Lettre de M. Capdeville d'Arricau adressée à Auguste Hiard, à Mugron (40)

À Monsieur
Monsieur auguste hiard
propriétaire rentier
à mugron.
landes

---

j'écrivis, il y a quelques jours, à monsieur votre frère, pour lui rappeler la promesse qu'il m'avait faite de mener mesdemoiselles ses filles à saint girons où elles étaïent, et où elles seront toujours vivement désirées ! cette promesse, qui nous avait enîvrés de joie, n'a pas été remplie, et monsieur votre frère ne m'ayant pas répondu je ne puis pas dire pourquoi. ce qui nous attriste aujourd'hui, mon cher neveu, c'est que la saison est trop avancée, les matinées sont trop froides pour qu'elle puisse l'être cette année. des jeunes personnes, de l'âge de mesdemoiselles vos nièces, ne sauraient dorénavant voyager sans souffrir; et dieu sait jusqu'à quel point nous serions désolés qu'elles souffrissent un seul instant pour nous.
mais, nous vivons dans l'espoir d'être moins malheureux avec les messieurs qu'avec les dames; nous vivons dans l'espoir qu'après avoir joui, voluptueusement, des délices de la vandange, et de l'allégresse des vandangeurs, les trois frères viendront, sur les ailes de l'amitié, compter, à leurs amis de saint girons, les barriques du vin encavé. faites nous goûter, faites nous goûter, cher auguste, le plutôt possible, le bonheur que nous vous demandons et prévenez nous surtout trois ou quatre jours d'avance
votre tante vous embrasse comme elle vous aïme, elle vous prie de faire agréer ses sincères compliments à toute votre famille, et moi j'ose lui offrir l'hommage de mon profond respect. adieu, adieu mon cher neveu, tout à vous jusqu'à ma dernière heure.

Capdeville d'arricau

---

6 8bre 1851
Mr de Capdeville
Reçue le 7 do
Rep le 30