Lettre de T. Duhalt adressée à J. M. Pommarés, propriétaire-rentier à Saint-Lon-les-Mines (40)
Archive privée inédite
- Date: 01/06/1860
- Lieu: Veracruz (Mexique)
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[La transcription peut comporter des erreurs]
France
Départ Landes
Monsieur J. M. Pommarés
Propre rentier, par Peyrehorade
dans sa terre de
St Lon
Monsr J. M. Pommares
St Lon
Mon cher ami,
Comme vous j'ai trainé moi aussi les deux derniers courriers sans v/ écrire & v/ annoncer que le bombardement de Miramon a été bien serieux pendant 6 a 7 jours puisqu'il nous a lancé 5 a 6 mille projectiles dont 600 d'une dimension diforme qui ont fait un ravage affreux a la ville sans presque aucune victime. Je fis la fanfarronnerie de rester seul tendero & de braver le feu des Miramonites qui heureusement ne m'attint en rien mais j'ai eu des moments de regret bien triste, & au der moment, si je n'avais pas eu mes interets en étagère je me serais caché bien au loin pour éviter le sifflage des boulets qui labouraient toutes les maisons, enfin a moins de qque inconnu je ne v/ annonce aucun malheur personnel dans ce désastre qui a duré 8 jours sans aucune réussite pour les assiégents qui ont du lever leur camp & sont aujourd'huy réduits a l'agonie. Nous avons donc toute probabilité que le parti de Zamora triomphera très prochainement, on pourra dire qu'on lui devra le triomphe puisque c'est le soutient le plus énergique de la lutte. Je maintiens toujours mes bons rapports avec lui & les ai resserré depuis 2/ mois que j'occupe son magasin, sa maison étant trop réduite pour lui je la lui ai louée, lui achettant son magnifique magasin pour 500 frs, J'y suis depuis un mois & n'ai pas lieu de me plaindre, les ventes augmentent j'y suis au large avec un beau logement très aeré & aussi économiquement que mon insuportable trou que je n'ai pas vendu encore mais que j'ai fermé; voila donc ma nouvelle position & qui je supose sera ma dre habitation ici. Mon projet de retour est toujours aussi solide que v/ le connaissez, d'ailleurs j'ai un stimulant de plus pour accomplir mon projet, c'est celui d'être mon cousin de Acayucan a l'attente de mon retour pour rentrer avec moi, v/ savez qu'il est dans une belle position de fortune & veut aller a Ahezia parce qu'il n'a pas un chez lui, aussi me presse-t-il & me tend ses cinq bras pour me préparer pour 1862.
Ce mois je devais v/ envoyer le mandat de 1500 frs pour le service des interets Lagelouse & C de Bayonne, j'ai eu une douzaine de courtiers a la recherche d'un mandat & personne n'a voulu tirer par ce courrier, ceci ne doit pas v/ surprendre quand v/ savez qu'il y a 2 ans on ne peut pas obtenir une piastre de Mexico & que personne na fait aucune remise de fonds en Europe depuis cette époque, aussi le commerce doit sur ce continent plus de 15 million de piastres & ont par conséquent leur crédit absorbé, ainsi il ma été impossible d'obtenir le mandat habituel qui vous arrivera pa 1res ocasion qe je trouverais pa les E. U. & du contraire soit des livres sur Londres ou en piastres a Seyret ou v/ beau frère du Habre, Mr Nestor Albert, dans tous les cas v/ pouvez être persuadé de les recevoir d'une maniére ou autre par le 1er courrier. Si d'ici au départ du saquet je peux obtenir le mandat je le joindrais a celle ci. Jorge & tous les fuyards pour Miramon sont de retour, les affaires locales ont repris leur petites marche ordinaire mais sans communications avec l'interieur puisqu'on ne laisse rien monter ni decendre & par suite nous sommes très réduits & sans une piastre forte qu'on paye a 2 1/2 & 3 %. Ci joint v/ nomination au vice consulat americain que Jorge a trouvé chez lui & me charge de v/ l'envoyer en cas de besoin. Vous savez qu'ici on ne s'explique pas la ténacité des calomniateurs contre un homme bien placé dans la société par sa position de fortune & son éducation, moi qui connais un peu celle qui vous habitais ne suis pas aussi surpris de sa ténacité & suis fermement résolu a mon retour a la laisser avec ses ridicules scrupules. Je v/ annonce le mariage d'une de mes soeurs d'Ahezia, la plus jeune Elizabeth, avec un bon paysan de St Just, elle me coute 6000 frs.
Je v/ renouvelle avec toute v/ famille l'assurance de toutes mon amitié la plus reconnaissantes & dévouée.
