Lettre de L. Elizalde adressée à M. Fourcade, négociant à Nantes (44)

Archive privée inédite
  • Date: 15/10/1837
  • Lieu: Angers (49)

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Monsieur Fourcade Negociant à nantes
ile Feideau
Nantes
Loire inferieure



Angers le 15 octobre 1837

Monsieur,

J'ai su par le portier, qui avoit un pantalon à me remettre, que vous aviez passé la journée du dimanche à Angers et que vous êtiez venu à l'école pour me voir ainsi que pour régler mes affaires je ne sais ce qui a pu mettre un obstacle à ce que je vous rendisse les respects que je vous devais en vous souhaitant le bon jour. mais le fait est que j'ai passé toute la journée à l'école exprès pour vous voir. car d'après ce que vous m'aviez dit je devais vous attendre incessament.
J'ai été vivement chagriné de ce que ce petit accident fut arrivé justement au moment ou j'avais le plus besoin de vous car vous le savez j'avais besoin de bien des petites choses que vous deviez m'achetter à Angers. Ceci ne serait pas un grand mal si j'avais de l'argent pour les acheter mais comme je n'en ai pas et que je n'ai pas entendu dire que vous en avez laissé laissé ici pour moi je suis tout à fait dans l'impossibilité de satisfaire à mes besoins avant d'avoir reçu une lettre de vous. j'ai surtout besoin d'une mâle je ne sais ou mettre mes affaires et puis avec cela j'ai besoin de livres.
je ne sais à quoi m'en tenir si l'école doit encore me fournir des effets ou si je dois les acheter Dans ce cas-ci j'ai besoin d'avoir un peu d'argent devant moi pour ne jamais avoir des créanciers vous n'avez pas à craindre d'ailleurs que j'en fasse un mauvais usage je ne sais ce que c'est que de mal employer l'argent depuis que je suis ici je n'ai dépensé que 14 sous pour payer un port de lettre.
J'espère Monsieur, qu'après avoir pesé toutes mes demandes vous ne pourrez vous défendre de m'accorder ce qu'absolument j'ai besoin ou bien de m'écrire une lettre ce qui ne demande pas beaucoup de temps.
Je travaille à la forge depuis que je suis arrivé et je reussis assez bien mais mes succés seraient bien plus prompts si je n'étais obligé de tirer le soufflet de 2 jours l'un. Malgré Mon travail pratique je n'oublie pas mes Mathématiques dont je m'occupe toutes les fois que je trouve un moment libre c'est à dire le soir après 7h. je ne puis le faire plus souvent car depuis 6 heures du matin je suis cloué à ma forge.

adieu votre serviteur

L. Elizalde