Lettre d'A. Sacarrère adressée à la veuve Décès de Caupenne, née Verdier, à Saint-Esprit (40)
Archive privée inédite
- Date: 09/05/1833
- Lieu: Saint-Gaudens (31)
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[La transcription peut comporter des erreurs]
Madame
Madame Ve Décès de Caupenne
née Verdier
à St Esprit
près Bayonne
Je croyais vos différens avec Madame Durant terminés ou sur le point de l'être, sachant que Mr Daries etait chargé de vos intérèts, lorsque l'huissier est venu porter à Mr Durant votre citation en conciliation; quoique ce fut là, à ce qu'il parait, le seul moyen d'obtenir un resultat, ce n'est pas sans peine que j'ai vu le ministère d'un huissier intervenir dans la famille. J'ai vu Mr Durant et J'ai pris sur moi de chercher a lui persuader que cet acte était absolument necessaire et que loin d'empecher un arrangement il en preparait les Voies, puisqu'il fesait connaitre d'une manière précise le détail de toutes vos reclamation et des droits aux quels vous prétendez. Contre mon attente, Je l'ai trouvé plus souple et plus raisonnable avec moi qu'il ne l'avait été depuis très long-temps et il est décidé quant à lui à se soumettre à la décision arbitrale; Je ne sais pas si rentré à Laas sous l'influence de Madame Durant il sera aussi bien dispôsé. Il se plaint que c'est vous qui avez éludé Jusqu'ici de vous soumettre à la décision de MM. Daries et Lapène, déjà choisis entre vous et il parait que du moins il y a mal entendu, alors le meilleur moyen de le faire cesser, ce me semble (permettez moi d'ouvrir mon avis) ce serait, de faire chacun de votre côté un acte privé sur papier timbré ou papier libre, qui serait enregistré, dans lequel vous donneriez formellement à ces deux avocats ou tous autres de Tarbes ou de Pau le pouvoir de Juger souverainement et sans appel tous les différens existant entre vous au sujet de la succession paternelle et maternelle et des effets de la donation de Mr Faurie, tant en votre presence qu'en votre absence et sur les pièces titres et documens qui seront fournis par toutes parties; donnant aux dits arbitres le pouvoir d'en appeler un troisième à leur choix en cas de discord entr'eux ou bien le désignant d'un commun accord. ce compromis que vous signeriez et feriez enregistrer après avoir fait légaliser les signatures saisirait légalement les arbitres qui, forts de leurs pouvoirs, ne se borneraient plus à proposer des arrangemens toujours si difficiles entre parens, surtout quand le rapprochement est si difficile par l'eloignement du domicile respectif. vous auriez autant de garanties dans ce tribunal que vous auriez choisi, moins le pénible eclat d'une discussion d'audience qui envenime toujours les rapports de famille et en laise souvent les liens. Je ne me permettrai pas de vous rappeler aux uns et aux autres qu'en procedant ainsi vous obéissez au voeu de votre vénérable mère, Je sais pour vous combien votre coeur a du saigner avant que vous ayiez pu vous résoudre à faire faire le premier acte Judiciaire; vous pourriez pour en finir bientôt fixer le delai dans lequel les arbitres devront procéder.
Que je serais heureux, et ma femme aussi d'apprendre sous peu que les arbitres sont investis de pouvoirs suffisans pour tout terminer.
Quant à moi, Je suis de nouveau en instance à Toulouse pour traiter d'une étude à la cour Royale, J'espère en terminer bientôt et recouvrer ainsi ma santé que toutes les tracasseries qui m'obsèdent depuis si long-temps, ont sensiblement affaiblie.
Comment vous portez-vous Tous ? Mademoiselle alicie est, dit-on, charmante au phisique et au moral Je nourris toujours le desir de faire sa connaissance et de lui accompagner un morceau sur le piano. Madame de Villeneuve que j'ai vue à Toulouse il y a environ trois semaines m'a dit que vous étiez en peine d'une demoiselle de compagnie qui put compléter son éducation, il parait qu'il est impossible à Toulouse de trouver ce qu'il faudrait. Si nous avions été installés à Toulouse, avec quel bonheur nous vous aurions offert de la recevoir en famille ou elle aurait reçu à domicile ou dans une pension sous mes yeux, le Complement de la brillante et solide éducation que son aptitude naturelle et sa position sociale reclame
notre petite alicie vous dit aussi qu'elle voudrait bien connaitre Tantine et l'autre alicie de Bayonne elle nous en entend parler souvent et retient parfaitement ce souvenir. elle me charge de vous dire qu'elle vous embrasse toutes deux. sa grosse santé pourrait bien supporter le voyage si nous pouvions le faire, mais c'est bien loin et les procès ne m'ont pas encore donné un équipage.
