Lettre du général A. S. Durrieu adressée à M. Castandet, élève en droit à Paris (75)
Archive privée inédite
- Date: 29/01/1823
- Lieu: Larrivière-Saint-Savin (40) - Larrivière
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Monsieur Castandet
Eleve en droit Rue de Vaugirard
N° 36 -
á Paris
mon cher oncle,
je suis trés affecté de ce que le sort nà pas favorisé votre bon fils. vous devez le croire, et je ne dois pas sans-doute vous reunouveller mes assurances à cet égard. maintenant trève de vains regrets, il faut suivre ce qui ne dépend pas du sort.
j'ai reçu aussi une lettre de paris dans la quelle on me dit ce qu'on a fait pour le conseil de visite et d'exemption. on a donné à touton les avis nécessaires pour se présenter au besoin avec des motifs plausibles. mais on me dit qu'on ne l'a point revu depuis la première démarche et depuis qu'il a du essayer les avis. mon ami aurait été le trouver s'il avait sçu son adresse. comment touton n'a-t-il pas revu cet excellent et digne ami ? comment se sont-ils quittés sans donner son adresse ? cet ami ignorait, quand il m'a écrit, si touton, pour tout prévoir et comme ils l'avaient jugé opportun, a souscrit à la caisse de recrutement. car enfin, s'il n'était pas réformé, il serait bon d'avoir au moins gagné 2000f en tirant un numéro contingent. je desire que touton n'ait pas tergiversé et se soit donné cette ressource de plus qui viendrait aider dans le cas de non exemption. je ne sais pas ce qu'il a fait. votre lettre m'arrive au moment où j'écris une longue lettre à mon ami. je vais y ajouter un article brulant pour mon cousin, pour tenter la réforme et tout ce qui sera jugé devoir être tenté. écrivez-lui donc, en lui envoyant un extrait du tirage, de revoir desuite mon ami et de s'en fier à lui pour tout ce qui dépendra de mr G. cela n'empéchera pas touton d'aligner et de faire marcher ses autres protecteurs; il faut même qu'il en parle à mon ami et à mr g.. afin que l'accord de tous assure mieux le succès desiré. j'ai vu par la lettre de touton qu'il a d'autres intermédiaires; j'en suis bien aise; car je ne tiens pas à le sauver tout seul, mais à le voir sauvé de quelque maniére que ce soit. qu'il ne néglige donc aucun moyen. repetez-lui qu'il peut confier toutes ses idées, tous ses calculs à mon ami comme à moi.
voilà, mon cher oncle, ce que la sagesse veut après avoir échoué avec le sort. voilà comment je vais faire l'article de touton dans la lettre que j'enverrai ce soir à la poste à grenade. - votre nouvelle ne va pas avec les plaisirs du carnaval: j'irai vous consoler et non pas me réjouir - j'embrasse ma bonne tante et ma belle cousine.
Eleve en droit Rue de Vaugirard
N° 36 -
á Paris
à lariviere 29 janvier 1823.
mon cher oncle,
je suis trés affecté de ce que le sort nà pas favorisé votre bon fils. vous devez le croire, et je ne dois pas sans-doute vous reunouveller mes assurances à cet égard. maintenant trève de vains regrets, il faut suivre ce qui ne dépend pas du sort.
j'ai reçu aussi une lettre de paris dans la quelle on me dit ce qu'on a fait pour le conseil de visite et d'exemption. on a donné à touton les avis nécessaires pour se présenter au besoin avec des motifs plausibles. mais on me dit qu'on ne l'a point revu depuis la première démarche et depuis qu'il a du essayer les avis. mon ami aurait été le trouver s'il avait sçu son adresse. comment touton n'a-t-il pas revu cet excellent et digne ami ? comment se sont-ils quittés sans donner son adresse ? cet ami ignorait, quand il m'a écrit, si touton, pour tout prévoir et comme ils l'avaient jugé opportun, a souscrit à la caisse de recrutement. car enfin, s'il n'était pas réformé, il serait bon d'avoir au moins gagné 2000f en tirant un numéro contingent. je desire que touton n'ait pas tergiversé et se soit donné cette ressource de plus qui viendrait aider dans le cas de non exemption. je ne sais pas ce qu'il a fait. votre lettre m'arrive au moment où j'écris une longue lettre à mon ami. je vais y ajouter un article brulant pour mon cousin, pour tenter la réforme et tout ce qui sera jugé devoir être tenté. écrivez-lui donc, en lui envoyant un extrait du tirage, de revoir desuite mon ami et de s'en fier à lui pour tout ce qui dépendra de mr G. cela n'empéchera pas touton d'aligner et de faire marcher ses autres protecteurs; il faut même qu'il en parle à mon ami et à mr g.. afin que l'accord de tous assure mieux le succès desiré. j'ai vu par la lettre de touton qu'il a d'autres intermédiaires; j'en suis bien aise; car je ne tiens pas à le sauver tout seul, mais à le voir sauvé de quelque maniére que ce soit. qu'il ne néglige donc aucun moyen. repetez-lui qu'il peut confier toutes ses idées, tous ses calculs à mon ami comme à moi.
voilà, mon cher oncle, ce que la sagesse veut après avoir échoué avec le sort. voilà comment je vais faire l'article de touton dans la lettre que j'enverrai ce soir à la poste à grenade. - votre nouvelle ne va pas avec les plaisirs du carnaval: j'irai vous consoler et non pas me réjouir - j'embrasse ma bonne tante et ma belle cousine.
votre bien dévoué et affectionné neveu
Gal Ane Son Durrieu
Gal Ane Son Durrieu