Lettre de T. Lataillade adressée à MM. Fourcade frères, à Oloron-Sainte-Marie (64)
Archive privée inédite
- Date: 16/08/1832
- Lieu: Paris (75)
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[La transcription peut comporter des erreurs]
Messieurs
Fourcade frères,
Oléron.
B.-Pyrénées.
Monsieur Fourcade
Monsieur
Un de mes amis imprimeur-editeur, à Paris, vient d'entreprendre la traduction en Espagnol, du Journal des connaissances utiles dont vous avez du entendre parler, & son intention en se livrant avec persévérance à cette publication, est d'en poursuivre par tous les moyens possibles, l'introduction, non seulement en Espagne et en Portugal, mais encore dans les contrées du nouveau monde où la langue castillane est généralement parlée ou connue.
Avant de se décider à cette entreprise, mon ami m'ayant consulté sur sa convenance comme propagation utile dabord, et ensuite sous le rapport de l'intérêt quelle pourroit lui offrir comme spéculation de librairie, j'ai fortement approuvé ce projet; mais tout en lui prédisant des succès certains, je ne lui ai point laissé ignorer que le meilleur moyen de les assurer sans entraves, cétait de s'interdire, rigoureusement dans son journal, toutes questions politiques et religieuses, ainsi que celles qui se rapportent à la critique de nos lois et de nos réglements administratifs, de manière à ne présenter à ses lecteurs que des théories, des enseignements et des faits entièrement dépouillés de toutes réflexions philosophiques susceptibles d'exciter la foi ombrageuse des membres du st office ou l'ignorance des barbares censeurs de la Camarilla.
Mon avis a été adopté, et le cadre de cette publication ainsi arrêté daprès ces errements, mon ami auquel je vous ai désigné comme le seul capable d'assurer un grand débouché à son ouvrage, à raison de votre heureuse position toute spéciale à Oleron, et de vos nombreuses relations en Espagne, m'a prié de vous ecrire, Monsieur, pour vous demander si une fois ces conditions sévèrement remplies par lui, vous croyez qu'il vous sera possible d'ecouler dans le cours de la première année, 3,000 abonnements au moins, du journal des connaissances utiles (en Espagnol correct) soit au moyen de souscriptions que vous provoqueriez directement vous même, soit enfin à la faveur de placements successifs à vos propres correspondants de la Peninsule.
Je vous previens pour votre gouverne, qu'il paroitra mensuellement une livraison de ce journal, et que sa composition ainsi que sa justification, seront aux questions exceptionnelles près, mentionnées plus haut, absolument les mêmes que celles des éditions francaises. En un mot il y aura toujours dans chaque numéro 168,000 lettres équivalant à 300 Pages d'un volume in 8° et contenant ainsi, pour moins de 43 centimes le résumé mensuel de tout ce qui se publie en france et à l'etranger de nouveau, d'applicable & d'utile, comprenant l'application usuelle des preceptes évangéliques, l'enseignement des devoirs de sociabilité, les progrès agricoles, les perfectionnements industriels, l'economie domestique &&a. J'ajoute encore, que l'exécution typographique en caractères neufs, ne laissera rien à desirer par suite des dispositions qui ont été prises pour la rendre parfaite sous tous les rapports.
Le prix de chaque abonnement qui se composera de 12 livraisons, est fixé à 5 francs par an, sur les quels l'entreprise prendra à sa charge les frais de transport de Paris à Oleron, ainsi que la remise à titre de commission de vente qui devra vous être allouée, et dont vous aurez à me faire connaître le chiffre dans le cas ou vous viendriez à accepter cette mission.
J'ai beaucoup insisté, Monsieur, pour vous faire avoir ce dépôt à Oléron, et j'y ai été conduit par le double rapport de vous être utile et agréable, et d'obliger en même tems mon ami, bien convaincu d'avance, que vous n'aurez qu'à vous féliciter l'un et l'autre de ma cordiale médiation dans cet objet. J'attends votre réponse à cette communication, et je vous prie de l'accompagner de tous les renseignements et de tous les conseils que votre bon vouloir et votre grande expérience des choses, pourront vous suggérer dans l'interêt du développement de cette entreprise et dans le but d'en assurer le meilleur succès.
Un prospectus en Espagnol, sur papier très fin, est dans ce moment sous presse, et sur votre avis mon ami qui désire entrer desuite en communication directe avec vous, vous en expediera plusieurs milliers sous les auspices de Mr Emile de Girardin Secrétaire Gal de la Société Nationale pour l'emancipation Intellectuelle, qui vous ecrira.
Recevez, Monsieur, la nouvelle assurance de mon amitié
7. Rue et Hotel ventadour.
Mon cher Fourcade: je fais le plus grand intérêt au succès de cette entreprise, et vous mobligerez en y consacrant vos bons soins - Si vous ne pouviez pas vous en occuper efficacemt, je vous prie d'en charger le Libraire de votre ville, qui d'après votre opinion, pourra y contribuer; c'est Mr G Hayet de chez-vous qui reçoit l'édition française de ce journal, voyez-le - Adieu, tout à vous
Paris le 16 Aout 1832
T. Lataillade
reçu 20
redu 18 Sepbre
Fourcade frères,
Oléron.
