Lettre de M. Lalanne de Six adressée à M. de Laborde Lassale, à Saint-Sever (40)

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A Monsieur
Monsieur de Laborde Lassale =
a St Sever
departemt des Landes




St Lon ce 25 9bre 1831.

Il y a déjà bien des jours, mon cher Justin, que j'ai eu occasion de vous écrire et de vous faire passer un modèle d'autorisation dont la validité doit émaner du conseil de famille convoqué par mr le juge de paix de vôtre ressort, afin de pouvoir, dans l'intérêt de vos enfans, vous réunir aux autres intéréssés, pour obtenir par voye judiciaire, contre le sr collonque Joannot, le bornage relatif à la propriété du moulin de la herrère. ce modèle d'autorisation précité, a été drèssé par les Jurisconsultes, dont, à ce sujet, il a été fait choix. j'avois fait affranchir ma lettre dans la croyance que, par ce moyen, elle vous arriveroit plus sûrement et plus exactement. ne recevant néanmoins aucune réponse et le temps s'écoulant, permettez-moi de vous demander, si vous avez, où, non, reçu ma lettre et veuillez je vous prie, mon cher Justin, me tirer d'incertitude sur cet article. vous conviendrez, qu'il est éssentiel que le bornage en question s'éffectue, pour asseoir la tranquillité et établir la sécurité des possésseurs actuels et futurs, sur cette propriété.
Nous avons été bien peinés, mon cher beau-frère, de n'avoir pû jouir du plaisir de vous voir lors de la conduite de vos enfans et sur-tout, que ce soit le défaut de santé qui en ait été la cause. nous désirons bien sincèrement qu'elle se soit améliorée. c'est le voeu que je vous exprime en ce qui me concerne, et ceux que je vous transmets pour le même motif de la part de ma femme qui, elle même, est depuis des jours, bien souffrante, de marianne qui est avec nous depuis quelques jours; toutes les deux veulent que je sois leurs organes auprès de vous pour vous faire agréer toute leur amitié et leur intérêt pour vous. ma femme veut aussi que je vous dise, qu'elle a reçu, avant-hier une lettre fort aimable de votre fils théodore et par la quelle il paroissoit, qu'ainsi que son frère, ils jouissaient d'une bonne santé. Julitte que nous avons la satisfaction de voir de temps en temps ne veut pas non plus être oubliée auprès de vous. d'après ce qu'on nous écrit, il paroît que laborde a été vivement secoué par un rhume appelé grippe qui, heureusement, se calme un peu, que sa femme étoit alitée avec la fièvre et que cette maudite grippe étoit générale une infinité de personnes en étant également atteintes: il faut espérer que la providence n'abandonnera pas nos chers parens et qu'elle les délivrera promptement du malaise qu'ils éprouvent. je désire que madlle vôtre soeur, à la conservation de la quelle, ainsi qu'à la votre, je prends le plus vif intérêt, n'ait aucune de ces contrariétés; veuillez-la prier de recevoir favorablement de ma part mille choses honnêtes et affectueuses. tout ce qui m'environne, ne veut pas non plus être oubliées auprès d'elle et me charge de les rappeler à son souvenir. mes civilités à votre oncle s'il est auprès de vous.
felix présente son respect à son oncle; je vous direz à son sujet [manque] Justin, combien j'ai du regrèt qu'il ne soit point avec ses cousins. j'avois l'espoir qu'il seconderoit mes vues à ce sujet; mais jusqu'à l'heure, rien ne m'annonce une disposition de bon augure sur cet article et les motifs et considérations de santé que l'on m'allègue, m'empêchent, ne voulant avoir aucun reproche à me faire, d'insister moi-même d'une manière trop impérative; j'en suis là sur cela.
je ne m'ennuirai pas de causer avec vous, mon cher justin, mais l'heure de minuit que j'entends sonner et le sommeil qui commence a me gagner m'obligent de vous quitter, non sans vous réitérer néanmoins, la nouvelle assurance de tous les sentimens d'amitié et de dévouement avec les quels je vous suis sincèrement attaché.

Lalanne de Six

P. S. si vous voyez mr et madme de laborde du blanc veuillez nous rappeler à leur bon souvenir et leur dire que tout va d'une manière favorable, que le malade est toujours à peu-près comme ils l'ont laissé; mais qu'il ne va pas plus mal.