Lettre de M. Pradier

ma lettre ci jointe en réponse à la votre du 25 8bre, mon Cher monsieur, doit etre communiquée à Me Ducasse - il est bien certain que je vendrai ma maison si j'en trouve un prix qui puisse me déterminer à ce sacrifice, mais si ce n'est que pour recevoir le capital dont je tire l'intéret par le prix de location, je préfère alors la Conserver -
elle a eu nombre d'amateurs, plusieurs m'ont fait sonder sur mes intentions, mais pour plaire il eut falut la donner et non la vendre - comme j'avois dit plaisament a castets qui croit que ses Ecus en valent deux que je la lui donnerois pour huit mille francs, qu'il a sans doute repeté ce propos, on m'a fait la proposition de me Compter cette somme - je n'ai pas répondu, parce que mon intention n'est de la vendre qu'a un prix qui me couvre des dépenses et soins que j'y ai mis -
Tachés de savoir de Me Ducasse le prix qui mettroit Me Laborde; faites lui voir la maison, ses aisances, ses comodités et l'avantage prochain d'y réunir la maison de la moïson -
faites, mon Cher monsieur, dans cette circonstance seulement ce que je ferois pour vous dans beaucoup d'autres.
Me Laborde, en vendant sa maison pour l'hopital en retirera le double de sa valeur réelle; n'est-il pas juste que je partage l'avantage et ne Convient-il pas que je profite de la Circonstance
Vous pouvés donc, sans paraitre trop prononcé pour mes intérets, faire valoir la rareté des logemens, surtout de ceux dont la situation la solidité, les comodités peuvent etre assimilés à la mienne qui se Compose de deux salons sur la rue de 4 grandes chambres, de plusieurs cabinets, cours, Ecuries, hangards, remise, décharges, cuisine cave, grenier & & deux escaliers, porte maitresse et porte cochère - tous ces objets, d'une Consideration majeure avec celle d'un quartier bien habité, doivent entrer pour beaucoup dans le Choix de Me Laborde -
Tachés donc de savoir le prix qu'elle y mettroit et instruisés m'en sans retard pour que je puisse me fixer sur le prix que j'aurai à lui en demander -
Je crois pouvoir vous dire que mon intention n'est pas de quiter st sever, et que si l'administration ne me donne d'elle même ni avancement ni de changemt, je resterai à agen jusqu'a ce que je puisse obtenir ma retraite définitive, Epoque ou je pourrai me retirer et me reposer.
avec le prix de cette maison et les fonds que j'ai dehors et dont je m'occupe de la rentrée, je pourrois achetter un domaine qui me Conviendroit -
mon Epouse est rechutée encore, elle ne sort pas de sa chambre depuis dix jours tant a Cause de l'affection catharale qui mine sa poitrine, qu'a Cause d'une perte qui la mêt dans une foiblesse extrême -
mes respecs affectueux a votre chere Epouse mille amitiés a la famille et en particulier au cher marc que j'embrasse tendrement -