Lettre de Th. Roy adressée au lieutenant-général comte Lamarque, député des Landes, à Paris (75)
Archive privée inédite
- Date: 08/04/1831
- Lieu: Angoulême (16)
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Monsieur
Monsieur le Lieutenant Général
Comte Lamarque, député des
Landes.
hotel choiseul, rue St honoré
N° 368.
Paris
1355
A Monsieur le Lieutenant-Général Comte Lamarque, député des Landes.
Par l'effet du passage de mon régiment à Niort, il m'a eté accordé de voir ma famille qui vient de se retirer à Parthenay pour se soustraire aux incursions de la bande de Diot, qui s'est de nouveau portée au domicile habituel de ma mère à la campagne, et s'est emparée de mes armes: elle a aussi désarmé plusieurs habitants du pays, connus par leurs principes constitutionnels. Je refléchissais sur l'excès d'audace de ces brigands qu'il eut été si facile de comprimer dans le principe, si l'autorité locale eut montré plus d'energie, quand on m'apporta le journal qui annonçait la disgrâce honorable que vous veniez d'encourir, pour avoir donné votre adhésion à un acte de pur patriotisme. Je n'entreprendrai point ici, Mon Général, de vous peindre l'impression fâcheuse que cette nouvelle a produite sur l'esprit des habitants de la petite ville de Parthenay, si patriote et qui s'estimait heureuse d'être placée sous votre commandement. des plumes plus éloquentes que la mienne, mais surement moins dévouées, ne manqueront pas de vous adresser, de consigner même dans des ecrits publics, les justes reclamations de la patrie contre une pareille mesure, les plaintes des citoyens, des hommes généreux de toutes les nations, qui complaient et qui compleront toujours, en dépit de toutes les ordonnances sur vos talents, sur votre caractère, sur votre épée, pour le triomphe de la liberté en Europe. je vous dirai seulement, Mon Général, que votre gloire militaire, votre civisme, votre popularite n'avaient pas besoin du réflet de cette destitution pour briller de tout leur éclat, que je n'oublierai jamais les marques de bienveillance dont il vous a plû de m'honorer dans vos lettres, que je suis bien persuadé qu'il n'a pas dépendu de vous de me faire sentir les effets des bonnes intentions que vous m'avez temoignées et dont je vous demande la continuation; que j'ai manifesté hautement, devant Mr le Prefet de Niort et le Procureur du roi de cette même ville, mon improbation et ma vive indignation de la mesure inique que le Gouvernement venait de prendre à votre égard. J'ajouterai que pour m'identifier en quelque sorte avec votre malheur, pour m'associer au Coup qui vous a frappé, je me suis hâté de signer l'acte d'association patriotique du département des deux Sêvres. Voilà Mon Général, comment j'entends la reconnaissance que vous m'avez inspirée, le devouement que je vous ai promis et que je saurai tenir. N'oubliez pas que sans être riche, je puis mettre à votre disposition, ma fortune, ma vie et que si jamais la france venait a oublier vos services, je demande que dans vos besoins, vous me donniez la preférence.
Mon Général,
Angouleme le 8 avril 1831.
Monsieur le Lieutenant Général
Comte Lamarque, député des
Landes.
hotel choiseul, rue St honoré
N° 368.
Paris
1355
A Monsieur le Lieutenant-Général Comte Lamarque, député des Landes.
Thre Roy, capitaine et décoré des cent
jours et Lieutenant en ce moment au
9e léger, 3e bon 2e Compie, à Clermont-ferrant.
Mon Général;
jours et Lieutenant en ce moment au
9e léger, 3e bon 2e Compie, à Clermont-ferrant.
Mon Général;
Par l'effet du passage de mon régiment à Niort, il m'a eté accordé de voir ma famille qui vient de se retirer à Parthenay pour se soustraire aux incursions de la bande de Diot, qui s'est de nouveau portée au domicile habituel de ma mère à la campagne, et s'est emparée de mes armes: elle a aussi désarmé plusieurs habitants du pays, connus par leurs principes constitutionnels. Je refléchissais sur l'excès d'audace de ces brigands qu'il eut été si facile de comprimer dans le principe, si l'autorité locale eut montré plus d'energie, quand on m'apporta le journal qui annonçait la disgrâce honorable que vous veniez d'encourir, pour avoir donné votre adhésion à un acte de pur patriotisme. Je n'entreprendrai point ici, Mon Général, de vous peindre l'impression fâcheuse que cette nouvelle a produite sur l'esprit des habitants de la petite ville de Parthenay, si patriote et qui s'estimait heureuse d'être placée sous votre commandement. des plumes plus éloquentes que la mienne, mais surement moins dévouées, ne manqueront pas de vous adresser, de consigner même dans des ecrits publics, les justes reclamations de la patrie contre une pareille mesure, les plaintes des citoyens, des hommes généreux de toutes les nations, qui complaient et qui compleront toujours, en dépit de toutes les ordonnances sur vos talents, sur votre caractère, sur votre épée, pour le triomphe de la liberté en Europe. je vous dirai seulement, Mon Général, que votre gloire militaire, votre civisme, votre popularite n'avaient pas besoin du réflet de cette destitution pour briller de tout leur éclat, que je n'oublierai jamais les marques de bienveillance dont il vous a plû de m'honorer dans vos lettres, que je suis bien persuadé qu'il n'a pas dépendu de vous de me faire sentir les effets des bonnes intentions que vous m'avez temoignées et dont je vous demande la continuation; que j'ai manifesté hautement, devant Mr le Prefet de Niort et le Procureur du roi de cette même ville, mon improbation et ma vive indignation de la mesure inique que le Gouvernement venait de prendre à votre égard. J'ajouterai que pour m'identifier en quelque sorte avec votre malheur, pour m'associer au Coup qui vous a frappé, je me suis hâté de signer l'acte d'association patriotique du département des deux Sêvres. Voilà Mon Général, comment j'entends la reconnaissance que vous m'avez inspirée, le devouement que je vous ai promis et que je saurai tenir. N'oubliez pas que sans être riche, je puis mettre à votre disposition, ma fortune, ma vie et que si jamais la france venait a oublier vos services, je demande que dans vos besoins, vous me donniez la preférence.
Je suis avec les sentiments du plus profond respect, |
Mon Général,
Votre très humble et très obeissant serviteur et subordonné. T. Roy |
Angouleme le 8 avril 1831.