Lettre de Guadeloupe adressée à Henriette d'Olce, à Biarrotte (40)

Archive privée inédite
  • Date: 27/06/1846
  • Lieu: Bayonne (64)

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Mademoiselle Henriette d'Olce
Biarrotte



Bayonne le 27 Juin 1846.

Vous avez raison, bonne amie, de me reprocher mon silence votre affection et celle que je vous porte demande une correspondance plus suivie, mais cette fois, ma chère amie, mon silence, je crois pouvoir le dire, n'est causé ni par l'indifference, ni par parresse; la femme de chambre a été malade tout cet hiver et depuis un mois passé elle est a Cambo moi même j'y ai passé quelques jours ce qui fait que j'avais mille choses en retard et que j'ai du faire le sacrifice de dire aussi souvent que je l'aurais voulu a mes amies que je ne les oublie pas. Mais bientôt je serai secondée plus seule a m'occuper de tout j'aurais quelques moments a moi et je vous promet de ne plus vous faire attendre mes lettres. Aujourd'hui un instant avant que de recevoir la votre je pensais à vous et je m'en voulais presque d'avoir été si silencieuse, mais Felipa n'a pas de mes lettres plus souvent.
Vous me demandez si je dois aller en Espagne cet été il m'est difficile de vous repondre car je n'en sais rien moi même maman le desire vivement mais papa dit qu'il est trop vieu et trop lourd et qu'il ne pourra supporter le voyage cependant si l'idée lui prend il nous fera partir au moment où nous y penserons le moins pour moi jusqu'a Bourgos je serai contente d'aller dans la patrie de ma soeur car on m'a dit beaucoup de bien des personnes qui l'habitent et je ne serais fachée de voir la chartreuse et la cathedrale mais je serais aussi heureuse que Felipa vint ici nous faire connaître son enfant.
Vous savez sans doute qu'Eugénie Casenave se marie avec Monsieur Drevet et ce sera bientôt on coud son trousseau chez les orphelines. Les demoiselles Fagalde aussi vont être dames a ce que l'on m'a dit Caroline a passé plus d'un mois a Bayonne je l'ai vu par hasard chez les soeurs de la croix et je l'ai trouvée fort changée elle a maigri étonnament pour ce qui est du moral elle est aussi pensionnaire que si aujourd'hui elle sortait du couvent aussi bonne enfant que a Ste Ursule.
Mais bonjour, ma bonne amie, sans rancune vous savez je vous aime et je tacherai de vous le dire plus souvent.

Je vous embrasse de coeur.

Guadeloupe