Lettre de J. Pandellé adressée à M. Notery de Caumont, à Cazères-sur-l'Adour (40)
Archive privée inédite
- Date: 03/12/1844
- Lieu: Lannemaignan (32)
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Monsieur
Monsieur notery de caumont
à Carèzes sur l'adour.
Landes
Monsieur,
il y a environ un an et demi, que j'eus l'honneur de vous faire connaître ma position, qui est le résultat d'un arrangement de famille. j'attendis long-temps une réponse, qui est bien loin de m'offrir la ressource que j'en attendais, puisque j'y lis seulement que je ne dois pas craindre de perdre mon argent, et que peut-etre je serai satisfait plutôt que vous ne le pensez.
personne plus que moi, monsieur, n'apprécie la position de votre famille, et la preuve, c'est que j'attends le remboursement de deux cents quatre vingt un franc, cinquante centimes depuis huit ans.
me direz-vous que vous étes sans argent ? mais je n'en avais pas non plus, Lorsque l'ami que je regrette avec vous vint m'emprunter la somme ci-dessus: je l'empruntai. or, n'avez-vous pas la même ressource ? en ce monde, les amis s'obligent même à ce prix. monsieur soubiran, votre gendre, n'a t-il pas encore à percevoir la presque totalité de ses droits, et en lui reconnaissant légalement les fonds, est-ce qu'il ne pourrait pas nous obliger tous ?
veuillez, monsieur, avoir recours à ces moyens, ou autres, car mes engagemens me pressent au point de ne plus pouvoir reculer - c'est d'ici aux premiers jours de janvier que je dois être remboursé, ou avoir une époque fixée non éloignée. dans le cas contraire, le parti en est pris irrévocablement, mais non sans le regret le plus vif, je vais négocier l'obligation.
vous étes tous étonnés, dites-vous, de mon éloignement. ce n'est pas ma faute, si je ne viens plus à cazères. en voici la raison: j'ai écrit deux lettres à monsieur soubiran, soit pour continuer nos rapports, soit pour le prier .... et il n'a pas daigné m'honorer d'une réponse, ni ne l'ai plus vu. je n'ai pas mérité un tel procédé de sa part, et le passé et des preuves matérielles en font foi. j'ai donc dû renoncer à revenir, parce que je n'ai jamais aimé à me rendre à charge à qui que ce soit, et ce n'est pas aujourd'hui que je commencerai. c'est un grand sacrifice qu'il m'impose, mais il faut le faire comme tant d'autres dans le temps qui court.
veuillez, je vous Prie, exprimer à madame caumont et à madame soubiran, le grand regret que j'éprouve de ne pouvoir plus espérer de les revoir à cazères, et veuillez agréer encore tous les voeux que je ferai toujours pour votre bonheur individuel et commun.
c'est avec ces sentimens que je vous prie de me croire,
Monsieur notery de caumont
à Carèzes sur l'adour.
Landes
Lannemaignan, 3 xbre 1844.
Monsieur,
il y a environ un an et demi, que j'eus l'honneur de vous faire connaître ma position, qui est le résultat d'un arrangement de famille. j'attendis long-temps une réponse, qui est bien loin de m'offrir la ressource que j'en attendais, puisque j'y lis seulement que je ne dois pas craindre de perdre mon argent, et que peut-etre je serai satisfait plutôt que vous ne le pensez.
personne plus que moi, monsieur, n'apprécie la position de votre famille, et la preuve, c'est que j'attends le remboursement de deux cents quatre vingt un franc, cinquante centimes depuis huit ans.
me direz-vous que vous étes sans argent ? mais je n'en avais pas non plus, Lorsque l'ami que je regrette avec vous vint m'emprunter la somme ci-dessus: je l'empruntai. or, n'avez-vous pas la même ressource ? en ce monde, les amis s'obligent même à ce prix. monsieur soubiran, votre gendre, n'a t-il pas encore à percevoir la presque totalité de ses droits, et en lui reconnaissant légalement les fonds, est-ce qu'il ne pourrait pas nous obliger tous ?
veuillez, monsieur, avoir recours à ces moyens, ou autres, car mes engagemens me pressent au point de ne plus pouvoir reculer - c'est d'ici aux premiers jours de janvier que je dois être remboursé, ou avoir une époque fixée non éloignée. dans le cas contraire, le parti en est pris irrévocablement, mais non sans le regret le plus vif, je vais négocier l'obligation.
vous étes tous étonnés, dites-vous, de mon éloignement. ce n'est pas ma faute, si je ne viens plus à cazères. en voici la raison: j'ai écrit deux lettres à monsieur soubiran, soit pour continuer nos rapports, soit pour le prier .... et il n'a pas daigné m'honorer d'une réponse, ni ne l'ai plus vu. je n'ai pas mérité un tel procédé de sa part, et le passé et des preuves matérielles en font foi. j'ai donc dû renoncer à revenir, parce que je n'ai jamais aimé à me rendre à charge à qui que ce soit, et ce n'est pas aujourd'hui que je commencerai. c'est un grand sacrifice qu'il m'impose, mais il faut le faire comme tant d'autres dans le temps qui court.
veuillez, je vous Prie, exprimer à madame caumont et à madame soubiran, le grand regret que j'éprouve de ne pouvoir plus espérer de les revoir à cazères, et veuillez agréer encore tous les voeux que je ferai toujours pour votre bonheur individuel et commun.
c'est avec ces sentimens que je vous prie de me croire,
Monsieur,
votre très humble et très obéissant serviteur. Jn Pandellé |