Lettre de L. Labadie adressée à M. Branère, docteur en médecine à Soustons (40)

Archive privée inédite
  • Date: 12/05/1863
  • Lieu: Baigts (40)

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Monsieur Branère,
docteur en médecine,
Soustons - Landes



Baigts, le 12 Mai 1863

Mon bien cher Branère,

Je croyais que ton projet de mariage s'en était allé à vau-l'eau; il paraît par ta lettre qu'il n'en est rien, et que les fers au contraire chauffent plus que jamais. Mais d'où vient que le frère, qu'on dit si riche, s'est laissé si long-temps tirer l'oreille pour une somme de 20 mille francs ? Enfin il l'a promise, et tu t'en contentes; c'est bien ! Il me semble pourtant qu'avec ton état seul tu pouvais hardiment élever tes prétentions jusqu'à ce chiffre. Pour ce qui est des perspectives qu'on a fait miroiter à tes yeux, tu sais, tout aussi bien que moi, que ce sont des éventualités sur lesquelles il ne faut pas compter. Je ne te dis pas ceci pour te détourner de ce mariage, bien s'en faut; car je suis persuadé que Mr l'abbé Puyol, qui te porte le plus vif intérêt, ne voudrait pas t'engager dans une mauvaise affaire, et, d'un autre côté, je tiens une Demoiselle, qui a su mériter l'affection et l'estime de Mme Puyol, pour un sujet accompli, capable de faire le bonheur d'un époux. Es-tu revenu à Bayonne ? As-tu vu la Demoiselle ? Comment la trouves-tu ? Que t'a dit la bonne Mme Puyol ? Les dames Labrouche feront-elles quelque chose pour leur mère ? Voilà bien des questions aux quelles je te prie de répondre : elles sont dictées, non par un simple motif de curiosité, mais par l'intérêt que je fais à tout ce qui te regarde.
Il y a environ deux semaines, je pus m'échapper un jour pour aller voir notre famille que je trouvai très-bien. Il y a un siècle, m'a-t-on dit, qu'on ne t'a pas vu à Pontonx.
La semaine dernière, Alphonse et Degos vinrent me prendre pour aller dîner chez l'abbé Larrieu, curé de Caupenne. Je me promettais une journée de plaisir; mais à peine étions-nous à table qu'on vint me chercher pour un malade qui se mourait. Ainsi, tu le vois, il n'y a pas de contrariétés qu'à Soustons, il y en a aussi à Baigts.
Adieu, cher Branère, tiens-moi au courant de tes petites affaires. Eugénie et moi, nous t'embrassons.

L. Labadie