Lettre de H. St Martin adressée à M. Loustau, propriétaire-rentier à Carresse (64)
Archive privée inédite
- Date: 20/04/1839
- Lieu: Toulouse (31)
© Toute utilisation de cette transcription est soumise à autorisation
[La transcription peut comporter des erreurs]
Monsieur
Monsieur Loustau, propriétaire rentier
par Orthez
Carresse.
si les circonstances et la nécessité peuvent quelquefois excuser des démarches déplacées et même inconvenantes, celle que je me permets auprès de vous, mérite, je vous assure, toute votre indulgence. Notre ami commun, m. Larrodé, m'a écrit qu'il vous avait déja prévenu, et c'est seulement alors que je me suis moi même décidé à vous écrire. S'il eut fallu le faire directement, je ne l'aurais jamais osé, car je n'ignore pas combien il y a dans mon action de témérité et d'indélicatesse. Cependant je ne puis plus reculer, il me faut franchir le précipice, ou y tomber. C'est donc une somme de quinze cents francs que je réclame de votre générosité, et voici quelles garanties je pourrais vous offrir pour son remboursement. Dabord m. Larrodé aurait la complaisance de me servir de caution, Et puis ce ne serait que dans deux ans que je pourrais vous l'acquitter. À cette époque, et même auparavant, mon état sera assuré, et mon père m'ayant promis de me faire alors la cession de quelque petite propriété, il me sera facile, si d'ailleurs je n'ai pas d'autre ressource, de trouver de l'argent pour m'acquitter auprès de vous.
Quelle que soit l'issue de cette démarche, j'éprouve le besoin de la justifier. N'allez pas croire que cette somme soit destinée à couvrir de nouvelles folies, à m'aider à en commettre d'autres. Non certes, c'est une dette qui date de loin, dont le germe a été une somme bien moindre que celle dont je me trouve maintenant le débiteur, et que je ne veux plus grossir, dussè-je recourir à touts les moyens. En attendant votre réponse, veuillez me croire votre dévoué serviteur,
Monsieur Loustau, propriétaire rentier
par Orthez
Carresse.
Toulouse le 20 Avril 1839.
Mon cher Monsieur,
Mon cher Monsieur,
si les circonstances et la nécessité peuvent quelquefois excuser des démarches déplacées et même inconvenantes, celle que je me permets auprès de vous, mérite, je vous assure, toute votre indulgence. Notre ami commun, m. Larrodé, m'a écrit qu'il vous avait déja prévenu, et c'est seulement alors que je me suis moi même décidé à vous écrire. S'il eut fallu le faire directement, je ne l'aurais jamais osé, car je n'ignore pas combien il y a dans mon action de témérité et d'indélicatesse. Cependant je ne puis plus reculer, il me faut franchir le précipice, ou y tomber. C'est donc une somme de quinze cents francs que je réclame de votre générosité, et voici quelles garanties je pourrais vous offrir pour son remboursement. Dabord m. Larrodé aurait la complaisance de me servir de caution, Et puis ce ne serait que dans deux ans que je pourrais vous l'acquitter. À cette époque, et même auparavant, mon état sera assuré, et mon père m'ayant promis de me faire alors la cession de quelque petite propriété, il me sera facile, si d'ailleurs je n'ai pas d'autre ressource, de trouver de l'argent pour m'acquitter auprès de vous.
Quelle que soit l'issue de cette démarche, j'éprouve le besoin de la justifier. N'allez pas croire que cette somme soit destinée à couvrir de nouvelles folies, à m'aider à en commettre d'autres. Non certes, c'est une dette qui date de loin, dont le germe a été une somme bien moindre que celle dont je me trouve maintenant le débiteur, et que je ne veux plus grossir, dussè-je recourir à touts les moyens. En attendant votre réponse, veuillez me croire votre dévoué serviteur,
H. St martin
à l'école de droit.
à l'école de droit.