Lettre de Guadeloupe adressée à Henriette d'Olce, à Biarrotte (40)

Mademoiselle Henriette d'Olce
Biarrotte

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Le 28 Janvier 1845

Si je ne connaissais votre indulgence, ma toute bonne Henriette a peine oserai-je vous écrire, car depuis long temps je suis d'une inexactitude que si vous ne connaissiez mon coeur vous prendriez pour de l'indifference je vous en suplie, ma bonne n'accusez pas le coeur de votre amie il n'a pas changé depuis que vous l'avez connu, mais d'autrefois j'avais toute la soirée a moi et je vous la consacrez entière a present ma soeur Amada et plusieurs personnes viennent a la maison et il nous faut être au salon. mais assez parler des motifs qui causent mon silence maintenant je répondrai a votre gracieuse invitation et je vous dirai que Maman m'a promis que lorsque les jours seront plus longs elle se fera un plaisir de m'accompagner je désire que le primptemps arrive puisque cette époque doit être pour moi si heureuse elle me donnera un être de plus a chérir car Felipa sera maman alors et puis elle me ménera auprès de vous.
Emma m'a écrit qu'elle s'amuse beaucoup à Bagnères malgré toutes ces jouissances je la défie d'être aussi joyeuse que moi. Concha et ma soeur font toute ma compagnie mais nous nous amusons comme des enfants il ne manque à notre joie que vous et Henriette vous verriez comme nous passons notre carnaval sans désir de bals ni soirées Concha est pour moi toute amie et nous nous trouvons fort bien ainsi; car il n'y a d'aussi vraies que celles qui fondent leurs amitiés sur des bases solides et ici il n'y a personne. Que n'êtes vous ici vous et Henriette de Baillenx mais je serai trop heureuse.
Adieu, ma bonne, au primtemps le plaisir de vous embrasser en attendant recevez mille caresses de Concha ne m'oubliez pas aupres de Melle Eliza et vous, prennez pour votre part tout ce qu'il y a de plus affectueux dans le coeur de votre amie

Guadeloupe