Lettre de M. de Marignan adressée à M. Laplante d'Artigau, à Castelnau-Rivière-Basse (65)
Archive privée inédite
- Date: 06/02/1832
- Lieu: Bars (32) - Marignan
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[La transcription peut comporter des erreurs]
A Monsieur
Monsieur laplante d'artigau
à Castelnau Riviere basse htes pirennées
Monsieur
Madame de Marignan vient de me donner en communication votre lettre du 29 janvier der qu'elle m'a envoyée d'auch. c'est ce qui me met en devoir de repondre à l'article qui me concerne.
1° je ne vous parlai pas de vos affaires avec Mme de Marignan à notre dre entrevue de mirande
je voulois vous en parler sans témoins par discretion. j'epiai votre sortie pour cela vous etiez avec Mr daries. je n'etois effectivement chargé que de vous remettre une lettre. je vous l'envoyai par mon domestique à qui vous ne donnâtes pas de réponse. j'eus en arrivant des reproches de n'en avoir pas apporté.
2° vous craigniez que je ne vous en veuille d'avoir été l'heritier de Mr de camon vous le jugez de ma conduite dans l'affaire du vialer en ce que la preference a été donnée à un domestique et que cela ne vous flatte pas.
vous avez bien vu, Monsieur dans deux entrevues que tout ce que nous faisions entre coheritiers se regloit à la majorité des opinions. j'ai adheré au voeu de la majorité qui s'est cru dégagée par vos delais qui remettoient bien loin toute réalisation des garanties demandées puisque les deux delais que vous aviez pris etoient expirés. En concluant notre marché avec le fermier nous ne lui avons pas donné de préférence puisque nous avons obtenu une bonification assez importante il n'a jamais servi comme domestique il a été homme d'affaires mais ne l'etoit plus. un de mes coheritiers a cru être bien informé en nous disant que vous aviez assuré que vous nous teniez et que sans nous accorder les garanties demandées nous serions obligés de revenir à vous. aucun de nous n'a trouvé mauvais que vous cherchassiez à faire une bonne affaire. nous n'avons pas cru que vous trouvassiez mauvais que nous le cherchassions aussi. ma conduite n'indique pas de la rancune. est ce ce sentiment qui m'a fait vous aller chercher dans votre auberge après la 1ere entrevue pour renouer l'affaire qui etoit deja rompue ?
ce n'est pas à vous que j'en veux mais à Mr de camon après les procédés honnêtes dont nous avions usé envers lui de me chercher dans le public querelle dont il ne m'a jamais parlé à moi même une querelle de n'avoir pas été invité à l'enterrement de Mr le comte de Blachon mort à tarbes le 22 janvier 1822 où il est d'usage qu'aucun parent rapproché n'assiste, puisque je n'y ai pas assisté moi même qui etois arrivé la veille, et dans une saison ou malgré toute la diligence possible à moins de trouver des exprès qui eussent voulu courir la nuit il etoit impossible d'arriver partant de blachon après avoir reçu l'exprès, et de n'avoir pas eu assez bonne opinion d'aucun de ses parents pour venir à son secours. on a souvent dit qu'il faut laver son linge sale en famille. non que je trouve qu'il n'y aie rien que de trés honorable dans toutes les dettes que Mr de camon avoit contractées. mais je veux dire que j'aurais trouvé convenable que Mr de camon eut temoigné à ses parents assez de confiance pour leur demander de l'aider à se tirer de ses affaires. il me semble que c'eut été très facile n'ayant pas à songer à ses enfants et qu'à regler ses depenses. et les depenses d'un homme qui n'en faisait aucune pour lui.
je termine cette trop longue lettre en vous priant d'agréer l'assurance de ma consideration
la somme que vous devez à Mme de Marignan etant paraphernale c'est à elle que je laisse de traiter des autres objets contenus dans votre lettre.
Monsieur laplante d'artigau
à Castelnau Riviere basse htes pirennées
Marignan le 6 fevrier 1832
Monsieur
Madame de Marignan vient de me donner en communication votre lettre du 29 janvier der qu'elle m'a envoyée d'auch. c'est ce qui me met en devoir de repondre à l'article qui me concerne.
1° je ne vous parlai pas de vos affaires avec Mme de Marignan à notre dre entrevue de mirande
je voulois vous en parler sans témoins par discretion. j'epiai votre sortie pour cela vous etiez avec Mr daries. je n'etois effectivement chargé que de vous remettre une lettre. je vous l'envoyai par mon domestique à qui vous ne donnâtes pas de réponse. j'eus en arrivant des reproches de n'en avoir pas apporté.
2° vous craigniez que je ne vous en veuille d'avoir été l'heritier de Mr de camon vous le jugez de ma conduite dans l'affaire du vialer en ce que la preference a été donnée à un domestique et que cela ne vous flatte pas.
vous avez bien vu, Monsieur dans deux entrevues que tout ce que nous faisions entre coheritiers se regloit à la majorité des opinions. j'ai adheré au voeu de la majorité qui s'est cru dégagée par vos delais qui remettoient bien loin toute réalisation des garanties demandées puisque les deux delais que vous aviez pris etoient expirés. En concluant notre marché avec le fermier nous ne lui avons pas donné de préférence puisque nous avons obtenu une bonification assez importante il n'a jamais servi comme domestique il a été homme d'affaires mais ne l'etoit plus. un de mes coheritiers a cru être bien informé en nous disant que vous aviez assuré que vous nous teniez et que sans nous accorder les garanties demandées nous serions obligés de revenir à vous. aucun de nous n'a trouvé mauvais que vous cherchassiez à faire une bonne affaire. nous n'avons pas cru que vous trouvassiez mauvais que nous le cherchassions aussi. ma conduite n'indique pas de la rancune. est ce ce sentiment qui m'a fait vous aller chercher dans votre auberge après la 1ere entrevue pour renouer l'affaire qui etoit deja rompue ?
ce n'est pas à vous que j'en veux mais à Mr de camon après les procédés honnêtes dont nous avions usé envers lui de me chercher dans le public querelle dont il ne m'a jamais parlé à moi même une querelle de n'avoir pas été invité à l'enterrement de Mr le comte de Blachon mort à tarbes le 22 janvier 1822 où il est d'usage qu'aucun parent rapproché n'assiste, puisque je n'y ai pas assisté moi même qui etois arrivé la veille, et dans une saison ou malgré toute la diligence possible à moins de trouver des exprès qui eussent voulu courir la nuit il etoit impossible d'arriver partant de blachon après avoir reçu l'exprès, et de n'avoir pas eu assez bonne opinion d'aucun de ses parents pour venir à son secours. on a souvent dit qu'il faut laver son linge sale en famille. non que je trouve qu'il n'y aie rien que de trés honorable dans toutes les dettes que Mr de camon avoit contractées. mais je veux dire que j'aurais trouvé convenable que Mr de camon eut temoigné à ses parents assez de confiance pour leur demander de l'aider à se tirer de ses affaires. il me semble que c'eut été très facile n'ayant pas à songer à ses enfants et qu'à regler ses depenses. et les depenses d'un homme qui n'en faisait aucune pour lui.
je termine cette trop longue lettre en vous priant d'agréer l'assurance de ma consideration
de Marignan
la somme que vous devez à Mme de Marignan etant paraphernale c'est à elle que je laisse de traiter des autres objets contenus dans votre lettre.