Lettre de M. A. de Chendret, veuve Marquer, adressée à M. Fourcade jeune, négociant à Nantes (44)
Archive privée inédite
- Date: 27/09/1835
- Lieu: Quimper (29) - Kerfuntum
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[La transcription peut comporter des erreurs]
loire inferieure
Monsieur
Monsieur fourcade jeune négociant
à nantes - ile feydeau
Nantes
Monsieur
l'aimable acceuil que vous avez fait à mon fils, lors de son passage à nantes Pour se rendre à Angers, me fait espérer que vous ne me trouverez pas indiscréte de m'adresser à vous pour vous conjurer de tâcher de me placer ce pauvre fils dans une maison de commerce. jaurais desiré pardessus tout, que vous eussiez pu lui donner de l'occupation dans votre manufacture de coton. mon charles avoit parfaitement réussi dans sa nouvelle carriere de surnuméraire. monsieur le Noir son directeur en avoit toujours été satisfait. malheureusement la maladie qui est venue intérompre le cours de ses travaux s'etant trop prolongée, l'administration l'a fait remplacer. la certitude où je suis que mes tentatives pour le faire rentrer dans cette partie seroient vaines, me décide à essayer du commerce. vous êtes pére, monsieur, et vous comprendrez le vif désir que je dois avoir de donner une occupation quelconque à un jeune homme, absolument sans fortune, et qui malheureusement mêt trop de côte tout espece d'ambition, et se trouveroit heureux de végéter sous le toît maternel, sans payer, par aucun travail son tribut à la société. je me trouverais mére coupable de favoriser les désirs de repos absolu, que mon charles à tant à coeur, il prétend que c'est par dévouement pour moi quil yra à nantes, si vous lui trouvez quelque chose. le fait est qu'il y va de son interêt personnel de se mettre a travailler s'il veut conserver la portion d'héritage que lui a laissé un pére vertueux, qui tant qu'il a vecu n'a cessé de se sacrifier à lavenir de ses enfants. je souhaite sincérement, monsieur, que vous vous intéressiez à mon charles, vous le connoissez, vous avez déjà pu juger de son extremme vivacité, je crois que son activite, son intelligence, le mettroient bientot en état de gagner, quant à la bonne conduite, la probité, les principes religieux, vous pouvez répondre de lui, comme dun second vous même. je connois un jeune homme, qui vient de trouver pour débuter, la table, le logement, et le blanchissage, je serais bien heureuse si par vôtre entremise jen trouvais autant pour mon charles, et je serais au comble du bonheur, si je pouvois le voir placé chez vous. une mére qui a le malheur d'etre devenue veuve, est bien embarrassée dun jeune homme qui se sent le maître de sa destinée, il n'existe plus pour elle d'autorite du jour où la majorité est arrivée, charles, me prie de vous présenter ses respects, et de vouloir bien le rappéler au souvenir de son jeune ami
veuillez monsieur recevoir, l'assurance de la considération distinguée avec laquelle jai lhonneur dêtre
samedi 27 septembre 1835
Kerfuntum par quimper
Repondu le 26 8bre
Monsieur
Monsieur fourcade jeune négociant
à nantes - ile feydeau
Nantes
Monsieur
l'aimable acceuil que vous avez fait à mon fils, lors de son passage à nantes Pour se rendre à Angers, me fait espérer que vous ne me trouverez pas indiscréte de m'adresser à vous pour vous conjurer de tâcher de me placer ce pauvre fils dans une maison de commerce. jaurais desiré pardessus tout, que vous eussiez pu lui donner de l'occupation dans votre manufacture de coton. mon charles avoit parfaitement réussi dans sa nouvelle carriere de surnuméraire. monsieur le Noir son directeur en avoit toujours été satisfait. malheureusement la maladie qui est venue intérompre le cours de ses travaux s'etant trop prolongée, l'administration l'a fait remplacer. la certitude où je suis que mes tentatives pour le faire rentrer dans cette partie seroient vaines, me décide à essayer du commerce. vous êtes pére, monsieur, et vous comprendrez le vif désir que je dois avoir de donner une occupation quelconque à un jeune homme, absolument sans fortune, et qui malheureusement mêt trop de côte tout espece d'ambition, et se trouveroit heureux de végéter sous le toît maternel, sans payer, par aucun travail son tribut à la société. je me trouverais mére coupable de favoriser les désirs de repos absolu, que mon charles à tant à coeur, il prétend que c'est par dévouement pour moi quil yra à nantes, si vous lui trouvez quelque chose. le fait est qu'il y va de son interêt personnel de se mettre a travailler s'il veut conserver la portion d'héritage que lui a laissé un pére vertueux, qui tant qu'il a vecu n'a cessé de se sacrifier à lavenir de ses enfants. je souhaite sincérement, monsieur, que vous vous intéressiez à mon charles, vous le connoissez, vous avez déjà pu juger de son extremme vivacité, je crois que son activite, son intelligence, le mettroient bientot en état de gagner, quant à la bonne conduite, la probité, les principes religieux, vous pouvez répondre de lui, comme dun second vous même. je connois un jeune homme, qui vient de trouver pour débuter, la table, le logement, et le blanchissage, je serais bien heureuse si par vôtre entremise jen trouvais autant pour mon charles, et je serais au comble du bonheur, si je pouvois le voir placé chez vous. une mére qui a le malheur d'etre devenue veuve, est bien embarrassée dun jeune homme qui se sent le maître de sa destinée, il n'existe plus pour elle d'autorite du jour où la majorité est arrivée, charles, me prie de vous présenter ses respects, et de vouloir bien le rappéler au souvenir de son jeune ami
veuillez monsieur recevoir, l'assurance de la considération distinguée avec laquelle jai lhonneur dêtre
M A v. marquer née De chendret |
samedi 27 septembre 1835
Kerfuntum par quimper
Repondu le 26 8bre
- MARQUER Charles
- ( - >1835 )
- cité
Lettre de M. A. de Chendret, veuve Marquer, adressée à M. Fourcade le jeune, négociant à Nantes (44) Archive privée inédite
Date: 24/08/1831
Lieu(x):
Quimper
(29) - Kerfuntum
>> Fonds de la famille Fourcade, de Bayonne (64) et Nantes (44)