Lettre d'Emile adressée à M. Ducournau, docteur à Bénesse-Maremne (40)

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Monsieur Ducournau,
Docteur, Bénesse-Maremne
canton de St Vincent-de-Tyrosse
(Landes)



Grenade le 2 8bre 1890
8h du soir

Mon cher Frère,

Je ne saurais passer après-demain, étant le jour de ta fête, sans venir t'exprimer pour nous tous, nos bons voeux et nos meilleurs souhaits de bonheur et de complet retablissement de ta santé. Les quelques lignes que tu as adressées dernièrement nous ont donné des nouvelles plus rassurantes sur ton état : la fièvre ayant cédé, c'était un bon signe, maintenant, il ne te faut plus que t'alimenter pour reprendre tes forces et te mettre en état de venir nous voir sans tarder.
Voilà mon ami, les voeux que nous formons pour toi et nous en espérons la prompte réalisation. Maman va assez bien; ces accès nerveux n'ont pas reparu. Moi aussi, je suis mieux, j'ai ma voix encore un peu rauque, mais cependant dégagée, Marie m'a fait prendre des bains de pieds sinapisés qui m'ont fait le plus grand bien. A Grenade, les morts se succèdent; lundi dernier, c'était le pauvre Lasbarrière fils de Caton, encore jeune qui tombait mort subitement, à son arrivée au concours avec sa famille. Aujourd'hui, c'est Mme Monicole, la semaine dernière, c'était le pauvre Hilarion qui mourrait subitement aussi, en se levant. Demain, nous allons tous assister à une messe qui se dit pour notre pauvre père.
Je te quitte, mon cher frère, en te renouvelant tous nos voeux et souhaits de bonne fête et vous embrassons tous de coeur.

Ton frère,

Emile