Lettre de M. Sallano adressée à Mme Campagne, née Ibarnégaray, à La Bastide-Clairence (64)
Archive privée inédite
- Date: 31/01/1851
- Lieu: Saint-Jean-Pied-de-Port (64)
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Madame Campagne née Ibarnégaray
Bastide Clairance
Ce matin, à mon réveil, ma première pensée a été pour toi, la seconde pour la promesse que tu m'as arrachée hier par surprise. Mais cette promesse, étais-je bien tenue de l'accomplir ? Le coeur soufflait oui, tandis qu'un certain je ne sais quoi disait non; il paraît que le premier a triomphé, puisque me voici à l'oeuvre, et toute disposée à laisser courir la plume, si la crainte de .... n'en arrête l'élan. Disons toutefois que ta mère est très-bien sans souffrances nouvelles que celle de ton éloignement, soulagée encore par l'espoir de te revoir bientôt. Ne t'oublie donc pas trop à la Bastide, par amour pour elle, et par pitié pour nous. Je désire que tes nouvelles affections contribuent à ton bonheur, mais ne le constituent pas en entier, afin que nous te soyons encore, sinon nécéssaires, du moins agréables. Quoi qu'il en soit, amuse-toi bien, et fais là le même bruit qu'à votre passage dans notre cité: les échos d'alentours nous ont redit celui-ci.
Il paraît que tous les convives ont pris goût à la fête, car ils ont assisté à une réunion qui a eu lieu hier au soir chez madame P.... Les papas, les mamans, tout le monde s'en est mêlé; tout le monde a déployé la grâce de son jarret. La folie est de tous les âges, de toutes les époques, voilà ce qui explique les choses inexplicables: tu ne me comprends pas bien; mais patience; à ton retour les noms et les circonstances. En attendant écris-moi, et bien vite; raconte-moi tes impressions, elles m'intéresseront vivement
Fais agréer à Monsieur Campagne l'hommage de mon respect, à ces dames les choses les plus aimables, un souvenir enfin à toutes mes connaissances de la Bastide
Et reçois pour toi l'assurance de mon éternelle amitié
Bastide Clairance
| St Jean Pied-de-Port le 31 janvier 51 Madame et chère amie, |
Ce matin, à mon réveil, ma première pensée a été pour toi, la seconde pour la promesse que tu m'as arrachée hier par surprise. Mais cette promesse, étais-je bien tenue de l'accomplir ? Le coeur soufflait oui, tandis qu'un certain je ne sais quoi disait non; il paraît que le premier a triomphé, puisque me voici à l'oeuvre, et toute disposée à laisser courir la plume, si la crainte de .... n'en arrête l'élan. Disons toutefois que ta mère est très-bien sans souffrances nouvelles que celle de ton éloignement, soulagée encore par l'espoir de te revoir bientôt. Ne t'oublie donc pas trop à la Bastide, par amour pour elle, et par pitié pour nous. Je désire que tes nouvelles affections contribuent à ton bonheur, mais ne le constituent pas en entier, afin que nous te soyons encore, sinon nécéssaires, du moins agréables. Quoi qu'il en soit, amuse-toi bien, et fais là le même bruit qu'à votre passage dans notre cité: les échos d'alentours nous ont redit celui-ci.
Il paraît que tous les convives ont pris goût à la fête, car ils ont assisté à une réunion qui a eu lieu hier au soir chez madame P.... Les papas, les mamans, tout le monde s'en est mêlé; tout le monde a déployé la grâce de son jarret. La folie est de tous les âges, de toutes les époques, voilà ce qui explique les choses inexplicables: tu ne me comprends pas bien; mais patience; à ton retour les noms et les circonstances. En attendant écris-moi, et bien vite; raconte-moi tes impressions, elles m'intéresseront vivement
Fais agréer à Monsieur Campagne l'hommage de mon respect, à ces dames les choses les plus aimables, un souvenir enfin à toutes mes connaissances de la Bastide
Et reçois pour toi l'assurance de mon éternelle amitié
| M Sallano |