B.-Pyrénées.
Monsieur Fourcade
à Oleron.
Paris 16. Aout 1832. |
Monsieur
Un de mes amis imprimeur-editeur, à Paris, vient d'entreprendre la traduction en Espagnol, du Journal des connaissances utiles dont vous avez du entendre parler, & son intention en se livrant avec persévérance à cette publication, est d'en poursuivre par tous les moyens possibles, l'introduction, non seulement en Espagne et en Portugal, mais encore dans les contrées du nouveau monde où la langue castillane est généralement parlée ou connue.
Avant de se décider à cette entreprise, mon ami m'ayant consulté sur sa convenance comme propagation utile dabord, et ensuite sous le rapport de l'intérêt quelle pourroit lui offrir comme spéculation de librairie, j'ai fortement approuvé ce projet; mais tout en lui prédisant des succès certains, je ne lui ai point laissé ignorer que le meilleur moyen de les assurer sans entraves, cétait de s'interdire, rigoureusement dans son journal, toutes questions politiques et religieuses, ainsi que celles qui se rapportent à la critique de nos lois et de nos réglements administratifs, de manière à ne présenter à ses lecteurs que des théories, des enseignements et des faits entièrement dépouillés de toutes réflexions philosophiques susceptibles d'exciter la foi ombrageuse des membres du st office ou l'ignorance des barbares censeurs de la Camarilla.
Mon avis a été adopté, et le cadre de cette publication ainsi arrêté daprès ces errements, mon ami auquel je vous ai désigné comme le seul capable d'assurer un grand débouché à son ouvrage, à raison de votre heureuse position toute spéciale à Oleron, et de vos nombreuses relations en Espagne, m'a prié de vous ecrire, Monsieur, pour vous demander si une fois ces conditions sévèrement remplies par lui, vous croyez qu'il vous sera possible d'ecouler dans le cours de la première année, 3,000 abonnements au moins, du journal des connaissances utiles (en Espagnol correct) soit au moyen de souscriptions que vous provoqueriez directement vous même, soit enfin à la faveur de placements successifs à vos propres correspondants de la Peninsule.
Je vous previens pour votre gouverne, qu'il paroitra mensuellement une livraison de ce journal, et que sa composition ainsi que sa justification, seront aux questions exceptionnelles près, mentionnées plus haut, absolument les mêmes que celles des éditions francaises. En un mot il y aura toujours dans chaque numéro 168,000 lettres équivalant à 300 Pages d'un volume in 8° et contenant ainsi, pour moins de 43 centimes le résumé mensuel de tout ce qui se publie en france et à l'etranger de nouveau, d'applicable & d'utile, comprenant l'application usuelle des preceptes évangéliques, l'enseignement des devoirs de sociabilité, les progrès agricoles, les perfectionnements industriels, l'economie domestique &&a. J'ajoute encore, que l'exécution typographique en caractères neufs, ne laissera rien à desirer par suite des dispositions qui ont été prises pour la rendre parfaite sous tous les rapports.
Le prix de chaque abonnement qui se composera de 12 livraisons, est fixé à 5 francs par an, sur les quels l'entreprise prendra à sa charge les frais de transport de Paris à Oleron, ainsi que la remise à titre de commission de vente qui devra vous être allouée, et dont vous aurez à me faire connaître le chiffre dans le cas ou vous viendriez à accepter cette mission.
J'ai beaucoup insisté, Monsieur, pour vous faire avoir ce dépôt à Oléron, et j'y ai été conduit par le double rapport de vous être utile et agréable, et d'obliger en même tems mon ami, bien convaincu d'avance, que vous n'aurez qu'à vous féliciter l'un et l'autre de ma cordiale médiation dans cet objet. J'attends votre réponse à cette communication, et je vous prie de l'accompagner de tous les renseignements et de tous les conseils que votre bon vouloir et votre grande expérience des choses, pourront vous suggérer dans l'interêt du développement de cette entreprise et dans le but d'en assurer le meilleur succès.
Un prospectus en Espagnol, sur papier très fin, est dans ce moment sous presse, et sur votre avis mon ami qui désire entrer desuite en communication directe avec vous, vous en expediera plusieurs milliers sous les auspices de Mr Emile de Girardin Secrétaire Gal de la Société Nationale pour l'emancipation Intellectuelle, qui vous ecrira.
Recevez, Monsieur, la nouvelle assurance de mon amitié
T. Lataillade
7. Rue et Hotel ventadour.
Mon cher Fourcade: je fais le plus grand intérêt au succès de cette entreprise, et vous mobligerez en y consacrant vos bons soins - Si vous ne pouviez pas vous en occuper efficacemt, je vous prie d'en charger le Libraire de votre ville, qui d'après votre opinion, pourra y contribuer; c'est Mr G Hayet de chez-vous qui reçoit l'édition française de ce journal, voyez-le - Adieu, tout à vous
T. Lde |
Paris le 16 Aout 1832
T. Lataillade
reçu 20
redu 18 Sepbre
- de GIRARDIN Emile
- ( - >1832 Paris ? )
- cité