Lettre de M. de Rivière adressée à M. Soubiran, procureur du roi à Mont-de-Marsan (40)
Archive privée inédite
- Date: 08/04/1824
- Lieu: Saint-Avit (40) - Patience
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[La transcription peut comporter des erreurs]
A Monsieur
Monsieur Soubiran procureur du Roi
à Mont-de-Marsan
Mon cher Monsieur
Monsieur Soubiran ne me saura pas mauvais gré, que j'éclaire la justice de Mr le Procureur du Roi dans une affaire qui intéresse Deux de mes colons de Villeneuve; lorsque j'ai la certitude que Mr Mauriet de Villeneuve a pris couleur dans cette même affaire en faveur d'un Domestique et de colons à lui, qui sont les parties adverses des miens.
L'exposé des faits par des témoins véridiques, répandront la Lumiére à flots sur les provocateurs de cette rixe; car il n'est question que d'une sçene de cabaret, où il y a eu effusion de sang. le fait est, que mes métayers étoient les premiers occupans de la chambre; ils ne prévoyoient point qu'on viendroit, non seulement les y provoquer, mais en même temps et dans le premier instant, recevoir des coups de cailloux dont leurs ennemis se trouvèrent armés en entrant dans cette chambre qu'ils vouloient occupper bien qu'elle eut été affermée par les autres pour ce fois là.
L'influence de Mr Mauriet, celle de Mr Dayries, qui paroissent diriger les coupables, non pas leur défense (ce qu'il y a de fort singulier) mais dans leur attaque judiciaire; car ce sont ces gens-cy qui ont fait assigner les malheureux qui ont été provoqués, et qui ont été assommés à coups de cailloux; l'influence de ces messieurs dis-je est sans doute redoutable, mais la justice éclairée ne l'est jamais pour l'innocence, surtout lorsque l'oeil scrutateur de Mr Le procureur du Roi se tiendra fixé sur les témoins qui viendront déposer sur les faits et leurs circonstances.
Les témoins des provocateurs pourroient tous ou presque tous être pris à partie, car il sera prouvé s'il le faut qu'ils les avoient amenés avec eux soit pour les aider dans leurs projets de rixe, soit pour en rendre compte. Vous trouverez les véritables témoins dans le cabaretier qui n'est intéressé ni pour ni contre, et dans quelques autres personnes sur la Déposition desquelles, aucune suspicion ne sauroit s'élever.
la lecture seule, du procès-verbal du commissaire de police dressé dans le premier moment, et dont je joins la minute à la présente me paroît précieuse. les Explications du cabaretier seront aussi fort lumineuses. Veuillez, Monsieur, consulter tous ces Elémens, vous y trouverez la vérité d'ou Découlera la justice que vous ferez rendre aux Juges qui seront appellés à prononcer sur le sort des uns et des autres de ces jeunes Gens, dont les miens sont fort paisibles, et dont les autres prouvent ne l'être pas, et ont d'ailleurs la réputation d'être Brutaux et tapageurs.
Veuillez agréez Monsieur l'assurance des sentimens distingués avec lesquels j'ai l'honneur d'être
Monsieur Soubiran procureur du Roi
à Mont-de-Marsan
patience le 8 avril 1824
Mon cher Monsieur
Monsieur Soubiran ne me saura pas mauvais gré, que j'éclaire la justice de Mr le Procureur du Roi dans une affaire qui intéresse Deux de mes colons de Villeneuve; lorsque j'ai la certitude que Mr Mauriet de Villeneuve a pris couleur dans cette même affaire en faveur d'un Domestique et de colons à lui, qui sont les parties adverses des miens.
L'exposé des faits par des témoins véridiques, répandront la Lumiére à flots sur les provocateurs de cette rixe; car il n'est question que d'une sçene de cabaret, où il y a eu effusion de sang. le fait est, que mes métayers étoient les premiers occupans de la chambre; ils ne prévoyoient point qu'on viendroit, non seulement les y provoquer, mais en même temps et dans le premier instant, recevoir des coups de cailloux dont leurs ennemis se trouvèrent armés en entrant dans cette chambre qu'ils vouloient occupper bien qu'elle eut été affermée par les autres pour ce fois là.
L'influence de Mr Mauriet, celle de Mr Dayries, qui paroissent diriger les coupables, non pas leur défense (ce qu'il y a de fort singulier) mais dans leur attaque judiciaire; car ce sont ces gens-cy qui ont fait assigner les malheureux qui ont été provoqués, et qui ont été assommés à coups de cailloux; l'influence de ces messieurs dis-je est sans doute redoutable, mais la justice éclairée ne l'est jamais pour l'innocence, surtout lorsque l'oeil scrutateur de Mr Le procureur du Roi se tiendra fixé sur les témoins qui viendront déposer sur les faits et leurs circonstances.
Les témoins des provocateurs pourroient tous ou presque tous être pris à partie, car il sera prouvé s'il le faut qu'ils les avoient amenés avec eux soit pour les aider dans leurs projets de rixe, soit pour en rendre compte. Vous trouverez les véritables témoins dans le cabaretier qui n'est intéressé ni pour ni contre, et dans quelques autres personnes sur la Déposition desquelles, aucune suspicion ne sauroit s'élever.
la lecture seule, du procès-verbal du commissaire de police dressé dans le premier moment, et dont je joins la minute à la présente me paroît précieuse. les Explications du cabaretier seront aussi fort lumineuses. Veuillez, Monsieur, consulter tous ces Elémens, vous y trouverez la vérité d'ou Découlera la justice que vous ferez rendre aux Juges qui seront appellés à prononcer sur le sort des uns et des autres de ces jeunes Gens, dont les miens sont fort paisibles, et dont les autres prouvent ne l'être pas, et ont d'ailleurs la réputation d'être Brutaux et tapageurs.
Veuillez agréez Monsieur l'assurance des sentimens distingués avec lesquels j'ai l'honneur d'être
Votre bien humble et bien obéissant serviteur
De Rivière
De Rivière