Lettre de L. Cabiro adressée à Mme Hiard, née Cabiro, à Audignon (40)

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A Madame
hiard Née Cabiro sur son Bien
par St Sever
A Audignon



Ma chere Irma

Ta lettre du 26, du mois dernier, ne me fut rémise que hier 30 du passé. Je ne pouvais donc te repondre plutot. C'est avec un vrai plaisir que j'ai apris que vous aviés fait le voyage de votre rétour heureusement, et sur tout, que vous Jouissés tous d'une bonne santé, la mienne est aussi satisfaisante et autant qu elle peut l'etre a mon âge.
Malgré le désir bien sincere que j'aurai de vous aller voir je ne puis dans ce moment m'absenter d'ici deux Jours, la récolte du froment qui ordinairement ne se fauche dans ce Païs que vers le 15 de ce Mois, et cette année malgré l'inconstance de la temperature, (car nous n'avons pas eu ici deux Jours consecutifs sans pluïe depuis ton départ) on commence à le faucher, et les colons Encore sous l'impression de l'image affreuse de la grêle ne parlent que de le rentrer au plutot. Je suis aussi avec un seul Domestique Male, l'idiot de Pierrete est parti; sans savoir comment ni pourquoi, c'est une Machine vuide de sens, et dominée par une basse Jalousie dont il ne peut se rendre raison, et dont il se rend l'Esclave. ajoutés a cela Encore je devais changer de cuisiniere, il y en avait une qui avait promis elle a manqué a sa promesse, celle que j'ai en à été instruite, puis-je en pareille circonstance abandonner mon ménage aux soins des personnes qui d'aprés ces faits ne peuvent etre zelés a le bien soigner ?
D'aprés ces motifs Je suis forcé a différer mon projet.
Je pense que tu auras reçu la Domestique que tu Esperais et qu'alors tu pourras autant que possible te hâter de faire battre ton froment pour que tu puisses venir avec Louis assister à ma batterie qui malheureusement ne sera pas longue. Une fois votre froment de guibat battu tu pourrois venir et Emile reviendroit aprés faire battre le froment de Mirando.
J'aprouve qu'Emile ait pris les harnais de Mr Poudenx, Je lui adresserai le montant Samedi prochain par quelque voye, je lui en donnerai avis.
Adieu Ma chere Irma, je te recommande de te bien ménager, d'embrasser mon ami Louis pour moi, et de faire mes amitiés a Emile, et de me croire toujours ton affectionné Pere.

L. Cabiro

P. S. L'ami Douat, m'avait dit quil vouloit venir me voir l'orsque tu viendrois mais je crains que sa récolte du froment ne l'Enchaine à Lagrasse, et que je n'aurai le plaisir de le voir que l'orsque J'irai dans votre contrée; tu lui feras toujours mes amitiés l'orsque tu le verras ./.

Clermont Le 1er Juillet 1852. .



1. juillet 1852