Lettre de V. Lobit née Gosselin et P. Lobit adressée à Emile Lobit, à Roquefort (40)
Archive privée inédite
- Date: 26/12/1851
- Lieu: La Nouvelle Orléans/New Orleans
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[La transcription peut comporter des erreurs]
pr first Steamship
Mr Emile Lobit
Roquefort
France
dépt des Landes
Mon bon frère c'est avec un bien grand bonheur que j'ai lu votre dernière lettre, mes larmes ont coulé il est vrai, mais ce n'était pas la déception qui les causait, mais la joie. Je comprends combien vous devez être fier de ce changement: Vous qui vous êtes donné tant de peines pour nôtre Victor, Vous êtes doublement heureux, vu que vous pouvez le complimenter et le caresser. Tandis que je ne pourrai le faire moi-même de longtemps. Ne croyez pas au moins que ce soit un sentiment de jalousie qui me fasse parler mon cher Emile. Mais il m'a donné tant d'inquiétudes, qu'il me semble que je l'embrasserai de meilleur coeur. Car il m'a fait bien souvent verser des larmes. J'étais toujours inquiète, il me semblait toujours apprendre quelques mauvaises nouvelles. Quelques nuages assombriront bien par fois notre beau soleil, mais ne l'éclipseront pas tout-à-fait.
Je prierai bien mon cher petit grain de sel d'avoir recours à nos chers cierges pour tout faire tenir dans l'ordre. Puisque leur efficacité a été si profitable: il ne faut pas négliger d'avoir recours à ces bons cierges, ce serait un trait abominable d'ingratitude. Vu surtout que l'oncle en a autant besoin que le neveu.
Je désire de tout mon coeur que Victor vous fasse souvent boire de bon café. Mais si un jour je vous voyais assis à notre table entre Paul et moi (Vous voyez votre place est déjà marquée) que je vous ferai boire de bon café, et de bon vin. Vrai je ne me suis grisée qu'une fois, et c'est un prince régent seul qui a opéré ce méfait: Eh bien ! je vous promets de vous en préparer de délicieux, et de vous tenir tête. Nous ferons après des soupes à l'oignon. que puis-je vous offrir pour vous attirer près de nous dites le moi: à moi seule: pour que notre bonne Maman ne soit pas jalouse. Paul ne peut croire à un pareil effort de vous, moi j'y crois ! Ce n'est pas un défi que je vous jette. Foi de créole ! Mais n'est ce pas mon cher Emile que cela ne serait pas si extraordinaire ? Il faut absolument que nous nous connaissions, je ne puis me faire à l'idée que cela ne sera pas.
Je fais compliment à notre neveu Alcide de se ranger sous notre drapeau. Je lui souhaite toute sorte de bonheur. Lorsque vous recevrez ma lettre Il sera sans doute marié embrassez bien pour moi notre nouvelle nièce bien gentiment au moins, et non de gros baisers de nourrice.
Il faut tant de choses pour faire un bon mari que je conseillerai au tonton de rester tel qu'il est, il me semble trop imparfait pour remplir de si grands devoirs. qu'il me tarde de chicaner avec vous.
Paul pense vous écrire, il est beaucoup mieux maintenant, il a été invité à un réveillon il y a passé la nuit, et cela ne l'a pas rendu malade. Il craint toutes ces réunions, car il est toujours si souffrant qu'il n'y prend aucun plaisir. Je ne voudrai pas qu'il ait une trop bonne santé parcequ'il deviendrait peut-être trop canaille.
Adieu mon cher frère Les enfants vous embrassent tendrement, votre soeur vous envoye mille baisers bien gentils, et des pensées toutes roses. Un million d'embrassades pour notre bonne Maman que je voudrai bien caresser, à nos chères Grain de sel, Zoé, Clary, Louise, Nelly tous les frères les neveux et nièces. Et La famille Tastet. Souvenir à tous ceux qui ont une petite pensée pour nous.
Ma famille vous fait ses sincères amitiés.
Mon cher Emile tu ne saurais t'imaginer la joie que nous avons éprouvée à la reception de ta bonne Lettre. Vrai je commence a croire à la correction de Victor et j'ai tout lieu de de penser qu'il va maintenant rattraper le tems perdu je t'en supplie donne moi des nouvelles le plus souvent possible et si moi je n'ai pas toujours le tems de te répondre foi de Gascon j'y supplerai par l'intermédiaire de ma femme mon secrétaire je suis on ne peut plus occupé en ce moment c-à-d. tous les jours et une partie de la nuit excuse moi donc si je ne t'écris pas plus longuement. Je ne puis également écrire un mot à Victor; aussi je te prie de lui témoigner tout le contentement que j'ai ressenti au reçu de ta Lettre & la sienne, dis lui également de m'écrire souvent et que j'approuve d'avance de lui accorder aux vacances prochaines toutes les promesses que tu lui a faite dans le cas ou il continuera a se bien conduire. Embrasse le bien tendrement pour moi lorsque tu iras le voir : également toute la sainte famille & particulierement la bonne maman; mes amitiés aux amis. Je t'envoie le duplicata d'une traite de fs 1020.