T. Duhalt
V. Cruz 1er Juin 1860
Départ Landes
Monsieur J. M. Pommarés
Propre rentier, par Peyrehorade
dans sa terre de
St Lon
Monsr J. M. Pommares
St Lon
| V. Cruz 1r Juin 1860 |
Mon cher ami,
Comme vous j'ai trainé moi aussi les deux derniers courriers sans v/ écrire & v/ annoncer que le bombardement de Miramon a été bien serieux pendant 6 a 7 jours puisqu'il nous a lancé 5 a 6 mille projectiles dont 600 d'une dimension diforme qui ont fait un ravage affreux a la ville sans presque aucune victime. Je fis la fanfarronnerie de rester seul tendero & de braver le feu des Miramonites qui heureusement ne m'attint en rien mais j'ai eu des moments de regret bien triste, & au der moment, si je n'avais pas eu mes interets en étagère je me serais caché bien au loin pour éviter le sifflage des boulets qui labouraient toutes les maisons, enfin a moins de qque inconnu je ne v/ annonce aucun malheur personnel dans ce désastre qui a duré 8 jours sans aucune réussite pour les assiégents qui ont du lever leur camp & sont aujourd'huy réduits a l'agonie. Nous avons donc toute probabilité que le parti de Zamora triomphera très prochainement, on pourra dire qu'on lui devra le triomphe puisque c'est le soutient le plus énergique de la lutte. Je maintiens toujours mes bons rapports avec lui & les ai resserré depuis 2/ mois que j'occupe son magasin, sa maison étant trop réduite pour lui je la lui ai louée, lui achettant son magnifique magasin pour 500 frs, J'y suis depuis un mois & n'ai pas lieu de me plaindre, les ventes augmentent j'y suis au large avec un beau logement très aeré & aussi économiquement que mon insuportable trou que je n'ai pas vendu encore mais que j'ai fermé; voila donc ma nouvelle position & qui je supose sera ma dre habitation ici. Mon projet de retour est toujours aussi solide que v/ le connaissez, d'ailleurs j'ai un stimulant de plus pour accomplir mon projet, c'est celui d'être mon cousin de Acayucan a l'attente de mon retour pour rentrer avec moi, v/ savez qu'il est dans une belle position de fortune & veut aller a Ahezia parce qu'il n'a pas un chez lui, aussi me presse-t-il & me tend ses cinq bras pour me préparer pour 1862.
Ce mois je devais v/ envoyer le mandat de 1500 frs pour le service des interets Lagelouse & C de Bayonne, j'ai eu une douzaine de courtiers a la recherche d'un mandat & personne n'a voulu tirer par ce courrier, ceci ne doit pas v/ surprendre quand v/ savez qu'il y a 2 ans on ne peut pas obtenir une piastre de Mexico & que personne na fait aucune remise de fonds en Europe depuis cette époque, aussi le commerce doit sur ce continent plus de 15 million de piastres & ont par conséquent leur crédit absorbé, ainsi il ma été impossible d'obtenir le mandat habituel qui vous arrivera pa 1res ocasion qe je trouverais pa les E. U. & du contraire soit des livres sur Londres ou en piastres a Seyret ou v/ beau frère du Habre, Mr Nestor Albert, dans tous les cas v/ pouvez être persuadé de les recevoir d'une maniére ou autre par le 1er courrier. Si d'ici au départ du saquet je peux obtenir le mandat je le joindrais a celle ci. Jorge & tous les fuyards pour Miramon sont de retour, les affaires locales ont repris leur petites marche ordinaire mais sans communications avec l'interieur puisqu'on ne laisse rien monter ni decendre & par suite nous sommes très réduits & sans une piastre forte qu'on paye a 2 1/2 & 3 %. Ci joint v/ nomination au vice consulat americain que Jorge a trouvé chez lui & me charge de v/ l'envoyer en cas de besoin. Vous savez qu'ici on ne s'explique pas la ténacité des calomniateurs contre un homme bien placé dans la société par sa position de fortune & son éducation, moi qui connais un peu celle qui vous habitais ne suis pas aussi surpris de sa ténacité & suis fermement résolu a mon retour a la laisser avec ses ridicules scrupules. Je v/ annonce le mariage d'une de mes soeurs d'Ahezia, la plus jeune Elizabeth, avec un bon paysan de St Just, elle me coute 6000 frs.
Je v/ renouvelle avec toute v/ famille l'assurance de toutes mon amitié la plus reconnaissantes & dévouée.
| T Duhalt |
T. Duhalt
V. Cruz 1er Juin 1860
- ALBERT Nestor
- ( - >1860 Le Havre ? )
- cité
- DUHALT Elisabeth
- ( - >1860 )
- citée