Lettre de M. Labrouche adressée à Herminie Labrouche, à Saint-Jean-de-Luz (64)
Archive privée inédite
- Date: 16/10/1840
- Lieu: Paris (75)
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a Mademoiselle
Mademoiselle Herminie Labrouche
à St Jean de Luz.
Basses Pyrênées.
J'ai reçu ma chére Herminie, ta lettre du 9. de ce mois; il m'en est parvenu hier une de ton frére Joseph du 13, dont le contenu a mis du baume dans mon coeur bien ulcéré des nombreuses contrariétés qui ne cessent de l'accabler. Il est probable que dans huit jours au plus tard, Joseph aura le plaisir d'embrasser la famille : je ne fais aucun doute qu'il se sera empressé d'annoncer à la maison, comme à moi, que ses désirs venaient enfin de s'accomplir et de le combler de joie en recevant l'ordre de partir de Lyon dans les 48 heures, pour aller occuper le poste de Chef de centralisation a Bayonne, ou il me dit quil arrivera le 21. ou le 22 de ce mois aprés avoir visité rapidement Marseille et Toulon pour ou je le suppose en route au moment ou je t'écris. Je me fais l'idée, sans doute bien juste, de la satisfaction que vous aurés tous éprouvée dans la famille, en apprennant la nouvelle destination de ton frére; tu penses bien que la mienne est égale; je me propose d'écrire ce soir ou demain matin au plus tard, a Mr Evrard de St Jean, pour le remercier de m'avoir tenu parole, et pour le prier de vouloir bien continuer sa bienveillance a ton frére.
Je ne veux pas oublier de te dire dabord, qu'il m'a eté absolument impossible de m'occuper depuis avant hier de tes commissions d'achat des robes pour Made Baudry et pour toi, mais que je m'en occuperai sans perte de tems; je prierai Mr Balasque, si comme je le crois, il repart bientôt pour Bayonne, de se charger de celle de Mme Baudry.
Comme malgré un fort Rhume qui me fatigue, je suis presque constamment en course depuis sept heures du matin pour mes affaires avec le désir et le besoin de sortir d'une position insupportable, je ne puis guere m'etendre dans ma lettre sur ce que je fais pour cela; mais il faut que j'en sorte d'une maniere ou d'une autre. on s'abstient toujours de répondre aux nombreuses et préssentes lettres que j'ai adréssés au Ministère. ce qui me déplait souvairenement. J'attendrai encore jusques a Lundy prochain avant de me décider a mettre toutes voiles dehors, mais pas davantage; car quels que soient les embarras que les circonstances occasionnent au Gouvernement, il faut enfin quil s'exécute; j'en aurai d'autant plus de besoin, qu'il me parait difficile que, dans tous les cas, je puisse d'aucune façon, me dispenser de me rendre la sous peu, puisque par une lettre que j'ai reçue ce matin de Recur freres, en réponse a celle de condoléance que je leur avais écrite, ces M M ne manquent pas de me dire que bientôt leur famille devra s'occuper de la Liquidation de la succession de leur Père. ce qui veut dire de la mienne avec ses héritiers. J'espere bien que ceux-ci ne seront pas très préssants, mais il est a croire qu'ils ne le seront que trop. au reste nous verrons; quoique les chambres soient convoquées pour le 28 de ce mois, il s'écoulera du tems avant que celle des Députés soit constituée, puis encore avant qu'on s'y occupe d'affaires qu'on ne regardera pas très urgentes; or elle en aura beaucoup a éxaminer de celles qui le seront a un haut dégré.
oblige de sortir pour faire une course avant diner, je finis en vous embrassant a tous de coeur.
Mademoiselle Herminie Labrouche
à St Jean de Luz.
Basses Pyrênées.
Paris le 16. octobre 1840.
J'ai reçu ma chére Herminie, ta lettre du 9. de ce mois; il m'en est parvenu hier une de ton frére Joseph du 13, dont le contenu a mis du baume dans mon coeur bien ulcéré des nombreuses contrariétés qui ne cessent de l'accabler. Il est probable que dans huit jours au plus tard, Joseph aura le plaisir d'embrasser la famille : je ne fais aucun doute qu'il se sera empressé d'annoncer à la maison, comme à moi, que ses désirs venaient enfin de s'accomplir et de le combler de joie en recevant l'ordre de partir de Lyon dans les 48 heures, pour aller occuper le poste de Chef de centralisation a Bayonne, ou il me dit quil arrivera le 21. ou le 22 de ce mois aprés avoir visité rapidement Marseille et Toulon pour ou je le suppose en route au moment ou je t'écris. Je me fais l'idée, sans doute bien juste, de la satisfaction que vous aurés tous éprouvée dans la famille, en apprennant la nouvelle destination de ton frére; tu penses bien que la mienne est égale; je me propose d'écrire ce soir ou demain matin au plus tard, a Mr Evrard de St Jean, pour le remercier de m'avoir tenu parole, et pour le prier de vouloir bien continuer sa bienveillance a ton frére.
Je ne veux pas oublier de te dire dabord, qu'il m'a eté absolument impossible de m'occuper depuis avant hier de tes commissions d'achat des robes pour Made Baudry et pour toi, mais que je m'en occuperai sans perte de tems; je prierai Mr Balasque, si comme je le crois, il repart bientôt pour Bayonne, de se charger de celle de Mme Baudry.
Comme malgré un fort Rhume qui me fatigue, je suis presque constamment en course depuis sept heures du matin pour mes affaires avec le désir et le besoin de sortir d'une position insupportable, je ne puis guere m'etendre dans ma lettre sur ce que je fais pour cela; mais il faut que j'en sorte d'une maniere ou d'une autre. on s'abstient toujours de répondre aux nombreuses et préssentes lettres que j'ai adréssés au Ministère. ce qui me déplait souvairenement. J'attendrai encore jusques a Lundy prochain avant de me décider a mettre toutes voiles dehors, mais pas davantage; car quels que soient les embarras que les circonstances occasionnent au Gouvernement, il faut enfin quil s'exécute; j'en aurai d'autant plus de besoin, qu'il me parait difficile que, dans tous les cas, je puisse d'aucune façon, me dispenser de me rendre la sous peu, puisque par une lettre que j'ai reçue ce matin de Recur freres, en réponse a celle de condoléance que je leur avais écrite, ces M M ne manquent pas de me dire que bientôt leur famille devra s'occuper de la Liquidation de la succession de leur Père. ce qui veut dire de la mienne avec ses héritiers. J'espere bien que ceux-ci ne seront pas très préssants, mais il est a croire qu'ils ne le seront que trop. au reste nous verrons; quoique les chambres soient convoquées pour le 28 de ce mois, il s'écoulera du tems avant que celle des Députés soit constituée, puis encore avant qu'on s'y occupe d'affaires qu'on ne regardera pas très urgentes; or elle en aura beaucoup a éxaminer de celles qui le seront a un haut dégré.
oblige de sortir pour faire une course avant diner, je finis en vous embrassant a tous de coeur.
Ton Père J Labrouche |
- LABROUCHE Herminie
- ( - >1853 Saint-Jean-de-Luz ? )