Lettre d'Arm. Larregoyen
Archive privée inédite
- Date: 30/01/1825
- Lieu: Saint-Palais (64)
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[La transcription peut comporter des erreurs]
St Palais le 30 Janvier 1825
Monsieur,
Monsieur,
Je vous remercie infiniment de la franche et loyale communication que vous avez eu la bonté de me faire des lettres de Monsr votre oncle, je m'empresse d'avoir l'honneur d'y repondre, uniquement afin d'effacer de votre esprit toute impression défavorable que vous auriez pû concevoir tant de moi que de ceux qui sont entrés en négociation avec vous à l'occasion de la vente du bien D'osserain: déjà il s'emblait que j'avais prévu les difficultés qui pourraient naitre avant de conclure tout traité, et c'est pour les prévenir que je vous proposai, par une des mes lettres, de me rendre auprès de Monsr de Belloc ou tout autre de votre choix, où j'aurais été à portée de remplir à ce préalable: Si vous pensiez comme moi à cet egard, je m'offre encore avec plaisir à entreprendre le voyage de Pau, qui n'en sera pas un pour moi; puisque j'ai egalement le projet d'aller voir ma fille que j'ai au couvent de Ste ursule. toutefois en attendant que vous vous decidiez, je suis tenu de vous faire connaitre combien je suis fondé à croire l'etat et les droits de Made Ganderats incontestablement à l'abri de toute attaque, on est tranquille sous ce rapport.
Madame Ganderats fut reconnue ou adoptée en vertu de plusieurs actes authentiques; les expéditions délivrées dans le tems en due forme sont entre les mains de celle-ci, tandis que les originaux eux-mêmes se trouvent déposés dans des depôts publics: parmi ces pieces on remarque notamment:
1° un acte public devant notaire dûment enregistré en date du 10 thermidor an 2. par lequel feu Ant. Ganderats reconnut ma belle-mère pour son enfant.
2° un jugement du tribunal civil du Departement des Basses-pyrenées, en date du 7 prairial an 5 portant « vû l'exoïne qui constate l'etat de maladie d'Antoine Ganderats qui l'empeche de se rendre à Momui devant l'officier public pour faire la declaration de la reconnaissance de sa fille, ordonne que la reconnaissance de Charlotte Ganderats sa fille sera reçue par l'officier public de la commune D'osserain »
Cette même loi avait prévu ce cas de maladie, aussi elle s'explique en ces termes:
« S'il se presente des difficultés pour satisfaire à la disposition relative à cette déclaration à faire devant l'officier public, le tribunal civil du Departement où le père est domicilié ordonne que l'acte de reconnaissance sera reçu par l'officier public du domicile du père et que le jugement sera transcrit dans l'acte et sur le registre » en conséquence:
3° acte de reconnaissance reçu par l'officier public de la commune D'osserain ou le d. jugement ci-haut relaté fut transcrit dans l'acte et sur le registre le tout conformément à sa disposition.
Vous trouverez ci-incluse une copie littèrale de l'extrait de bapteme de Made Ganderats, j'ai crû plus prudent de vous l'envoyer ainsi transcrite, de crainte que l'expédition elle-même ne vienne à s'égarer.
Je suis autorisé à vous certifier comme un fait notoire et positif qu'elle , c, a, d, Made Ganderats etait née anterieurement au mariage de sa mère, ce qui exclut l'idée de tout commerce adultérin.
Je suis donc plein de securité sur l'existence de l'etat civil de Made Ganderats et pour ce qui regarde la reversibilité de la dot à elle constituée, dans la supposition même qu'il y aurait inscription fondée sur cette pretention dans le registre des hypotheques, nous serons obligé de droit à vous garantir de toute éviction: à cet effet j'affecterai mes biens personnels autorisant ma femme à en faire autant, et Made Ganderats de son côté affectera les siens, provenant du prix de la vente de sa terre, qu'elle se propose de placer incontinent après la vente, en acquisition d'un plus petit domaine.
Mais si ce que j'ai eu l'honneur de vous annoncer dans le cours de cette lettre n'etait pas de nature à lever tout doute de votre part, je serais le premier à ne pas vous consentir la vente, ma delicatesse m'en ferait un devoir.
Je termine en vous exprimant combien je suis sensible aux choses honnetes que j'ai l'honneur de recevoir de vous dans cette occasion.
Agréez la parfaite considération avec laquelle je demeure
Monsieur
Votre très humble
et très obeissant serviteur.
Armd Larregoyen
et très obeissant serviteur.
Armd Larregoyen
P.S. Je vous renvois conformément à votre demande, les deux lettres de Monsr Delissalde.
- GANDERATS Antoine
- ( - 1797/1825 )
- cité
- GANDERATS Charlotte
- ( - >1828 Saint-Palais ? )
- citée