Lettre de Coralie adressée à Eliza d'Olce, à Biarrotte (40)
Archive privée inédite
- Date: 25/03/1839
- Lieu: Pau (64)
© Toute utilisation de cette transcription est soumise à autorisation
[La transcription peut comporter des erreurs]
Mademoiselle
Mademoiselle Eliza D'Olce
Biarrotte
Vous êtes je pense à vous demander, ma bonne Eliza, si j'ai encore achevé de mettre ma chambre en ordre ? en effet, si c'est le motif qui m'a empechée de vous écrire, il faut convenir que je suis longue dans mes arrangemens. mais, pas du tout ce n'est plus ma chambre qui m'occupe, et pour ne pas vous ennuyer je n'entre pas dans le détail de mes affaires journalières. il vous suffit bien de savoir que je suis à la tête d'un ménage, et qui plus est, novice dans l'art de le conduire quelque petit qu'il soit.
Jai hate de vous remercier de votre lettre, comment, Augusta s'est permis de Médire sur le compte de Caroline de Nays ? heureusement quelle n'a pas été jusqu'a la calomnie, car rien de plus vrai que tout ce quelle a pu vous dire sur la ridicule toilette de notre pauvre ancienne compagne. la doublure de ce beau mantelet a la jaunisse, pour peu qu'il fasse du vent on voit la dépouille de nos habitans de basse cour, flotter agréablement sur les épaules de l'industrieuse Caroline. il parait que ces dames avaient donné il y a quelque temps à une dame la commission de leur chercher des plumes de dindon gris, pour mettre au jour je présume quelque nouvelle invention, mais on n'a pas pu en trouver, et probablement les pintades auront remplacé les dindons. le coeur me saigne presque de vous parler de cette maniere d'une si bonne créature, heureusement que ma lettre est pour vous et alors je puis compter sur votre discrétion pour ne pas trop ébruiter ces ridicules vérités.
Augusta est partie le coeur gros de quitter notre bonne ville et joserai même dire sans trop d'amour propre, et ses habitans. de notre coté il nous en a bien couté pour nous séparer de ce bon petit ange, mais elle ne pouvait pas prolonger son séjour ici. Mr le Curé de Salies réclamait ses fidèles brebis mais j'ai la ferme conviction qu'Augusta ne se ferait pas trop prier pour se détacher de son bercail tout ceci est entre nous car que dirait on si on savait que je ménage si peu l'aumonier de Cassaber ..........
Vous m'avez demandé dans le tems des nouvelles d'Adèle Carricaburu ? elle se porte à merveille, son départ du couvent lui cause toujours le même chagrin, elle en parle avec la même amertume. c'est vraiment attendrissant. heureusement que nous n'avons pas a déplorer la perte de son embonpoint ni de son appétit. en un mot ma chère amie, Adèle est Madame la joie. Dieu veuille que cela dure et il est a craindre que tout ce bonheur ne soit interrompu. Mr Carricaburu est fort malade. il n'en reviendra pas dit-on et Adèle ne se doute pas le moins du monde qu'il soit en danger.
Je fus au couvent avant hier vos soeurs que je vis, se portaient à merveille Caroline est toujours un petit espiegle ou plutot un grand espiegle, car elle touche bientot au plafond. tout m'amusant je suis arrivée à la fin de mon papier il ne me reste Donc plus que la place tout juste pour vous souhaiter un dernier bonjour en vous embrassant de tout mon coeur.
Coralie
Mademoiselle Eliza D'Olce
Biarrotte
Pau le 25 Mars 1839
Vous êtes je pense à vous demander, ma bonne Eliza, si j'ai encore achevé de mettre ma chambre en ordre ? en effet, si c'est le motif qui m'a empechée de vous écrire, il faut convenir que je suis longue dans mes arrangemens. mais, pas du tout ce n'est plus ma chambre qui m'occupe, et pour ne pas vous ennuyer je n'entre pas dans le détail de mes affaires journalières. il vous suffit bien de savoir que je suis à la tête d'un ménage, et qui plus est, novice dans l'art de le conduire quelque petit qu'il soit.
