Lettre d'Amb. Darthez adressée à M. d'Abbadie, licencié en droit, à Paris (75)

Archive privée inédite
  • Date: peut-être 19/01/1833
  • Lieu: Bayonne ? (64)

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A Monsieur
Monsieur d'Abbadie, licencié en
droit
rue Cassette n° 37.
à Paris.



Monsieur

je m'emprêsse de répondre à votre lettre du 13. de ce mois. C'est le moyen le plus sur, je crois, de vous faire voir le prix que j'y mets. Toutefois, vous me permettrez de renvoyer à un moment plus libre, le plaisir de vous assurer combien vos temoignages d'affection me flattent ainsi que celui de votre confience. Les affaires avant tout: sous votre bon plaisir, pour aujourdhuy, je me bornerai sur ce chapitre.
J'ai ri du circuit inventé par m.m. Lafond & Dithurbide. Celui-ci, me dites-vous, vous annonce une lettre de l'autre; il vous en indique même l'objet, et, chose etrange! cet objèt concerne m. Dithurbide; il tend a vous demander une procuration. Je vous l'avoue, j'aurois trouvé beaucoup plus simple, que m. Dithurbide vous eut tout simplement demandé la procuration, et qu'il ne vous eut pas annoncé une lettre qu'il pouvoit fort bien dispensér m. Lafond de vous ecrire. Mais enfin, chacun a sa manière d'agir. La leur ne me regarde pas. Moi a qui vous demandez s'il est convenable que vous fassiez cet envoi, je dois vous observer qu'il me paroit indispensable d'après l'art. 709 du code de procédure civile. Seulement, je suis d'avis qu'elle doit être délivrée au nom de l'avoué qui est chargé de devenir adjudicataire, ou en blanc.
Si je pensois que ma présence pùt vous être utile lors de l'adjudication définitive, je vous offrirois de me rendre à Orthez. Elle seroit évidemment inutile. Une surveillance qui peut tourner à bien, ce seroit d'éxaminer comment ils ont fait rédiger le cahier des charges. J'en demanderois une copie si je connoissois le nom de l'avoué poursuivt. J'irois le voir si vous le desirez, quoique cela me semble inutile, d'après la police dont vous etes porteur, et dont, pour entreprendre le voyage, il faudroit, au moins, pouvoir confronter le contenu avec le cahier des charges, afin de s'assurer qu'on s'est, dans ce second acte, conformé aux clauses du premier.
Pour peu que vous ayiez des vues sur le Chateau de Gelos, je puis prendre des informations plus facilement que l'aveugle de Pau. M. [Hazon?] mon intime ami est lié avec m. D'abbadie; Il est de plus son voisin. Il le sondera si je l'en prie. Je crois que ce propriétaire prefereroit vous donner la cage avec un oiseau que de vous la vendre, et si j'etois à votre age et à votre place, je la solliciterois. Il est si triste d'être vieux garçon!
Je suis bien aise que m. Arnaud soit satisfait des cigarres; Je ne manquerai pas la 1re occasion pour vous en envoyer; pourtant je l'attendrai. Dites-moi, je vous prie, quelles sont les pommes qui vous ont le plus convenu; je vous en enverrai d'autres, mais à condition que m. Arnaud ne disputera plus votre bras à mlle votre soeur. Quoique je n'aye pas l'honneur de la connoitre, je n'entends pas me rendre complice de ses privations.
Acquittez-moi je vous prie auprès de m. votre frère, et agréez l'assurance de mon entier dévouement.

Amb. Darthez Port-neuf. 46.

Lettre d'Amb. Darthez adressée à M. d'Abbadie, licencié en droit, à Paris (75) Archive privée inédite

Date: 26/02/1833
Lieu(x): Bayonne (64) , Audaux (64), Itxassou (64)

>> Fonds d'Antoine d'Abbadie