Lettre de C. Soubiran adressée à Auguste Soubiran, avocat et ancien magistrat à Mont-de-Marsan (40)

Monsieur,
Monsieur auguste Soubiran, avocat, ancien
magistrat et chevalier de la légion d'honneur.
Mont-de-marsan. (Landes.)

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Cazères le 10 février 1841.-

Mon cher et très bon auguste, il m'a été impossible de t'écrire hier, à raison des soins que je prodigue moi-même à la chère malade; il ne peut pas en être autrement, voulant m'assurer que tout soit fait avec ordre, afin-que rien ne soit négligé dans l'application des différens remèdes qu'il faut faire prendre à la bonne uranie qui mérite tant d'être aimée à raison de ses excellentes qualités. La fièvre tierce est revenue pendant cette nuit à uranie, avec moins de froid et moins d'intensité malgré les cinq pilules de quinine qu'on lui donna hier matin; le retour d'un pareil ennemi nous inquiète beaucoup, comme tu le penses bien, mon cher et tendre ami, il ne nous reste plus que cinq pilules de celles que tu as eu l'extrême bonté de porter de mont-de-marsan et que le médecin va continuer de faire prendre à la pauvre malade, dès le premier moment que le cruel ennemi qui la fatigue aura quitté prise; ainsi, comme tu le vois, mon cher auguste, j'ai bien besoin que tu me consoles au milieu des peines que j'éprouves depuis si long-temps; il en coute à un coeur tendre de voir souffrir son semblable et surtout l'objet que l'on aime tendrement. -
Mr et Mme de Caumont et la bonne et chère uranie me chargent de te dire ainsi qu'à maman les choses les plus affectueuses. uranie t'embrasse bien tendrement. mes respects à ma chère et tendre maman que j'embrasse de coeur et d'âme. -
Adieu, mon cher et tendre auguste, ménage bien ta santé, et reçois je te prie l'assurance de mon sincère attachement avec lequel je suis pour la vie ton bon ami et dévoué frère.

CS. Soubiran avt