Lettre de M. d'Agès fils adressée à R. Roby, colonel retraité, à Navarrenx (64)

A Monsieur
Monsieur Rn Roby Collonel
Retraité par Orthez
à Navarrenx
B. P.

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Mon cher Beaufrère

C'est avec bien du plaisir que j'ai vu par votre chère lettre du 25 courent passé que vous jouissez tous de bonne santé. je vous désire continuation. ici nous sommes graces à Dieu bien aussi en attendant papa que nous avons envoyé chercher à Pau depuis vendredi dernier.
Je vous remercie de la bonté que vous avez eu de faire payer ma dette chez Paysaa.
D'après ce que vous me ditez concernant votre frère, je mis la main à l'oeuvre des mon retour de Pau. Je fus voir les parens & même de mes amis pour m'orientier concernant les qualités personnelles de la demoiselle dont je vous avez parlé, Dabord, c'est une belle personne presqu'aussi haute que mon épouze, figure agréable, & un caractère très doux, capable de figurer dans qu'elle socièté que ce soit, capable aussi de faire le pain, la lesive, & enfin ce que doit faire une bonne femme de menage Il me semble qu'elle serait sous tous les rapports personnels capable de rendre un mari heureux. Sa legitime consiste en deux metairies, qu'on lui donnerait dabord, qui valent l'une 16 mille francs & l'autre 8 mille, sauf a prendre plus à la fin des jours de ses père & mère qui sont riches. Par votre lettre vous me ditez que les pretentions de mr votre frère sont plus élevées que celles dont vous aviez cru pouvoir metre en avant, si j'avais su cela, je n'aurais point fait de demarche auprès de cette personne dont je vous parle, aprésent il faut donc en sortir, & a cet effet il sera bon & même utile que vous en conferiez avec mr votre frère, en m'ecrivant si cela convient ou non pour que je puisse repondre à mon tour.
Les autres demoiselles, dont vous me parlez, sont plus fortunées & d'un reng plus érelevé, mais il faut qu'un autre gouverne car elles ne sont point pour faire le ménage ni peut-être pour le connaitre, d'ailleurs beaucoup de fois, le corps vaut plus que le bien. Enfin, j'attends une reponce au plus vite. Je crois que ces dernières ne pourraient convenir à mr votre frère, si toute fois il pouvait entrer en traité de mariage avec elles, & si toutes fois il veut une femme dans le genre que vous m'avez parlé d'ailleurs les grandes fortunes, veulent commender & point obeir - a gouverne
Marceline ainsi que moi vous embrassons à tous deux, me croyant toujours votre devoué Beaufrere


P. S. veuillez faire agréer mon souvenir à mr votre frère & dire bien de choses au reste de la casade