Lettre de Loïde Larreillet adressée à Fanny Larreillet, à Ychoux (40)

Mademoiselle Fanny Larreillet
à Ychoux
par Liposthey
Landes.

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Quadrille le 29 Octobre 1849.

J'ai reçu ta lettre, Ma chère Fanny, vendredi dernier tu ne doutes pas qu'elle ne m'ait fait un sensible plaisir, car malgré que nous soyons séparées je pense continuellement à Maman et à toi et je désirais savoir comment vous avez fait le voyage. Huit jours se sont donc écoulés depuis notre séparation et j'éspere que dans le même espace de temps nous serons encore réunies, puisque Maman doit venir accompagner Gustave qui doit rentrer le 3 Novembre. Il me tarde bien de voir arriver ce jour; mais il ne doit pas en être de même pour Gustave qui doit voir s'écouler avec peine les derniers jours des vacances et je ne doute pas qu'il éprouvera un peu de chagrin de se séparer de Maman et de toi quoique bien aise cependant de revoir ses compagnons de pension. Embrasse le donc de ma part. Tu me demandes des détails sur se qu'il se passe à Quadrille. Je te dirai qu'il n'est rien arrivé d'extraordinaire depuis ma rentrée. Les maîtres d'agréments sont tous revenus recommencer à nous donner des Leçons. Nous avons pour maîtresse d'Anglais une Dame Anglaise qui ne parle pas le français très correctement et qui a aussi les manières de son pays tu dois penser si nous avions envie de rire vendredi que nous avons pri la première leçon. Nous sommes 12 à la seconde Classe avec Elisa de San Isidro qui vient d'arriver Nous avons fait une composition en Géographie et je présume n'avoir pas une bien bonne place. Il y a une 12ne de nouvelles Elèves dont je connais à peine les noms par suite du peu de rapports qui existent entre les petites et les grandes. Il y entre-autre Annette Jacquemet la nièce de l'évêque de Nantes qui a été sacré pendant les vacances.
Noély Allié qui est venue passer la journée d'hier à Quadrille m'a dit de ne pas l'oublier auprès de toi ainsi que Louise Gourgon qui t'embrasse et Clotilde Promis
Adieu, Ma chère Fanny, embrasse Maman un million de fois pour moi, ainsi que Gustave, écris moi bientôt une longue lettre cette conversation me fera oublier pour un instant le nombre de lieues qui nous séparent.
Adieu encore Je t'embrasse de Coeur et t'aime toujours

Ta soeur affectueuse Loïde Larreillet

P. S. Je dois avoir laissé dans mon armoire à la maison ma médaille d'ange puisque je ne là trouve pas ici. Je te prie donc de me la porter lorsque tu viendras.