Lettre de J. Sallaberry adressée à M. Darripe, rentier à Sauveterre-de-Béarn (64)

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Monsieur
Monsieur Darripe rentier
Sauveterre
B. Pyrénées



Monsieur

monsieur votre frère repose dans sa dernière demeure. Dieu lui a fait une grande faveur en l'appelant à lui. il a été enterré hier à 11 heures 3 quarts. cette triste cérémonie avait attiré à l'église tous les porte-chapeaux et un grand nombre d'individus hommes et femmes de hasparren et quelques personnes des communes environnantes. Il est mort regretté de toute la population de cette commune à l'exeption de quelques parents de sa défunte dame.
On dit qu'on a le projet d'attaquer le testament de cette dame: je n'y crois pas.
Monsieur votre frère m'a donné une grande preuve de confiance d'estime et d'amitié en m'instituant son héritier. je n'ai pas recherché cet honneur et je déplore bien de n'avoir pas persisté Dans mon refus réitéré de m'occuper de ses affaires après son décès.
Par les notes ci-contre, vous verrez que sa succession suffira à peine pour payer les legs, les dettes et les frais, en supposant le recouvrement de toutes les créances
Dans cet état de choses je ne puis accepter l'institution d'héritier que sous bénéfice d'inventaire, si toutefois je n'y renonce pas. Il serait cruel pour moi d'être obligé de donner plus que je n'aurais reçu.
Je ferai procéder à un inventaire régulier et à la vente du mobilier aux enchères publiques après avoir rempli les formalités prescrites par la loi.
Sur ma demande Martin Fitere de Behasque s'est rendu auprès de moi et m'a déclaré qu'il ne doit que 900 f. pour la rente et les intérêts échus le 19 du mois dernier, ainsi qu'il l'établira par quittances de M. votre frère. il est probable qu'il se trompe. je lui ai donné avis qu'il devait aussi payer les 3000 f. qu'il doit par billet.
Le testament de M. votre frère est déposé au greffe du tribunal civil de 1re instance de Bayonne où il doit rester jusqu'à ce que M. Dabbadie notaire à hasparren qui est à Pau l'en retire en sa qualité de dépositaire
Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de mes sentimens les plus distingués.

Jn Sallaberry

hasparren le 27 9bre 1849

Le 3 8bre dernier je reçus de l'héritier d'aguerria 500 f. pour le compte de M. votre frère à la décharge de Martin Fitère. celui-ci à ma connaissance n'a payé ni intérêt ni rente d'avance

T. S. V. P.


Succession de Monsieur Auguste Darripe



Legs67900f.
créances dont quelques unes sont mauvaises69360

Exédant sur les legs1460



Dettes
Bte Etchegoyen à Bayonne environ (est-ce dû?)800f.
La veuve du grand pasteur300
Beignat domestique il demande400
La domestique abrahan environ40
harriague Médecin159
Durruty id.157.50
Courtelarre pharmacien136
La famille Lorda environ1000
La ve Sallaberry60
Le loyer de la maison environ300
haurra Marie D Ithurbide environ200
Les frais funéraires environ100

total3652f.



Pour faire face à la perte des créances et pour le paiement des dettes et frais on a
1° en créances1460
2° l'argent de la maison très peu
625
4° les intérêts arrières
5° Le mobilier dont le défunt a disposé en partie depuis qu'il a testé. Les meubles qui garnissent les appartements occupés par le défunt appartiennent presque tous au propriétaire de la maison

[document annexe]

Le contrat de f 20000 sur Martin Fitere de Behasque étant la même somme que mon legs à Léon Darripe, il est tout simple que ce contrat acquitte ce legs
1° Léon Darripe 20000 f acquittés par le contrat sur Martin Fitere



Le sieur Errecart devant par 1re hypothèque sur un bien superbe, j'applique les 12000 f. dus par errecart à M. Darripe et comme je lui ai légué 15000 f. les 3000 f. manquants seront remplis par une traite de f. 3000 due par Martin Fitère de Behasque cité plus haut.



Les 5000 f. dus par les frères bayle prêtres de Louvi-juson payeront mon legs de même somme à Madame Salinis née belloc.



Mme Darripe ma belle soeur me devant par billet une somme de 3600 f. son mari m'a déclaré que cette affaire le regardait dorenavant. avec ces 3600 f. les legs de haurra marie Dithurbide et de Marianne Sorhouet ma cuisinière seront payés
les autres liberent (ce mot n'est pas trop lisible) en argent ou créance.

hasparren le 1er octobre Dix huit cent quarante neuf

signé auguste Darripe