon attachement toujours bien sincère.
30 aout 1852.
Monsieur,
Monsieur le Baron de Gayrosse.
par Orthez, Artix.
Audéjos
Basses-Pyrénées
St Sébastien le 30 août 1852 |
Je regrette beaucoup de devoir vous dire, en réponse à vos lignes du 26, que, d'après toutes les apparences, vos deux lettres du 11 et 17 de ce mois à Thérèse ne sont pas parvenues à leur adresse. Deux raisons me le font croire ainsi; la première est que votre cousine quitta Cambo le 5 du court, pour aller à Errazu, dans la vallée de Bastan, où elle arriva ce jour-là même; la seconde, que dans aucune de ses lettres à moi, dont la plus récente est du 21 de ce mois-ci, il n'est fait mention de celles que vous lui avez écrites dernièrement, et à coup-sûr, si elle les eût reçues, elle n'aurait pas manqué de m'en donner connoissance.
Persuadé donc qu'elles ne sont pas au pouvoir de Thérèse, j'ai écrit hier à Mr Lahirigoyen pour le prévenir de ce qui se passe, et lui recommander de ne payer la traite de 4000 frs, dont vous me parlez, qu'autant qu'elle lui sera adressée par votre cousine ou par moi, en ma qualité de fondé de procuration générale de cette dernière, avec endossement signé par l'un de nous deux.
J'ai écrit aussi, par l'entremise de Mr Lahirigoyen, à Thérèse, qui doit arriver aujourd'hui à Bayonne, de retour vers St Sébastien, afin qu'elle fasse réclamer au plus tôt vos deux lettres à l'Établissement de bains, ou au bureau de la poste de Cambo. Elle aura tout le tems de s'occuper de cette réclamation, puisqu'elle séjournera demain à Bayonne, et ne rentrera chez elle que mercredi prochain.
Pour vous, mon cher Gayrosse, veuillez avoir la complaisance de demander à Mr Mérillon de Pau la copie, ou, comme l'on dit en style de commerce, la seconde de sa traite de 4000 frs; il ne peut pas vous la refuser: car tout acheteur d'une lettre de change a droit à ce que le vendeur lui donne non seulement la seconde de cette lettre, mais même la troisième, si cela lui convient. Dès que vous aurez obtenu la copie, que j'indique, je vous saurai gré de me l'envoyer avec votre exactitude ordinaire.
Du reste, que ce qui est arrivé ne vous inquiète pas trop. Ma lettre d'hier à Mr Lahirigoyen empêche tout paîment indû de la traite, et la seconde, dont vous munira Mr Mérillon, aura, quant au résultat, la même valeur que la première adressée par vous à Thérèse.
Veuillez faire agréer mes souvenirs respectueux à votre tante, et recevoir vous-même, mon cher Gayrosse, l'expression de mon attachement toujours bien sincère.
Jme Daugerot |
30 aout 1852.