Lettre d'Emilie Dulaurans adressée à la veuve Chauton, née de Cauna, à Carcarès-Sainte-Croix (40)

Archive privée inédite
  • Date: 29/02/1856
  • Lieu: Mézos (40)

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Madame veuve Chauton née de Cauna.
Carcarés.
Tartas.



Chère marraine

Le silence de Maman vous donne peut-être des inquiètudes; ne soyez pas surprise si elle ne vous a pas répondu, elle est dans l'impossibilité d'écrire; si vous pouviez avoir une idée de son état, vous ne lui demanderiez pas quelques lignes; elle est toujours de plus en plus faible, et ne va que du lit dans un fauteuil, et du fauteuil au lit; aujourd'hui elle a la fièvre, cependant elle n'en a pas eu depuis long-temps. Les médecins, surtout monsieur Tartas, lui ont ordonné la distraction; et croient bon, qu'elle change d'air sitôt que la belle saison arrivera
Marie n'est pas bien, toujours ses douleurs la font souffrir, il y a un mois qu'elle n'est pas sortie de la maison, les bains ne la soulagent pas beaucoup encore: monsieur Dubedout a dit à Maman de ne pas se chagriner, que jamais on n'avait vu des rhumatismes à son âge.
Elizabeth, et moi, sommes les mieux portantes, l'air de Bayonne m'a tout-à-fait fortifiée.
Je vous aurais écrit avant ce moment, mais ayant eu l'étourderie de me faire une piqûre à la main droite, je ne pouvais même pas ranger mes cheveux.
Un souvenir d'amitié à Hipolite, de la part de nous tous.
Je vous prie, chère Marraine, d'agréer les sentiments respectueux de votre bien affectionnée petite fille,

Emilie Dulaurans.

Mézos, le 29 février, 1856.