Jai hate de vous remercier de votre lettre, comment, Augusta s'est permis de Médire sur le compte de Caroline de Nays ? heureusement quelle n'a pas été jusqu'a la calomnie, car rien de plus vrai que tout ce quelle a pu vous dire sur la ridicule toilette de notre pauvre ancienne compagne. la doublure de ce beau mantelet a la jaunisse, pour peu qu'il fasse du vent on voit la dépouille de nos habitans de basse cour, flotter agréablement sur les épaules de l'industrieuse Caroline. il parait que ces dames avaient donné il y a quelque temps à une dame la commission de leur chercher des plumes de dindon gris, pour mettre au jour je présume quelque nouvelle invention, mais on n'a pas pu en trouver, et probablement les pintades auront remplacé les dindons. le coeur me saigne presque de vous parler de cette maniere d'une si bonne créature, heureusement que ma lettre est pour vous et alors je puis compter sur votre discrétion pour ne pas trop ébruiter ces ridicules vérités.
Augusta est partie le coeur gros de quitter notre bonne ville et joserai même dire sans trop d'amour propre, et ses habitans. de notre coté il nous en a bien couté pour nous séparer de ce bon petit ange, mais elle ne pouvait pas prolonger son séjour ici. Mr le Curé de Salies réclamait ses fidèles brebis mais j'ai la ferme conviction qu'Augusta ne se ferait pas trop prier pour se détacher de son bercail tout ceci est entre nous car que dirait on si on savait que je ménage si peu l'aumonier de Cassaber ..........
Vous m'avez demandé dans le tems des nouvelles d'Adèle Carricaburu ? elle se porte à merveille, son départ du couvent lui cause toujours le même chagrin, elle en parle avec la même amertume. c'est vraiment attendrissant. heureusement que nous n'avons pas a déplorer la perte de son embonpoint ni de son appétit. en un mot ma chère amie, Adèle est Madame la joie. Dieu veuille que cela dure et il est a craindre que tout ce bonheur ne soit interrompu. Mr Carricaburu est fort malade. il n'en reviendra pas dit-on et Adèle ne se doute pas le moins du monde qu'il soit en danger.
Je fus au couvent avant hier vos soeurs que je vis, se portaient à merveille Caroline est toujours un petit espiegle ou plutot un grand espiegle, car elle touche bientot au plafond. tout m'amusant je suis arrivée à la fin de mon papier il ne me reste Donc plus que la place tout juste pour vous souhaiter un dernier bonjour en vous embrassant de tout mon coeur.
Coralie
- CARRICABURU Adèle
- ( - >1839 )
- citée
- de LALANDE D'OLCE Marie Antoinette Elisabeth
- Eliza d'Olce
- ( 1822 - >1847 Biarrotte ? )
- de NAYS-CANDAU Caroline
- ( - >1839 )
- citée
Lettre de Henriette et Coralie P. adressée à Eliza d'Olce, à Biarrotte (40) Archive privée inédite
Date: 04/02/1838
Lieu(x):
Pau
(64)
>> Fonds de la famille de Lalande d'Olce, de Biarrotte (40)
Lettre de Coralie Peres adressée à Eliza d'Olce, à Biarrotte (40) Archive privée inédite
Date: 01/10/1838
Lieu(x):
Artagnan
(65)
>> Fonds de la famille de Lalande d'Olce, de Biarrotte (40)
Lettre de Coralie adressée à Eliza d'Olce, à Biarrotte (40) Archive privée inédite
Date: 28/01/1840
Lieu(x):
Pau
(64)
>> Fonds de la famille de Lalande d'Olce, de Biarrotte (40)
Lettre de Coralie adressée à Eliza d'Olce, à Biarrotte (40) Archive privée inédite
Date: 30/06/1840
Lieu(x):
Pau
(64)
>> Fonds de la famille de Lalande d'Olce, de Biarrotte (40)
Lettre de Coralie adressée à Eliza d'Olce, à Biarrotte (40) Archive privée inédite
Date: 28/07/1841
Lieu(x):
Pau
(64)
>> Fonds de la famille de Lalande d'Olce, de Biarrotte (40)
Lettre de Coralie adressée à Eliza d'Olce, à Biarrotte (40) Archive privée inédite
Date: 17/12/1844
Lieu(x):
Pau
(64)