Lettre de M. Feuga fils adressée à M. Dartigaux Laplante, négociant à Castelnau-Rivière-Basse (65)
Archive privée inédite
- Date: 08/12/1821
- Lieu: Bordeaux (33)
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Monsieur
Monsr Dartigaux Laplante
Negt à Castelneau, riviere basse
passant par Tarbes
Dept des hautes pyrennées
J'ai l'honneur de répondre à votre lettre du 23 du courant, par laquelle vous me marquez que le Sr Cazenave vous a remis la somme de 400 f. et le Sr Lafitte 200f. ce qui fait la somme de 600 f. en faisant votre possible pour que cette somme me rentre en entier, vous ne ferez qu'ajouter à la confiance justement meritée que j'avais déjà en vous.
Vous savez que sur les 40 f nous sommes d'accord, et que toutes discussions à ce sujet, seront définitivement terminées, lorsque des personnes honnêtes et désintéressées qui connaissent les lois, en décideront, et non des parens.
J'avoue qu'il faut que je sorte de mon caractère, et c'est avec répugnance que je suis obligé de répondre aux prétentions de ma belle soeur, vous avez la bonte de me dire qu'elle réclame la somme de 66f 28c pour les droits qu'elle a payé, cette somme si je la devais, ne serait dans tous les cas exigible qu'après son décès; il parait qu'elle ne fut pas si exacte à la mort de son mari, qu'elle l'est aujourd'hui à demander ce qu'elle a déboursé, il existe un inventaire et cette pièce ne fait nullement mention du linge que mon frère a laissé en mourant; était il un mendiant, pour n'avoir rien laissé après sa mort ? La preuve du contraire, c'est qu'en l'année 1812, au mois de 7bre, je venais de Bagnères et lui remis en présence de ma belle soeur 12 f pour fournir à l'achat d'un cochon, et en avoir la moitié, je lui donnais également un gilet; j'avoue qu'il est penible d'entrer dans de pareils détails, mais lorsqu'on est injustement provoqué, il faut bien montrer le ridicule des personnes qui voudraient s'approprier le bien d'autrui, mais ce qui est plus fort encore, c'est que mon frère vendit, ou pour mieux dire qu'on lui fit vendre deux ou trois jours avant sa mort une pièce de terre qui valait 400 f. si cet argent a été dépensé en si peu de temps, il me semble qu'on ne peut pas faire moins que dire à quoi, et comment on l'a employé, j'évalue la somme que l'on m'a soustraite, ou qu'on voudrait me soustraire à 200 f si leur est possible de me prouver que mon frère est mort sans aucune espèce de moyens, ni vêtemens, je ne réclamerai rien, mais comme la chose est de toute impossibilité, Je suis décidé si l'on me cherche chicane, à me défendre, et j'enverrai à cet effet ma procuration à Mr Dussaut, qui fera valoir mes droits.
J'ai l'honneur de vous saluer avec une parfaite considération.
Bordeaux 8 xbre 1821
Mr Feuga
Monsr Dartigaux Laplante
Negt à Castelneau, riviere basse
passant par Tarbes
Dept des hautes pyrennées
Bordeaux 8 Décembre 1821.
Monsr Dartigaux Laplante.
Monsr Dartigaux Laplante.
J'ai l'honneur de répondre à votre lettre du 23 du courant, par laquelle vous me marquez que le Sr Cazenave vous a remis la somme de 400 f. et le Sr Lafitte 200f. ce qui fait la somme de 600 f. en faisant votre possible pour que cette somme me rentre en entier, vous ne ferez qu'ajouter à la confiance justement meritée que j'avais déjà en vous.
Vous savez que sur les 40 f nous sommes d'accord, et que toutes discussions à ce sujet, seront définitivement terminées, lorsque des personnes honnêtes et désintéressées qui connaissent les lois, en décideront, et non des parens.
J'avoue qu'il faut que je sorte de mon caractère, et c'est avec répugnance que je suis obligé de répondre aux prétentions de ma belle soeur, vous avez la bonte de me dire qu'elle réclame la somme de 66f 28c pour les droits qu'elle a payé, cette somme si je la devais, ne serait dans tous les cas exigible qu'après son décès; il parait qu'elle ne fut pas si exacte à la mort de son mari, qu'elle l'est aujourd'hui à demander ce qu'elle a déboursé, il existe un inventaire et cette pièce ne fait nullement mention du linge que mon frère a laissé en mourant; était il un mendiant, pour n'avoir rien laissé après sa mort ? La preuve du contraire, c'est qu'en l'année 1812, au mois de 7bre, je venais de Bagnères et lui remis en présence de ma belle soeur 12 f pour fournir à l'achat d'un cochon, et en avoir la moitié, je lui donnais également un gilet; j'avoue qu'il est penible d'entrer dans de pareils détails, mais lorsqu'on est injustement provoqué, il faut bien montrer le ridicule des personnes qui voudraient s'approprier le bien d'autrui, mais ce qui est plus fort encore, c'est que mon frère vendit, ou pour mieux dire qu'on lui fit vendre deux ou trois jours avant sa mort une pièce de terre qui valait 400 f. si cet argent a été dépensé en si peu de temps, il me semble qu'on ne peut pas faire moins que dire à quoi, et comment on l'a employé, j'évalue la somme que l'on m'a soustraite, ou qu'on voudrait me soustraire à 200 f si leur est possible de me prouver que mon frère est mort sans aucune espèce de moyens, ni vêtemens, je ne réclamerai rien, mais comme la chose est de toute impossibilité, Je suis décidé si l'on me cherche chicane, à me défendre, et j'enverrai à cet effet ma procuration à Mr Dussaut, qui fera valoir mes droits.
J'ai l'honneur de vous saluer avec une parfaite considération.
Feuga fils Pour son pere |
Bordeaux 8 xbre 1821
Mr Feuga