Lettre d'Emile adressée à M. Ducournau, docteur à Bénesse-Maremne (40)

Monsieur Ducournau Docteur à
Bénesse-Maremne canton de
St Vincent-de-Tyrosse.
(Landes)

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Mes affaires m'ont retenu pour consacrer quelques moments avec Raymond que j'ai toujours plaisir à revoir. Papa me remplaça mardi dernier, qu'il constata en Raymond une parfaite santé. Après une longue conversation avec les Messieurs Barrère sur la sortie dont Raymond pourrait disposer. Remarquant le grand désir que nous aurions de le posséder pendant une journée qui précède les jours de carnaval, malgré la sévérité de Mr le Supérieur pour mettre à exécution le réglement; il a cependant violé ce bon principe en nous faisant la gracieuseté, à l'insus de tous d'accorder à Raymond la sortie pour Jeudi prochain. Partant d'aire par le train de six heures du matin et s'autorisant à ne rentrer que par le train du soir, Mr Barrère se charge de l'accompagner à l'aller et au retour. Ces Messieurs ont surtout recommandé à papa, de ne point faire connaitre ce projet à Raymond, car, lui-même n'en sera initié qu'au moment de partir. Veuille je te prie dans ta lettre garder le silence pour éviter qu'il ne soit tenté à la divulguer.
Vous nous ferez à nous tous un sensible plaisir, si quelque membre de la famille tient a venir passer quelques bons moments avec presque tous les membres de la famille. Veuille je te prie, nous avertir du moment de votre arrivée. Papa me prie de te renouveler, de vouloir bien faire suivre avec toi, ou bien quelque autre membre deux bouteilles de Rhum. Depuis ton départ de Lugat, maman a été bien souffrante, elle a eu de fortes fièvres, qu'elle a combattu avec de fortes doses de pilulles. Aujourd'hui elle est beaucoup mieux, elle peut vaquer à son petit ménage. Marie et moi avons été assister samedi dernier au concert donné par le quatuor Montois. La famille Lacomme nous avait fait une gracieuse invitation, ils avaient mis une chambre à notre disposition, nous y sommes restés jusqu'au lendemain matin. Ernest a fait le beau de la soirée, avec un jeune homme du régiment qui joue du hautbois dans toute la perfection
En attendant le plaisir de voir quelqu'un de Bénesse jeudi prochain jour de la sortie de Raymond, nous vous adressons nos meilleurs compliments, en embrassant Fernand et la mignonne Marie.


P. S. Pardonne-le moi je suis trés pressé, je n'ai pas le temps de vous féliciter sur le compte de ton colon de Samadet.