Mr Emile Lobit
Roquefort
France
dépt des Landes
Nelle Orléans 26 décembre 1851.
Mon bon frère c'est avec un bien grand bonheur que j'ai lu votre dernière lettre, mes larmes ont coulé il est vrai, mais ce n'était pas la déception qui les causait, mais la joie. Je comprends combien vous devez être fier de ce changement: Vous qui vous êtes donné tant de peines pour nôtre Victor, Vous êtes doublement heureux, vu que vous pouvez le complimenter et le caresser. Tandis que je ne pourrai le faire moi-même de longtemps. Ne croyez pas au moins que ce soit un sentiment de jalousie qui me fasse parler mon cher Emile. Mais il m'a donné tant d'inquiétudes, qu'il me semble que je l'embrasserai de meilleur coeur. Car il m'a fait bien souvent verser des larmes. J'étais toujours inquiète, il me semblait toujours apprendre quelques mauvaises nouvelles. Quelques nuages assombriront bien par fois notre beau soleil, mais ne l'éclipseront pas tout-à-fait.
Je prierai bien mon cher petit grain de sel d'avoir recours à nos chers cierges pour tout faire tenir dans l'ordre. Puisque leur efficacité a été si profitable: il ne faut pas négliger d'avoir recours à ces bons cierges, ce serait un trait abominable d'ingratitude. Vu surtout que l'oncle en a autant besoin que le neveu.
Je désire de tout mon coeur que Victor vous fasse souvent boire de bon café. Mais si un jour je vous voyais assis à notre table entre Paul et moi (Vous voyez votre place est déjà marquée) que je vous ferai boire de bon café, et de bon vin. Vrai je ne me suis grisée qu'une fois, et c'est un prince régent seul qui a opéré ce méfait: Eh bien ! je vous promets de vous en préparer de délicieux, et de vous tenir tête. Nous ferons après des soupes à l'oignon. que puis-je vous offrir pour vous attirer près de nous dites le moi: à moi seule: pour que notre bonne Maman ne soit pas jalouse. Paul ne peut croire à un pareil effort de vous, moi j'y crois ! Ce n'est pas un défi que je vous jette. Foi de créole ! Mais n'est ce pas mon cher Emile que cela ne serait pas si extraordinaire ? Il faut absolument que nous nous connaissions, je ne puis me faire à l'idée que cela ne sera pas.
Je fais compliment à notre neveu Alcide de se ranger sous notre drapeau. Je lui souhaite toute sorte de bonheur. Lorsque vous recevrez ma lettre Il sera sans doute marié embrassez bien pour moi notre nouvelle nièce bien gentiment au moins, et non de gros baisers de nourrice.
Il faut tant de choses pour faire un bon mari que je conseillerai au tonton de rester tel qu'il est, il me semble trop imparfait pour remplir de si grands devoirs. qu'il me tarde de chicaner avec vous.
Paul pense vous écrire, il est beaucoup mieux maintenant, il a été invité à un réveillon il y a passé la nuit, et cela ne l'a pas rendu malade. Il craint toutes ces réunions, car il est toujours si souffrant qu'il n'y prend aucun plaisir. Je ne voudrai pas qu'il ait une trop bonne santé parcequ'il deviendrait peut-être trop canaille.
Adieu mon cher frère Les enfants vous embrassent tendrement, votre soeur vous envoye mille baisers bien gentils, et des pensées toutes roses. Un million d'embrassades pour notre bonne Maman que je voudrai bien caresser, à nos chères Grain de sel, Zoé, Clary, Louise, Nelly tous les frères les neveux et nièces. Et La famille Tastet. Souvenir à tous ceux qui ont une petite pensée pour nous.
Un bon serrement de main finit ma lettre.
Votre dévouée amie.
V Lobit née Gosselin
Votre dévouée amie.
V Lobit née Gosselin
Ma famille vous fait ses sincères amitiés.
Mon cher Emile tu ne saurais t'imaginer la joie que nous avons éprouvée à la reception de ta bonne Lettre. Vrai je commence a croire à la correction de Victor et j'ai tout lieu de de penser qu'il va maintenant rattraper le tems perdu je t'en supplie donne moi des nouvelles le plus souvent possible et si moi je n'ai pas toujours le tems de te répondre foi de Gascon j'y supplerai par l'intermédiaire de ma femme mon secrétaire je suis on ne peut plus occupé en ce moment c-à-d. tous les jours et une partie de la nuit excuse moi donc si je ne t'écris pas plus longuement. Je ne puis également écrire un mot à Victor; aussi je te prie de lui témoigner tout le contentement que j'ai ressenti au reçu de ta Lettre & la sienne, dis lui également de m'écrire souvent et que j'approuve d'avance de lui accorder aux vacances prochaines toutes les promesses que tu lui a faite dans le cas ou il continuera a se bien conduire. Embrasse le bien tendrement pour moi lorsque tu iras le voir : également toute la sainte famille & particulierement la bonne maman; mes amitiés aux amis. Je t'envoie le duplicata d'une traite de fs 1020.
adieu je t'embrasse de coeur ton frère
P Lobit
P Lobit
- LOBIT Emile
- ( - >1851 Roquefort ? )