Lettre de R. Jacquemin adressée à Joseph Labrouche, à Paris (75)

Archive privée inédite
  • Date: 22/03/1831
  • Lieu: Bayonne (64)

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Monsieur
Monsieur Joseph Labrouche
Rue et Hotel ventadour
Paris.



Bayonne le 22 Mars 1831

Il n'est point de courrier de Paris, mon cher oncle que je ne prenne plaisir à voir arriver dans l'espoir qu'ils doivent m'apporter la réponse aux lettres que vous m'avez autorisé à vous écrire, et j'ai pensé aujourd'hui que si je ne reçois point cette réponse c'est que vous n'avez rien de favorable à m'apprendre; mais comme cette incertitude est penible pour moi je me suis dit que peut être vous ne vous refuseriez pas à me fixer sur les rélations que vous avez bien voulu tacher de me procurer.
Les lettres d'un neveu malheureux sont de bien facheux souvenirs, mon cher oncle, mais votre coeur paternel ne les rejette point ! que me faudrait-il pour forcer la fortune à m'accorder ses faveurs ? peu de chose: 10 Mille francs: et nul doute que je les obtiendrais si les réclamations que je suis en droit de faire au gouvernement, et qui seraient appuyées par les pièces qui se trouvent dans les archives de la chambre des députés, pouvaient être convenablement presentées. Vous voulûtes bien vous charger de cette affaire à votre départ, mais quelques temps après croyant faire bien je m'adressai à mon Parrain Lasserre qui n'eut pas le temps de s'en occuper: je voudrais vous la recommander encore et je recours à votre amitié pour cela.
Dans l'affection que je porte à votre chère famille j'ai pensé à Edmond en songeant à l'etablissement qu'il me serait plus facile de faire marcher que de former. Ses efforts pourraient se joindre aux miens et les avantages seraient réciproques. Sans doute un jeune homme tel qu'Edmond dont l'éducation est si soignée, à qui la fortune assigne un rang bien différent du mien trouverait peut etre quelque répugnance à embrasser la carrière du commerce: toutefois je ne saurais la ravaler il est sûr qu'elle est honnorable et qu'on peut y etre honnoré: cependant l'on ne l'est jamais autant, mon cher oncle, que vous l'êtes par votre très humbles et très devoué neveu.

R Jacquemin

Le porteur de la présente veut bien se charger de faire retirer les pièces concernant l'affaire de feu mon Père et de me les envoyer. Je ferai une pétition au ministre de la guerre lorsque je les aurais reçues et je serais bien aise que vous voulussiez me dire si je pourrai la lui adresser par votre intermediaire. Joseph, à qui, je presente mes souvenirs et que j'embrasse, pourrait, me répondre si vous n'en aviez pas le temps.