Lettre d'A. de Calvimont adressée à Mme de Castarède, à Taillefer

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Madame
Madame de Castaréde
à Taillefer
Par Pau (basses Pyrénées)


PRÉFECTURE
de
LA DORDOGNE.


Cabinet
DU PRÉFET.		Périgueux, le 17 Juillet 1852

Madame et chére cousine,

Vous avez du apprendre, Par Thérése elle même quelle galére me forçait à rester encore à Périgueux et à renoncer au Voyage des Eaux. De toutes les façons et pour mon coeur et pour mes forces c'est un cruel désappointement.
J'ai 586 nominations de maire à faire et 47 membres du Conseil général à Elire d'ici au 1er Aout. il faut ajouter à cela une température de Volcan. Je me demande par quel miracle J'y résiste.
J'espére bien que Vous nous dédommagerez ces Vacances en Venant enfin nous Voir. Cela Vous fera du bien, Croyez le et Jespére que cela fera plaisir à ma chére et charmante Niéce que je serai si fiér de présenter à mes sujets.
Thérése et Sidonie sont Parties pour les bains de mer. Thérése avait besoin de changer d'air; nous avons ici des petites Véroles et des suettes qui me feraient frémir pour elle. Le sejour de Royan est infiniment Plus rassurant.
Pendant ce temps là Je trouverais ma maison bien grande si le gouvernement ne me donnait Pas assez d'occupations, pour n'y Pas songer. Je suis littéralement absorbé par un travail Contenu et J'ai presque Constamment la migraine. Ce qui est peu gai, Pour avoir la tête saine et libre.
Je n'ai pas eu le temps de voir Suza, depuis mon retour de la tournée de revision, il y a dix huit Jours. Je suis Convaincu qu'elle m'en veut à la mort, d'autant mieux que Je suis maintenant la seule personne de la famille qu'elle consente à recevoir. Il est Probable que cela ne durera pas.
Depuis la Perte de sa Cousine, ses étrangetés n'ont fait que Croître et embellir.
M. Lagarigue va souvent à Ajat Et s'occupe activement de Vos intérets. il n'est toujours pas trés Content de M. Verlhiac et il me Proposait, Ces Jours derniers, d'y mettre une garnison de gendarmes. Cependant les choses Vont mieux qu'autrefois, Ce qui est déjà un succès.
Adieu, Madame et chère Cousine, je suis heureux d'avoir Volé ces quelques lignes à des gens bien ennuyeux. Cela m'a un peu reposé. Soyez assez bonne Pour offrir à M. de Castaréde mes bien affectueux souvenirs en me Permettant de baiser la main de ma chére Niéce et daignez agréer, Vous même, la nouvelle assurance de mon respectueux et bien sincére attachement

A. de Calvimont