Gabrielle vous embrasse de nouveau et moi ma chère tante, Je vous renouvelle l'expression de mon tendre respect
Mr Saccarrere
Madame Ve Décès de Caupenne
née Verdier
à St Esprit
près Bayonne
St Gaudens ce 9 mai 1833 Ma chere tante |
Je croyais vos différens avec Madame Durant terminés ou sur le point de l'être, sachant que Mr Daries etait chargé de vos intérèts, lorsque l'huissier est venu porter à Mr Durant votre citation en conciliation; quoique ce fut là, à ce qu'il parait, le seul moyen d'obtenir un resultat, ce n'est pas sans peine que j'ai vu le ministère d'un huissier intervenir dans la famille. J'ai vu Mr Durant et J'ai pris sur moi de chercher a lui persuader que cet acte était absolument necessaire et que loin d'empecher un arrangement il en preparait les Voies, puisqu'il fesait connaitre d'une manière précise le détail de toutes vos reclamation et des droits aux quels vous prétendez. Contre mon attente, Je l'ai trouvé plus souple et plus raisonnable avec moi qu'il ne l'avait été depuis très long-temps et il est décidé quant à lui à se soumettre à la décision arbitrale; Je ne sais pas si rentré à Laas sous l'influence de Madame Durant il sera aussi bien dispôsé. Il se plaint que c'est vous qui avez éludé Jusqu'ici de vous soumettre à la décision de MM. Daries et Lapène, déjà choisis entre vous et il parait que du moins il y a mal entendu, alors le meilleur moyen de le faire cesser, ce me semble (permettez moi d'ouvrir mon avis) ce serait, de faire chacun de votre côté un acte privé sur papier timbré ou papier libre, qui serait enregistré, dans lequel vous donneriez formellement à ces deux avocats ou tous autres de Tarbes ou de Pau le pouvoir de Juger souverainement et sans appel tous les différens existant entre vous au sujet de la succession paternelle et maternelle et des effets de la donation de Mr Faurie, tant en votre presence qu'en votre absence et sur les pièces titres et documens qui seront fournis par toutes parties; donnant aux dits arbitres le pouvoir d'en appeler un troisième à leur choix en cas de discord entr'eux ou bien le désignant d'un commun accord. ce compromis que vous signeriez et feriez enregistrer après avoir fait légaliser les signatures saisirait légalement les arbitres qui, forts de leurs pouvoirs, ne se borneraient plus à proposer des arrangemens toujours si difficiles entre parens, surtout quand le rapprochement est si difficile par l'eloignement du domicile respectif. vous auriez autant de garanties dans ce tribunal que vous auriez choisi, moins le pénible eclat d'une discussion d'audience qui envenime toujours les rapports de famille et en laise souvent les liens. Je ne me permettrai pas de vous rappeler aux uns et aux autres qu'en procedant ainsi vous obéissez au voeu de votre vénérable mère, Je sais pour vous combien votre coeur a du saigner avant que vous ayiez pu vous résoudre à faire faire le premier acte Judiciaire; vous pourriez pour en finir bientôt fixer le delai dans lequel les arbitres devront procéder.
Que je serais heureux, et ma femme aussi d'apprendre sous peu que les arbitres sont investis de pouvoirs suffisans pour tout terminer.
Quant à moi, Je suis de nouveau en instance à Toulouse pour traiter d'une étude à la cour Royale, J'espère en terminer bientôt et recouvrer ainsi ma santé que toutes les tracasseries qui m'obsèdent depuis si long-temps, ont sensiblement affaiblie.
Comment vous portez-vous Tous ? Mademoiselle alicie est, dit-on, charmante au phisique et au moral Je nourris toujours le desir de faire sa connaissance et de lui accompagner un morceau sur le piano. Madame de Villeneuve que j'ai vue à Toulouse il y a environ trois semaines m'a dit que vous étiez en peine d'une demoiselle de compagnie qui put compléter son éducation, il parait qu'il est impossible à Toulouse de trouver ce qu'il faudrait. Si nous avions été installés à Toulouse, avec quel bonheur nous vous aurions offert de la recevoir en famille ou elle aurait reçu à domicile ou dans une pension sous mes yeux, le Complement de la brillante et solide éducation que son aptitude naturelle et sa position sociale reclame
notre petite alicie vous dit aussi qu'elle voudrait bien connaitre Tantine et l'autre alicie de Bayonne elle nous en entend parler souvent et retient parfaitement ce souvenir. elle me charge de vous dire qu'elle vous embrasse toutes deux. sa grosse santé pourrait bien supporter le voyage si nous pouvions le faire, mais c'est bien loin et les procès ne m'ont pas encore donné un équipage.
Gabrielle vous embrasse de nouveau et moi ma chère tante, Je vous renouvelle l'expression de mon tendre respect
Auste Sacarrère
Mr Saccarrere