Lettre de MM. Pujo de Lafitole adressée à M. d'Arrieutort, propriétaire à Montaut (40)

Archive privée inédite
  • Date: 24/12/1834
  • Lieu: Pau (64)

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Monsieur
Monsieur D'arrieutort, propriétaire
a Montaut, arrondissement de
St Sever. (Landes.)



Pau 24 xbre 1834.

Comme vous vous êtes plaint dans le temps de ne pouvoir lire mon écriture, je profite de l'obligeance de mon frère pour vous adresser aujourd'hui par son intermédiaire mes intentions. Il faudrait
1° que vous m'adressiez une somme de 583 f. 35c pour éteindre l'opposition de Mr de St Julien. Notre arrangement dans le temps c'était terminé comme je vous le disais en lui assurant la somme de 3,500 f. C'est le sixième que vous devez payer. Tous les Cohéritiers ont soldé leur contingent et ce Mr ne veut nous délivrer une quittance finale que lorsqu'il aura touché la somme totale qui lui est due.
2° D'après le partage de famille, qui a été homologué par jugement du 2 du courant, dont vous ne tarderez pas à connaître la teneur, je suis porté pour une somme de 4,948 f. 21c plus pour 2 années d'intérêts qui courent du 26 février 1833 494 f. 84. total de ce que j'ai à recevoir de vous cinq mille quatre cent quarante trois francs cinq centimes. Pour me payer de cette somme vous aurez la bonté de m'écrire quelles sont vos dispositions. Voulez vous, comme je vous le proposais dans le temps, me céder votre capital de trois mille francs sur Mr alphonse de Toulouzette, laissé à vos pupiles par notre oncle de Basquiat? Et pour le reste écrire à Mr Druilhet de vendre du 3 p% jusqu'à concurrence de la somme que vous me devez? ou bien de me payer de toute autre manière comme vous le jugerez à propos.
Dans le cas où vous accepteriez ma proposition vous voudrez en donner connaissance à Mr alphonse de Toulouzette en le priant en mon nom en me faisant passer les intérêts qu'il me devra à la fin de janvier prochain, de m'adresser en même temps sur papier timbré, à billets, une reconnaissance de la somme de 6,000 f qui me servira à la fois de titre, (car je n'en ai aucun jusqu'à présent.)
Veuillez, je vous prie, me répondre et recevoir la nouvelle assurance des sentimens d'estime et de considération avec lesquels

j'ai l'honneur d'être

Votre très humble et très
obéissant serviteur.

Le Mis Pujo de Lafitole.

Je viens ajouter, monsieur, à ce que je vous écris pour le compte de mon frère que par suite d'un arrangement fait avec mon beau frère jean jacques Lambert de menvielle il m'a cédé sur les mineurs d'arrieutort une somme de 633 f. 40c en principal; qui jointe aux intérêts qui courent à partir du 26 février 1833, époque du partage, formeront au 26 février prochain un total de 696 f. 70c. Mon frère aîné ayant bien voulu se charger de mes intérêts je vous prierai de lui faire connaître le moyen que vous comptez prendre pour vous libérer envers moi. je pense que le plus facile serait d'en aviser Mr Druilhet qui vendrait pour votre compte en 3 p% une somme égale à celle que vous me devez et la passerait au mien. Si vous préferez en employer un autre qui soit plus à votre convenance vous en instruirez également mon frère et vous vous entendrez avec lui pour me mettre en posséssion de ce qui m'est du et vous donner décharge.
Il serait nécessaire que vous fassiez faire une procuration dans le sens ce celle que nous venons de donner à notre beau frère de Menvielle, notaire à Montségur, plus à même que tout autre de suivre ces sortes d'affaires ayant pour objet.
1° d'opérer la vente d'un bois de peu de valeur, situé à Pereuilh.
2° de chercher à tirer le meilleur parti de créances véreuses, non comprises dans le partage.
3° de faire auprès des héritiers de Mr Lagrave, de son vivant juge de paix à Tarbes, fondé de pouvoirs de mon Père et ma mère toutes les demarches nécéssaires pour qu'il justifie de l'emploi des sommes touchées par lui.
Ne connaissant pas bien les prénoms de mon beau frère vous pourrez laisser le nom du mandataire en blanc et adresser votre procuration à mon frère qui la lui faira parvenir. je vous le répète cette procuration n'a pour but que de chercher à ratraper ce que l'on pourra des créances en dehors du partage, de faire vendre le petit bois de Pereuilh, et de donner des pouvoirs étendus à cet effet
Les frais de partage et autres ne sont pas encore réglés. aussitôt qu'ils le seront l'on vous en instruira en vous faisant connaître pour quelle somme vous êtes compris. Je me réunis à mon frère pour vous prier d'offrir nos affectueux compliments aux messieurs de Beyris et mille tendresses à nos neveux et nièces dont j'aurais été charmé de renouveller la connaissance si mon séjour momentané dans ce pays m'en eût laissé la possibilité. Il m'eût été bien doux également, monsieur, de me trouver à même de vous témoigner les sentimens d'affection par suite de celle que je portais au frère de ma pauvre soeur herminie.

Veuillez en recevoir l'assurance de votre serviteur

Le Cte de Pujo de Lafitole