Lettre de V. St Martin adressée à M. de Juncarot, rentier, à Monségur (40)
Archive privée inédite
- Date: 11/12/1833
- Lieu: Pontlevoy ? (41)
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[La transcription peut comporter des erreurs]
Monsieur
de Juncarot, rentier dans sa maison
de Campagne à Monségur, par
hajethmau
Monségur
Landes
que pensiez vous de mon silence, Mon cher Parrein ? n'avez vous pas été étonné de voir que je ne vous donnai point de mes nouvelles ni de celles de votre cher fils; je ne pouvais point vous en donner des miennes sans vous en donner des siennes, et pour cela j'attendais de pouvoir vous en donner de bonnes, aujourd'hui je puis vous féliciter avec assurance du parti qu'il a décidemment pris, je n'ai plus les craintes que j'avais avant mon départ que son inconstance me donnait, j'ai été témoin de deux mois de travail qui ne l'ont point rébuté. votre fils à l'intention de se faire recevoir avocat, heureuse inspiration !! il faut pour cela que pendant la première année de son cours, il se fasse recevoir Bachelier es-lettres, il a déjà préparé une partie de son examen à cet effet, et je crois que son intention est ferme et que le travail ne l'effrayera point. félicitez vous donc Mon cher Parrein félicitez vous, Votre fils aujourd'hui a secoué le joug de la paresse il a reconnu le prix de l'éducation et les torts qu'il avait de passer sa vie comme il le fesait dans l'oisiveté et dans des habitudes dont il a honte aprésent seulement d'y penser. un noble sentiment d'émulation s'est emparé de lui, il a vu que la fortune seulement ne faisait point le bonheur de l'homme, et que la sienne, quand bien même, étoit bien inférieure à celle de la plus grande partie des jeunes Gens qui sont dans ce beau collége qui pour le moins possedent 30 et 40 mille francs de rente et qui cependant travaillent comme des malheureux avec tant de zèle à leur éducation; il en a été témoin lui même et c'est ce qui la stimulé et ce qui lui a donné cette louable ambition, il a des moyens naturels, beaucoup de conception et de facilité, esperons enfin qu'il aura tout ce qui lui sera nécessaire pour travailler avec succés pour qu'un jour il soit utile à la société, qu'il soit heureux lui même et qu'il vous comble de satisfaction.
maintenant je ne puis m'empêcher de verser des larmes en vous apprenant qu'il n'est plus dans pont le voy. Dans le moment où je vous écris il entre dans la capitale, j'ai été l'accompagner 10 lieues loin et avec la plus vive peine je me suis séparé de lui. le voila donc dans Paris; il n'est point parti comme vous pourriez le croire de son pur mouvement; mais bien du conseil du bon M. Laurentie qui l'a pris sous sa protection, et qui lui témoigne tant d'intérêt, il l'a adressé à un avocat chez qui sera logé son cousin M. de Ladoue, j'ai lu la lettre qu'il lui a donné pour se présenter, elle aurait mérité l'impression en voici seulement le sens et ce qui vous intéresse. « je vous adresse M de Ladoue et un autre Monsieur de mon pays, le premier ne peut sacrifier pour son fils que la somme de 1500 f. par an y compris tous les frais de son éducation, ne pourriez vous pas recevoir chez vous ces MM. moins de 1200 f. les fortunes Gasconnes sont minces et ne peuvent point faire de plus grands sacrifices, je ne vous en adresse point du collége de Pont le voy de cette année l'insurrection qu'il y eut l'année dernière força le directeur à les renvoyer et ils prirent leur essor l'un d'un coté l'autre de l'autre. maintenant je vous en adresse un autre qui se nomme M. de Juncarot qui est aussi de mon pays et qui se rend à Paris sous ma protection pour y completer son éducation, quand à lui il faut que vous me rendiez le service de lui trouver, soit dans votre maison soit ailleurs un petit emploi qui couvre sinon du tout, mais au moins la plus grande partie des frais de son entretient, je pars le 18 pour Paris j'irais vous en remercier de vive voix je vous le recommande encore bien expressement » ainsi vous voyez mon cher Parrein, sous qu'elle