Lettre de M. Herrana, avoué, adressée à M. Estaniol, avoué à Orthez (64)

Archive privée inédite
  • Date: 17/07/1864
  • Lieu: Pau (64)

© Toute utilisation de cette transcription est soumise à autorisation

[La transcription peut comporter des erreurs]


Pressée

Monsieur Estaniol, avoué a
Orthez



Pau, le 17 Juillet 1864.

Monsieur Estaniol,

Il existe devant notre Tribunal une instance en condamnation intentée par le sieur Pedelahore - Nen de Lonçon, contre le sieur Larribau demeurant à Bournos. Pedelahore réclame à son gendre une somme de Douze-cent-quarante-cinq francs pour le prix de diverses ventes notamment de bois faites par ce dernier, et dont il a recouvré les prix; ces ventes remontent à la fin de l'année 1863. A cette époque Larribau intenta une action contre son beau-père devant le Tribunal civil d'Orthez en condamnation de diverses sommes et cette action a été évacuée par Jugement du 2 Mars 1864. A ce moment là Pedelahore eut dû opposer à Larribau la compensation et lui demander le remboursement des sommes dont il vient demander aujourd'hui la condamnation. Celà ne fut pas fait. Quand je vous vis dernièrement vous me dites que Pedelahore ne vous avait parlé qu'en dernière analyse des sommes dont Larribau était son débiteur, qu'ainsi vous n'aviez pas pû offrir la preuve des faits qu'il articulait trop tard; vous me dites également que vous aviez néanmoins fait assigner des témoins pour le jour de l'enquête pour établir ces faits, mais que l'adversaire s'opposa à leur audition, Pedelahore n'ayant pas été admis à rapporter la preuve, mais que vous fites des réserves dans l'intérêt du client pour demander ultérieurement condamnation. De plus, Larribau va probablement prétendre que le Tribunal de Pau est incompétent à raison du domicile, il va à coup sûr soutenir qu'il est encore domicilié à Lonçon, quoiqu'il ait quitté le domicile de son beau-père depuis longtemps sans espoir de retour et qu'il se soit installé à Bournos sur le domaine Rousille.
Je viens vous prier de me faire tenir un extrait des réserves que vous fites lors de l'enquête, et de m'envoyer quelque pièce émanant de l'adversaire, dans laquelle il se dit demeurant et domicilié à Bournos.
L'affaire étant fixée à mercredi prochain, je vous serais obligé de me faire tenir ces documents pour mardi au soir.
Il suffira que dans votre lettre vous me donniez une copie littérale des réserves, le Tribunal s'en rapportera sans doute, dans le cas contraire nous rapporterions la justification ultérieurement.
Recevez, Monsieur et confrère,
L'assurance de ma considération

Herrana avé



Pau
Herrana