Lettre de P. Dous adressée à Mme Crouseilles pharmacien, à Oloron-Sainte-Marie (64)

Madame Crouseilles Pharmacien
Oloron
Béarn

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Ma chère Antoinette

Je reçois à l'instant même ton aimable lettre qui me fait infiniment plaisir en voyant que vous jouissez tous d'une bonne santé François commence à aller un peu mieux il est plus gai & mange quelque petites choses
Je vois qu'il est difficille de trouver une bonne domestique Les deux dont tu me parles ne peuvent me convenir puis qu'elles ne savent pas faire la cuisine Je ne veux pas une grande Cuisiniere mais je veux qu'elle sache faire un bon ordinaire. je vais voir si je puis en trouver une à mon goût ici ce qui me paraît difficille parce qu'elles sont généralement voleuses & coureuses ce qui ne peut m'aller si dans l'intervalle maman en découvrait quelqu'une tu me feras plaisir de m'avertir. en attendant j'ai une femme de journée, j'ai été obligé d'en renvoyer une il y a 8 jours qui était excéssivement méchante lorsqu'elle était à faire un ouvrage il ne fallait pas la derranger en rien ni pour rien c'était des mouvement de colère & des bavardages à n'en pas finir Pour celle qui s'en est allée & qui est placée je pense qu'elle avait quelque individu par ste Marie dont elle ne pouvait se passer les demoiselles Lasserre me dirent qu'elle aimait beaucoup à s'amuser avec le sexe masculin & comme ici elle n'avait pas cet avantage elle etait mélancolique du reste on ma dit qu'elle se mariait sa soeur est parti hier pour la rejoindre
embrasse pour nous Papa & maman & toi crois à l'amitiee bien sincére de ta toute devouée


Rappelez moi au souvenir de Victoire Limendoux & de toute les personnes qui ont pour moi un souvenir d'amitie