bonne protection il a eu le bonheur de tomber, il le doit à notre cher ami Larrigade, qui n'a cessé de parler de lui à M Laurentie, ah! lui est vraiment un ami qui nous donne des preuves de son affection, notre position l'occupe sans cesse et il fait toujours son possible pour nous la rendre plus heureuse. quand à la sienne elle est parfaite sous tous les rapports, et son avenir lui fait esperer encore mieux, il a gagné l'entière confiance de M. le Directeur, et il est l'ami intime de M Laurentie. maintenant permettez que je vous occupe un peu de moi et que je vous dise ce que j'ai crains vous dire de vive voix, et qui n'avrait mon coeur de douleur, il m'a été dit et je répugnais à le croire que vous croyez que j'étais la cause de la conduite indigne que tenait M votre fils lorsqu'il était à Samadet qu'il n'agissait que par mes conseils et que je lui facilitez sous le prétexte de la chasse les moyens de continuer sa vie en l'empêchant d'aller avec vous à Monségur, on a même dit plus on m'a dit que vous croyez que c'était moi qui lui montai la tête et que je faisais tout ce que je pouvais pour le brouiller avec vous et le retirer avec moi, serait il possible, Mon cher Parrein que vous ayez tenu un pareil langage ? et que vous m'ayez jugé si défavorablement, et qu'enfin vous m'ayez cru des sentimens si bas et si repréhensible ? m'auriez vous méconnu jusqu'a ce point ? oh! non je ne puis m'imaginer que cela soit ainsi, je croirais plutôt que quelque mauvais esprist comme il n'en manque pas à Samadet ennemi de la paix et de l'union des familles avait inventé cela pour que sa vous parvint aux oreilles et pour tâcher de vous l'insinuer enfin de me faire perdre l'amitié et l'intérêt que vous me portez, vous aviez des preuves évidentes du contraire vous saviez ce qu'étoit votre fils avant que je ne fusse revenu de Paris, Enfin vous en avez eu encore une preuve bien plus sensible à mon départ, car je vous jure que si je n'avais point plus envisagé la
[en cours de transcription]
de Juncarot, rentier dans sa maison
de Campagne à Monségur, par
hajethmau
Monségur
Landes
que pensiez vous de mon silence, Mon cher Parrein ? n'avez vous pas été étonné de voir que je ne vous donnai point de mes nouvelles ni de celles de votre cher fils; je ne pouvais point vous en donner des miennes sans vous en donner des siennes, et pour cela j'attendais de pouvoir vous en donner de bonnes, aujourd'hui je puis vous féliciter avec assurance du parti qu'il a décidemment pris, je n'ai plus les craintes que j'avais avant mon départ que son inconstance me donnait, j'ai été témoin de deux mois de travail qui ne l'ont point rébuté. votre fils à l'intention de se faire recevoir avocat, heureuse inspiration !! il faut pour cela que pendant la première année de son cours, il se fasse recevoir Bachelier es-lettres, il a déjà préparé une partie de son examen à cet effet, et je crois que son intention est ferme et que le travail ne l'effrayera point. félicitez vous donc Mon cher Parrein félicitez vous, Votre fils aujourd'hui a secoué le joug de la paresse il a reconnu le prix de l'éducation et les torts qu'il avait de passer sa vie comme il le fesait dans l'oisiveté et dans des habitudes dont il a honte aprésent seulement d'y penser. un noble sentiment d'émulation s'est emparé de lui, il a vu que la fortune seulement ne faisait point le bonheur de l'homme, et que la sienne, quand bien même, étoit bien inférieure à celle de la plus grande partie des jeunes Gens qui sont dans ce beau collége qui pour le moins possedent 30 et 40 mille francs de rente et qui cependant travaillent comme des malheureux avec tant de zèle à leur éducation; il en a été témoin lui même et c'est ce qui la stimulé et ce qui lui a donné cette louable ambition, il a des moyens naturels, beaucoup de conception et de facilité, esperons enfin qu'il aura tout ce qui lui sera nécessaire pour travailler avec succés pour qu'un jour il soit utile à la société, qu'il soit heureux lui même et qu'il vous comble de satisfaction.
