Lettre de M. Castelan adressée à Nelly Pallas, à Peyrehorade (40)

Archive privée inédite
  • Date: 07/01/1849
  • Lieu: Bayonne (64) - Saint-Esprit

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[La transcription peut comporter des erreurs]


Mademoiselle
Nelly Pallas
A Peyrehorade
( Landes )



Saint Esprit le 7 janvier 1849

Ma chère Demoiselle Nelly

je profite d'un moment que je puis disposer, vu les grandes occupations de bureau à fin d'année, pour vous rémercier de ce que vous avez eu la bonté de m'envoyer en cadeau, daignez accepter avec mes remercimens les voeux que toute la famille Castelan et paradis adressent à dieu pour la conservation de votre santé et l'accomplissement de tous vos desirs
ma fille ainée, Victorine vient de passer par une triste épreuve, elle a eu la petite verole et commence à peine d'entrer en convalescence. tout son corps et principalement sa figure a eté couvert d'enormes boutons; heureusement qu'avec des grands soins, elle a pu échapper a ce fleau qui fait des grands ravages à Saint Esprit et dans les environs, et surtout beaucoup de victimes.
mlle Paradis est aussi gravement indisposée dépuis deux jours, on lui applique dans ce moment des sangsues renouvélées deja trois fois, et elle est trés souffrante de la tête et de la poitrine. aussi est elle obligée de garder le lit. le medecin vient la voir plusieurs fois par jour, Dieu veuille nous faire la grace de la conserver à notre amitié, toute ma famille la démande dans ses prières. jeannette la supplée au magasin pendant le jour et la veille en partie pendant la nuit avec les domestiques.
quand à vos locataires, je suis toujours dans la même position avec me Nelson; elle ne montre aucune intention de payer, voila le 16e mois qui court et si on la laisse tranquille elle pourra atteindre encore quelques mois. à votre premier voyage à St Esprit, vous jugerez quels moyens il faudra employer pour en obtenir quelque chose.
j'ai été obligé pour louer le premier d y faire une séparation et faire construire une petite cuisine avec levier dans le petit cabinet, c'est soumy qui a fait cette réparation et par la je lui ai retenu en le payant, son loyer jusqu'au 1er janvier 1849.
les deux parties sont louées, la plus grande 14f par mois et la plus petite 9f par mois, mais je crains beaucoup avoir rencontré encore de mauvais créanciers, aussi suis-je dècidé s'ils ne payent pas exactement le trimestre de leur donner congé de suite.
Simon est aussi un peu en retard, quand aux fonds, je n'ai dans ce moment que la somme de 44f 80c à votre disposition.
Eliza et emma sont assez bien et continuent d'aller à la pension chez les dames de lorette; elles ont été privées de voir leur soeur crainte d'une communication de cette terrible maladie.

adieu, ma bonne demoiselle, agréez
l'expression de mon sincére devoument

Castelan cape