Lettre de Gustave L. adressée à A. Lajard, à Aire-sur-l'Adour (40)

Monsieur
Monsieur A. Lajard
à Aire s/ Adour
( Landes )

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Bordeaux 2 Mai 1865.

Mon cher Albert.

Ainsi que tu peux le supposer par l'exactitude avec laquelle se fait le service de la poste, je suis en possession depuis le 12 Avril de la dernière lettre que tu m'as fait l'amitié de m'adresser et à laquelle j'ai toujours différé de répondre, voulant en même temps te remettre facture à la B/que vin que j'avais à t'expédier depuis long tems; pardonne moi, cher ami, le peu d'empressement que j'ai mis à te servir et sois assuré toutefois qu'il n'y a pas eu tout à fait de ma faute. Depuis quelque temps les ouvriers tonneliers sont devenus tellement rares qu'il est tout à fait impossible d'en trouver, enfin tu ne peux pas croire le mauvais sang que je fais de ne pouvoir satisfaire à la demande des clients qui naturellement ne comprennent pas le retard apporté dans l'exécution de leur commande.
Pour revenir à la B/que qui t'est destinée j'ai le plaisir de te mander qu'elle a été remise au chemin de fer aujourd'hui même & j'ose espérer que sous peu elle parviendra à la gare d'Aire à moins qu'elle ne fasse fausse route; je t'engage à recommander au chef de la dite gare de te prévenir aussitot qu'elle sera en sa possession pour ne pas la laisser en souffrance.
En l'autre part tu en as la facture f 251.85 desquels je te prie de ne pas te préocuper; j'espère que le choix que je t'ai fait vous donnera satisfaction à tous; tel est dumoins mon desir. Mes affaires m'appelant à La Bastide, je remets à demain la fin de ma lettre.
Mercredi matin. Lorsque je t'écrivais hier j'étais loin de penser que le pauvre Mr de Puyjalon qui fesait depuis deux Jours ses préparatifs pour aller s'installer demain à la campagne ne pourrait pas mettre ce projet à exécution; cependant la chose est bien vraie malheureusement, car se sentant oppressé vers 3 heures 1/2 de la nuit, il est allé prévenir sa femme de ce qu'il éprouvait, & le mal a fait des progres si rapides qu'à 4 heures il rendait son dernier soupir ! Si peu préparée à ce douloureux évènement, tu dois te faire une idée du profond chagrin de toute la famille. Tu dois te rappeler que dans nos causeries nous disions toujours que le pauvre homme terminerait sa longue carrière de cette manière là; je ne suis surpris que d'une chose, c'est que l'évènement ne se soit pas produit dans les appartements du 1er étage où la chaleur était hier au soir insupportable.
Cette mort me fait penser à ce pauvre Geynet qui est appelé à ne pas en douter à finir de même; Lili est depuis 3 semaines chez lui, et selon toute apparence va rentrer. Charge toi de mes amitiés pour toute la famille & reçois l'assurance de toute mon affection.

ML	N° 1.	1 B/que vin Bas Médoc 1861 en Simple fut	F 250.
Droit de Circulation			1.	85
			F 251.	85

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J'ai en effet du Chocolat depuis long temps et ce n'est que depuis ta lettre que je sais d'où il provient; faudrait-il te l'adresser ?