maintenant je ne puis m'empêcher de verser des larmes en vous apprenant qu'il n'est plus dans pont le voy. Dans le moment où je vous écris il entre dans la capitale, j'ai été l'accompagner 10 lieues loin et avec la plus vive peine je me suis séparé de lui. le voila donc dans Paris; il n'est point parti comme vous pourriez le croire de son pur mouvement; mais bien du conseil du bon M. Laurentie qui l'a pris sous sa protection, et qui lui témoigne tant d'intérêt, il l'a adressé à un avocat chez qui sera logé son cousin M. de Ladoue, j'ai lu la lettre qu'il lui a donné pour se présenter, elle aurait mérité l'impression en voici seulement le sens et ce qui vous intéresse. « je vous adresse M de Ladoue et un autre Monsieur de mon pays, le premier ne peut sacrifier pour son fils que la somme de 1500 f. par an y compris tous les frais de son éducation, ne pourriez vous pas recevoir chez vous ces MM. moins de 1200 f. les fortunes Gasconnes sont minces et ne peuvent point faire de plus grands sacrifices, je ne vous en adresse point du collége de Pont le voy de cette année l'insurrection qu'il y eut l'année dernière força le directeur à les renvoyer et ils prirent leur essor l'un d'un coté l'autre de l'autre. maintenant je vous en adresse un autre qui se nomme M. de Juncarot qui est aussi de mon pays et qui se rend à Paris sous ma protection pour y completer son éducation, quand à lui il faut que vous me rendiez le service de lui trouver, soit dans votre maison soit ailleurs un petit emploi qui couvre sinon du tout, mais au moins la plus grande partie des frais de son entretient, je pars le 18 pour Paris j'irais vous en remercier de vive voix je vous le recommande encore bien expressement » ainsi vous voyez mon cher Parrein, sous qu'elle bonne protection il a eu le bonheur de tomber, il le doit à notre cher ami Larrigade, qui n'a cessé de parler de lui à M Laurentie, ah! lui est vraiment un ami qui nous donne des preuves de son affection, notre position l'occupe sans cesse et il fait toujours son possible pour nous la rendre plus heureuse. quand à la sienne elle est parfaite sous tous les rapports, et son avenir lui fait esperer encore mieux, il a gagné l'entière confiance de M. le Directeur, et il est l'ami intime de M Laurentie. maintenant permettez que je vous occupe un peu de moi et que je vous dise ce que j'ai crains vous dire de vive voix, et qui n'avrait mon coeur de douleur, il m'a été dit et je répugnais à le croire que vous croyez que j'étais la cause de la conduite indigne que tenait M votre fils lorsqu'il était à Samadet qu'il n'agissait que par mes conseils et que je lui facilitez sous le prétexte de la chasse les moyens de continuer sa vie en l'empêchant d'aller avec vous à Monségur, on a même dit plus on m'a dit que vous croyez que c'était moi qui lui montai la tête et que je faisais tout ce que je pouvais pour le brouiller avec vous et le retirer avec moi, serait il possible, Mon cher Parrein que vous ayez tenu un pareil langage ? et que vous m'ayez jugé si défavorablement, et qu'enfin vous m'ayez cru des sentimens si bas et si repréhensible ? m'auriez vous méconnu jusqu'a ce point ? oh! non je ne puis m'imaginer que cela soit ainsi, je croirais plutôt que quelque mauvais esprist comme il n'en manque pas à Samadet ennemi de la paix et de l'union des familles avait inventé cela pour que sa vous parvint aux oreilles et pour tâcher de vous l'insinuer enfin de me faire perdre l'amitié et l'intérêt que vous me portez, vous aviez des preuves évidentes du contraire vous saviez ce qu'étoit votre fils avant que je ne fusse revenu de Paris, Enfin vous en avez eu encore une preuve bien plus sensible à mon départ, car je vous jure que si je n'avais point plus envisagé la
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