Lettre de L. de St Maur adressée à Mme Frédéric de Salinis, à Pau (64)
Archive privée inédite
- Date: 21/07/1861
- Lieu: Paris (75)
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[La transcription peut comporter des erreurs]
a Pau
Madame Frédéric de Salinis
Morlaàs
Basses Pyrénées.
Je viens de voir votre belle petite Marie, chère Madame, et je suis charmée de pouvoir vous dire qu'elle est bien portante quoiqu'un peu maigrie. Elle est moins colorée que lors de son arrivée; cela tient, au changement d'air et de nourriture, car elle a paru contente. Elle s'amuse, dit-elle mieux qu'au commencement, et a 3 ou 4 amies - puis voilà que la Religieuse chargée de les surveiller, est justement celle qui avait également soin de vous, Madame, et ceci va droit au coeur de votre aimable Enfant. Vous serez étonnée de ne plus lui trouver qu'un très léger accent. Elle a oublié le patois ce qui ne l'empêchera pas d'être prise pour une vive petite béarnaise. Ma Mère m'écrit qu'elle passera les vacances près de vous - Je voudrais pouvoir vous dire « nous vous la ménerons » mais nous sommes tenus à Paris de manière à ne savoir ni quand, ni si nous irons à Bernadets - et je sens trop votre empréssement de jouir de Marie, pour vous faire perdre quelques uns des jours sur les quels vous comptez. Si nous partions, ce serait avec bonheur que nous donnerions à nos enfants cette chère compagne de voyage, mais j'aime mieux vous dire tout simplement que je ne sais pas ce que nous pourrons faire d'ici la fin d'Août. Geneviève se ferait une vraie fête de gagner vite la route des Pyrénées avec Marie que nous aimons tant. Elle est si bonne, si caressante ! Si Elle ne part pas de Paris dès l'ouverture des vacances, je me permettrais de l'aller chercher pour qu'elle les commence ici, je crois que presque toutes ses tantes sont à la campagne. Je sais chère Madame, que vous êtes plus satisfaite de la santé de Monsieur de Salinis, vous serez vraiment bonne de nous en parler. Tous vos chers Enfants vont aussi à merveille, et Theodosie marche ! Je tiens à vous dire encore que les yeux de Marie vont bien depuis qu'elle n'a plus de vessicatoire. Elle ne souffre pas de l'estomac maintenant. Pour ses études, elle en est à l'histoire romaine et travaille son français. Quant aux récréations, ce sont là les heures agréables et la poupée est trés choyée. Ce qui coûte le plus à Marie, c'est d'être séparée de ses bons Parents, elle a une joie à vous suivre tous dans vos excursions, se préoccupe des yeux de sa grand mère, pense à ses frères et soeurs et a un grand désir de vous revoir.
Adieu, Chère Madame, laissez moi vous répéter que si Marie n'est pas partie quand nous partirons, et si nous partons, nous serons vraiment heureux de vous la conduire. Veuillez offrir à Mr de Salinis nos affectueux souvenirs et recevoir l'expression de mes sentiments dévoués.
Madame Frédéric de Salinis
Morlaàs
Basses Pyrénées.
Paris 21 Juillet 1861. |
Je viens de voir votre belle petite Marie, chère Madame, et je suis charmée de pouvoir vous dire qu'elle est bien portante quoiqu'un peu maigrie. Elle est moins colorée que lors de son arrivée; cela tient, au changement d'air et de nourriture, car elle a paru contente. Elle s'amuse, dit-elle mieux qu'au commencement, et a 3 ou 4 amies - puis voilà que la Religieuse chargée de les surveiller, est justement celle qui avait également soin de vous, Madame, et ceci va droit au coeur de votre aimable Enfant. Vous serez étonnée de ne plus lui trouver qu'un très léger accent. Elle a oublié le patois ce qui ne l'empêchera pas d'être prise pour une vive petite béarnaise. Ma Mère m'écrit qu'elle passera les vacances près de vous - Je voudrais pouvoir vous dire « nous vous la ménerons » mais nous sommes tenus à Paris de manière à ne savoir ni quand, ni si nous irons à Bernadets - et je sens trop votre empréssement de jouir de Marie, pour vous faire perdre quelques uns des jours sur les quels vous comptez. Si nous partions, ce serait avec bonheur que nous donnerions à nos enfants cette chère compagne de voyage, mais j'aime mieux vous dire tout simplement que je ne sais pas ce que nous pourrons faire d'ici la fin d'Août. Geneviève se ferait une vraie fête de gagner vite la route des Pyrénées avec Marie que nous aimons tant. Elle est si bonne, si caressante ! Si Elle ne part pas de Paris dès l'ouverture des vacances, je me permettrais de l'aller chercher pour qu'elle les commence ici, je crois que presque toutes ses tantes sont à la campagne. Je sais chère Madame, que vous êtes plus satisfaite de la santé de Monsieur de Salinis, vous serez vraiment bonne de nous en parler. Tous vos chers Enfants vont aussi à merveille, et Theodosie marche ! Je tiens à vous dire encore que les yeux de Marie vont bien depuis qu'elle n'a plus de vessicatoire. Elle ne souffre pas de l'estomac maintenant. Pour ses études, elle en est à l'histoire romaine et travaille son français. Quant aux récréations, ce sont là les heures agréables et la poupée est trés choyée. Ce qui coûte le plus à Marie, c'est d'être séparée de ses bons Parents, elle a une joie à vous suivre tous dans vos excursions, se préoccupe des yeux de sa grand mère, pense à ses frères et soeurs et a un grand désir de vous revoir.
Adieu, Chère Madame, laissez moi vous répéter que si Marie n'est pas partie quand nous partirons, et si nous partons, nous serons vraiment heureux de vous la conduire. Veuillez offrir à Mr de Salinis nos affectueux souvenirs et recevoir l'expression de mes sentiments dévoués.
L de St Maur. |
- de SALINIS Frédéric
- ( - >1861 Pau ? )
- cité